Le magazine américain Foreign Policy a rapporté que « les États-Unis souffrent de multiples crises externes, qui surviennent à un moment sensible, d’où la nécessité d’une unité interne pour une politique étrangère efficace ».
« Les crises extérieures auxquelles les États-Unis sont confrontés vont des guerres en Europe et au Moyen-Orient au défi chinois », selon le magazine, estimant que « les prochaines élections présidentielles dans le pays annoncent davantage de divisions entre les Américains ».
Face à l’augmentation des « défis internationaux difficiles » selon les termes de magazine , « relever ces défis nécessite une large unité », soulignant que dans ce domaine, « c’est la performance, et non les appels ou les promesses, qui fera la différence ».
Un récent sondage, rapporté par le magazine, a montré qu’environ deux fois plus d’Américains pensent que la politique étrangère « devrait être une priorité absolue en 2024, par rapport à l’année dernière ».
Cependant, d’autres sondages montrent de profonds doutes concernant « le leadership mondial des États-Unis, la compétence fondamentale du gouvernement et la valeur de l’engagement international », sachnat qu’ une étude menée par le centre américain Pew a révélé que seulement 4 % des adultes américains expriment une réelle confiance dans le système politique américain. Seuls 16 % des personnes interrogées déclarent « faire toujours ou la plupart du temps confiance au gouvernement fédéral ».
Dans un sondage réalisé en 2023 par l’American Chicago Council, il a été constaté que 57 % des Américains soutiennent un rôle actif des États-Unis dans les affaires mondiales, un pourcentage qui représente une baisse par rapport aux 70 % de 2018. Le sondage a également montré que le déclin est plus prononcée parmi les répondants républicains.
Foreign Policy estime « qu’ une nation divisée et fermée sur elle-même rendrait plus difficile la gestion des défis mondiaux ».
Selon ce que poursuit le magazine, l’impact de la stagnation politique interne sur la politique étrangère des États-Unis est clairement évident dans l’obstruction de l’aide à l’Ukraine, par exemple, en citant le soutien de la majorité des démocrates et des républicains du Congrès à fournir une aide comme un exemple, mais l’aide a été interrompue en raison de profonds désaccords sur la sécurité des frontières.
Autre exemple : la quatrième réautorisation du plan d’urgence du président américain Joe Biden pour la lutte contre le sida, le PEPFAR, s’est noyée dans des débats plus larges sur l’avortement. Le magazine note que les divisions politiques intérieures aux États-Unis « pourraient mettre en péril même les programmes vitaux, tels que le PEPFAR, qui bénéficie d’un large soutien bipartisan ».
Le magazine souligne que « la formulation de l’unité nationale indispensable à une politique étrangère efficace nécessite de se concentrer sur le front intérieur en plus de démontrer, et non seulement d’affirmer, que le système politique fonctionne dans l’intérêt du peuple américain ».
Selon Foreign Policy, ces dernières années, de nombreux Américains se sont sentis victimes de la mondialisation, menacés par l’immigration clandestine, souffrant du non- respect par les élites et de l’abandon par leurs politiciens. Les Américains s’inquiètent de pouvoir payer des soins de santé et d’éduquer leurs enfants, subissent les effets de l’inflation et s’interrogent sur la sécurité de l’emploi dans un contexte d’évolution technologique.
Il a expliqué que de tels problèmes internes – immigration illégale, chaos à la frontière sud, dépenses insoutenables en programmes sociaux, niveaux d’endettement qui menacent la stabilité financière, etc. – existent depuis des décennies ».
Le magazine a noté : « Dans de nombreux cas, les solutions étaient également claires, mais notre système politique reste incapable de mettre en œuvre des solutions bipartites durables ».
Il a conclu que « les défis internationaux auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui menacent la sécurité, la prospérité et la liberté du peuple américain », ajoutant que « les Américains hésiteront naturellement à se concentrer sur les problèmes extérieurs jusqu’à ce que leurs dirigeants s’attaquent aux besoins réels de leur pays ».
Source: Médias