Pretoria a accusé, le mardi 20 février, ‘Israël’ d’apartheid contre les Palestiniens encore plus extrême qu’en Afrique du Sud (de 1948 à 1991).
Devant la Cour internationale de justice (CIJ), l’ambassadeur d’Afrique du Sud aux Pays-Bas, Vusimuzi Madonsela a déclaré « qu’en tant que Sud-Africains, nous voyons, entendons et ressentons les politiques et pratiques discriminatoires inhumaines du régime israélien comme une forme encore plus extrême de l’apartheid institutionnalisé contre les Noirs dans mon pays ».
Selon l’ambassadeur sud-africain, ‘Israël’ agit en libre arbitre contre les Palestiniens.
Et le diplomate sud-africain d’ajouter : « 30 000 Palestiniens ont été tués au cours des quatre derniers mois et ce n’est pas qu’une simple statistique, mais plutôt le sang et la chair du peuple palestinien ».
« À quand la fin des décennies d’impunité d’Israël ? », s’est-il indigné.
Et de déplorer : « Au cours des 136 derniers jours, le monde a été témoin avec horreur des attaques continues contre Gaza ».
Il a en ce sens souligné que « la brutalité et la violence de la récente offensive militaire israélienne sur Gaza et la violation du droit international, y compris les ordonnances émises par la Cour internationale de justice, sont le signe implacable qu’Israël agit en libre arbitre contre les Palestiniens ».
« Il est clair que l’occupation illégale par Israël est également administrée en violation du crime d’apartheid. Il est impossible de la distinguer du colonialisme de peuplement. L’apartheid israélien doit cesser », a ajouté Madonsela.
Selon lui, l’Afrique du Sud a une « obligation particulière de dénoncer l’apartheid où qu’il se produise et de veiller à ce qu’il y soit mis fin immédiatement ».
Il a indiqué que « le retard accumulé pour parvenir à une solution juste et équitable avait conduit à un cycle de violence sans fin ».
Le diplomate à la tête de la délégation sud-africaine a ajouté « qu’Israël, en continuant à occuper les territoires palestiniens pendant 56 ans, défie le droit international et les centaines de résolutions de l’Onu et fait peu de cas des réactions de la communauté internationale ».
Vusimuzi Madonsela a souligné que « la Palestine a le droit à l’autodétermination et devrait être autorisée à exercer ce droit ».
La Cour internationale de justice, plus haute juridiction de l’Onu, débat depuis lundi de la légalité de l’occupation israélienne des territoires palestiniens depuis 1967 et de ses conséquences juridiques.
L’Afrique du Sud est la première sur la liste de 52 pays après la Palestine, à témoigner. ‘Israël’ ne participera pas aux auditions réparties sur une semaine à La Haye où siège la CIJ.
Lundi, le chef de la diplomatie palestinienne, Riyad al-Maliki, a déclaré devant la CIJ que « les Palestiniens subissent aussi bien le colonialisme que l’apartheid ».
Le 31 décembre 2022, l’Assemblée générale de l’Onu avait adopté une résolution portant demande à la CIJ d’un « avis consultatif » non contraignant sur les « conséquences juridiques des politiques et pratiques d’Israël dans les territoires palestiniens occupés, y compris à l’Est d’Al-Qods ».