Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a adopté jeudi, comme attendu, une résolution sur le Yémen, qui ne demande cependant pas la création d’une enquête sur les violations des droits de l’Homme comme le demandait l’ONU.
Fin août, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Zeid Ra’ad Al Hussein a appelé à la mise sur pied d’un « organisme international et indépendant pour mener des enquêtes exhaustives sur le Yémen », où le conflit a fait plus de 6.600 morts en 18 mois.
Deux projets de résolution avaient été déposés au Conseil, qui devait procéder dans la journée à l’étude de ces textes: le premier, déposé par le Soudan, ne demandant pas d’enquête et le second, proposé par les Pays-Bas et défendu par plusieurs pays européens, demandant à l’ONU de dépêcher une « mission » d’experts au Yémen, chargés de « surveiller les violations des droits de l’Homme commises depuis septembre 2014 ».
Les Pays-Bas ont finalement retiré leur projet, à la grande déception des défenseurs des droits de l’Homme dont Amnesty International.
C’est donc la résolution défendue par le Soudan qui a été adoptée jeudi, sans vote, par le Conseil des droits de l’Homme. Le texte demande au Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme de renforcer sa coopération avec la commission nationale d’enquête créée par le gouvernement yéménite en septembre 2015.
En octobre 2015, les pays européens avaient déjà fait volte-face, sous la pression de l’Arabie saoudite selon certains, et retiré leur appui aux Pays-Bas qui voulaient alors aussi présenter au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU une résolution demandant une enquête internationale sur des crimes de guerre au Yémen.
Selon l’ONU, à la date du 23 août, 3.799 civils ont été tués et 6.711 autres blessés dans ce conflit, la moitié par des raids aériens de la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite.
En mars 2015, Ryad a pris la tête d’une alliance arabe pour enrayer l’avancée du mouvement Ansarullah et les militaires de l’armée yéménite fidèles à l’ancien président Ali Abdallah Saleh.
Disposant d’une importante popularité, ils étendaient leur emprise sur le Yémen après avoir conquis la capitale Sanaa et poussé à la fuite le président controversé Abd Rabbo Mansour Hadi
Avec AFP