Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a prononcé le 9 juin un discours passionné devant ses partisans à Dakar, exprimant son soutien indéfectible à la Palestine et appelant à la solidarité internationale face à la situation alarmante à Gaza. Sonko a vivement réagi au massacre en cours à Gaza, qu’il attribue à l’encouragement des puissances occidentales, et a appelé à une minute de prière en mémoire du peuple palestinien.

Le gouvernement sénégalais, présidé par Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a publié un communiqué condamnant les attaques à Gaza et appelant à la retenue de toutes les parties impliquées dans le conflit. Le Sénégal, qui préside le Comité pour la défense des droits inaliénables du peuple palestinien depuis 1975, est un fervent partisan de la cause palestinienne. Le pays est maintenant appelé à se joindre aux efforts internationaux pour tenir Israël responsable de ses actions à Gaza.

Dans une lettre ouverte signée par 19 organisations, Sonko a également appelé le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye à engager le Sénégal aux côtés de l’Afrique du Sud et d’autres pays poursuivant Israël pour crimes contre l’humanité devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye. Les signataires de la lettre réclament l’expulsion de l’ambassadeur d’Israël du Sénégal et la suspension des relations diplomatiques.

Aussi, le 15e Sommet de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), qui s’est tenu à Banjul en Gambie, a été marqué par l’intervention émouvante du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye. Les discussions ont porté sur la situation alarmante à Gaza. Le soutien du Sénégal à la Palestine a été salué. Le pays encourage d’autres pays africains à exprimer leur solidarité avec la Palestine, renforçant ainsi la position des pays africains qui cherchent à promouvoir la cause palestinienne dans les forums internationaux.

Le soutien du Sénégal à la Palestine peut également avoir un effet de contagion en inspirant d’autres pays africains à revoir leur position et à s’engager davantage en faveur de la cause palestinienne. En tant que pays influent en Afrique de l’Ouest, le Sénégal peut faire valoir son engagement envers la justice et influencer les discussions internationales sur la question palestinienne.

Les manifestations de soutien à la Palestine au Sénégal et au Ghana témoignent de la mobilisation des pays africains en faveur de la Palestine et de la condamnation des crimes israéliens à Gaza. Elles reflètent également une prise de conscience croissante au niveau mondial concernant la situation difficile vécue par les Palestiniens et la nécessité d’agir pour mettre fin à leur souffrance.

Il reste à voir comment le soutien du Sénégal à la Palestine influencera d’autres pays africains, sachant que son engagement envers la justice et les droits de l’homme peut certainement avoir un impact significatif sur la scène africaine et internationale.

Les pays d’Afrique de l’Ouest tels que la Gambie, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire pourraient suivre l’exemple du Sénégal et renforcer leur soutien à la Palestine. Ils ont déjà exprimé leur solidarité par le passé, mais pourraient intensifier leurs efforts diplomatiques et collaborer avec d’autres pays africains pour promouvoir une position commune en faveur de la cause palestinienne. La mobilisation de la société civile et des étudiants dans ces pays pourrait également influencer les politiques gouvernementales.

Le soutien croissant à la Palestine en Afrique de l’Ouest reflète la volonté de la région de jouer un rôle actif dans la résolution du conflit israélo-palestinien et de défendre les droits du peuple palestinien. La solidarité internationale est essentielle pour faire pression sur les acteurs internationaux et œuvrer en faveur d’une solution pacifique et juste dans la région.

Néanmoins Il existe plusieurs obstacles qui peuvent entraver une plus grande mobilisation africaine en faveur de la Palestine. Voici quelques-uns des principaux obstacles :

1. Intérêts géopolitiques et économiques : Certains pays africains entretiennent des relations étroites avec Israël en raison d’intérêts géopolitiques, sécuritaires ou économiques. Ces pays peuvent être réticents à prendre des positions fermes en faveur de la Palestine par crainte de nuire à leurs relations bilatérales avec Israël. Les investissements israéliens dans certains pays africains et la coopération dans des domaines tels que la technologie, l’agriculture et la sécurité peuvent également influencer leur positionnement.
2. Pressions et lobbying : Certains pays occidentaux et groupes de pression pro-israéliens exercent des pressions sur les pays africains pour qu’ils adoptent des positions favorables à Israël. Ces pressions peuvent prendre différentes formes, notamment économiques, diplomatiques et médiatiques, et peuvent influencer les décisions prises par les gouvernements africains.
3. Priorités nationales et régionales : Les pays africains sont souvent confrontés à de nombreux défis internes, tels que la pauvreté, les conflits internes, les enjeux de développement et les problèmes de gouvernance. Ces défis peuvent prendre le pas sur les préoccupations internationales, y compris la question palestinienne. Certains pays peuvent estimer qu’ils doivent d’abord s’occuper de leurs propres problèmes avant de s’impliquer davantage dans des questions internationales.
4. Division au sein de l’Union africaine : L’Union africaine (UA) regroupe 55 pays membres, chacun avec ses propres intérêts et priorités. Les divergences d’opinions et les différences de stratégies entre les pays membres peuvent rendre difficile l’adoption d’une position commune en faveur de la Palestine. Certains pays peuvent être plus enclins à soutenir Israël ou à rester neutres afin de préserver la cohésion au sein de l’UA.
5. Influence médiatique limitée : La couverture médiatique de la question palestinienne en Afrique peut être limitée, ce qui peut rendre plus difficile la sensibilisation et la mobilisation de l’opinion publique. Les médias internationaux ont souvent tendance à se concentrer sur d’autres régions du monde, ce qui peut réduire l’exposition et la compréhension des enjeux liés à la Palestine.

Pour surmonter ces obstacles, il est nécessaire de mener des campagnes de sensibilisation et d’éducation sur la question palestinienne en Afrique, de renforcer la solidarité entre les pays africains et de promouvoir un dialogue ouvert sur la question. La mobilisation de la société civile, des organisations non gouvernementales et des étudiants peut également jouer un rôle important dans la création d’un mouvement plus fort en faveur de la Palestine en Afrique.

Par Imad Badreddine