Le chef des forces armées de Bolivie a été destitué et arrêté, le mercredi 26 juin, après avoir massé des hommes et des blindés devant le palais présidentiel à La Paz en affirmant vouloir « restructurer la démocratie », dans ce que le président Luis Arce a dénoncé comme une tentative de coup d’État.
Le général Juan José Zúñiga a été appréhendé et conduit dans un véhicule de police alors qu’il s’exprimait devant la presse à l’extérieur d’une caserne de la capitale. « Vous êtes en état d’arrestation mon général ! », lui a lancé le ministre de l’Intérieur Jhonny Aguilera, selon les images diffusées par la télévision publique. Il a été conduit au poste de police de la Force spéciale de lutte contre la criminalité (FELCC).
Avant d’être arrêté, le général Zúñiga et ses hommes avaient avancé en rangs serrés dans les rues de La Paz jusqu’à la place Murillo, où ils avaient positionné huit véhicules blindés et lancé des gaz lacrymogènes sur toute personne tentant de s’approcher.
« La démocratie doit être respectée »
Luis Arce avait alors dénoncé sur le réseau social X « les mouvements irréguliers de certaines unités de l’armée bolivienne ». « La démocratie doit être respectée », avait lancé le chef d’État de gauche.
Selon des journalistes de l’AFP sur place, un véhicule blindé a tenté d’enfoncer une porte métallique du Palacio Quemado, le siège de la présidence, et le général Zúñiga est entré brièvement dans le palais. Entouré de soldats, l’intéressé a affirmé que « les forces armées tentent de restructurer la démocratie, d’en faire une véritable démocratie. Pas celle de quelques-uns, pas celle de quelques maîtres qui dirigent le pays depuis 30 ou 40 ans ».
Depuis le palais, le président Arce a destitué le général rebelle et fait prêter serment sur le champ à un nouveau commandement des forces armées, selon les images retransmises en direct à la télévision nationale. « Nous sommes face à une tentative de coup d’État par des militaires qui salissent l’uniforme », a dénoncé Luis Arce au cours de la cérémonie.
L’ex-président Evo Morales (2006-2019) avait lui aussi affirmé sur X qu' »un coup d’État se prépare » et appelé « à une mobilisation nationale pour défendre la démocratie ».
Les militaires se sont retirés en début de soirée. Une fois ceux-ci partis, Luis Arce est sorti sur le balcon de son palais pour saluer ses partisans rassemblés par centaines sur la place. « Personne ne peut nous enlever la démocratie que nous avons gagnée », a-t-il lancé.
Source: Médias