Une première depuis le début du conflit le 7 octobre 2023, notre chaine al-Manar a effectué une interview exclusive avec un officier de l’Unité d’artillerie de la Résistance islamique, bras armé du Hezbollah.
Alors que l’éventualité de l’extension de la guerre avec l’entité sioniste est plus forte que jamais, l’officier du pseudonyme hajj Mohamad Ali a révélé des aspects inconnus de cette unité qui a fait ses preuves pendant la bataille de soutien 9 la bande de Gaza depuis le 8 octobre 2023.
Selon lui, cette unité travaille depuis 17 ans pour développer son arsenal et ses tactiques et « dont très très peu a été utilisé de par la quantité de feu, sa précision et sa portée » dans cette dernière bataille, affirmant qu’elle prépare à l’ennemi « des surprises énormes lors de la bataille terrestre ».
Images du défilé des armes de l’Unité d’artillerie
« Nous sommes aujourd’hui dans une phase de la bataille qui pourrait s’étendre en vue d’une guerre ou pourrait être maintenu dans des proportions et des circonstances actuelles jusqu’à sa fin », a il assuré. Rappelant que « la résistance s’arrêtera chez nous lorsque la guerre à Gaza s’arrêtera sur l’ordre de notre commandement ».
L’émission a présenté des images exclusives de la salle Gestion de feu de l’Unité d’artillerie en mission d’observation. Est apparu l’observatoire du martyr Imad, et celui du martyr Samir Matoute, et des images de manœuvres militaires de l’uniate, de préparation et de tests sur des armes et des munitions.
Historique de l’Unité d’artillerie : 3 étapes
S’exprimant sur le parcours historique de cette unité, hajj Mohamad Ali évoque 3 étapes : « la première jusqu’en 1993 pour sécuriser la dissuasion face aux raids ennemis, la seconde est celle de 1996 qui s’inscrit dans le prolongement de la première, et la suivante jusqu’en l’an 2000, au cours de laquelle la résistance a dû faire face à la tactique de « la punition qui traque le serpent » qui avait été suivie par l’ennemi. »
« L’unité a alors entrepris d’adapter les armements qui étaient fixes afin qu’ils deviennent plus tactiques et appropriés à la bataille. La résistance a entrepris de tirer ses projectiles à partir de canons évacués au préalable ou via des plateformes portables sur des véhicules, en exécutant le tir et en se retirant au plus vite ».
Images du canon de terrain
Bourkane, pour la bataille de la Galilée
L’officier de la résistance s’est attardé sur le Bourkane, indiquant qu’il a été fabriqué par les ingénieurs de la résistance libanaise, et qu’il comporte 3 gammes : léger, moyen et lourd.
« Cet armement a été conçu pour la bataille de la Galilée, afin de détruire entièrement toutes les positions de première ligne de l’ennemi ainsi que ses QG, de sorte qu’aucune position ne soit maintenue. Il est aussi conçu pour les combats dans un environnement urbain afin de fournir une puissance de feu de soutien à la force chargée des manœuvres dans son combat. Il dispose d’un important effet destructeur et d’un impact psychologique sur l’armée ennemie et ses soldats au cœur des positions, en raison de son volume de son et de la frayeur qui en découle, de sorte qu’il est similaire aux raids de l’ennemi et à leurs effets sur nos villages et notre peuple. »
Un nouveau Bourkane, Jihad
L’officier de la résistance a révélé l’entrée en action dans cette bataille d’un projectile de la famille des Bourkane lourds et qui porte le nom de Jihad.
Il indique que le commandement de la résistance s’était abstenu de révéler son nom, indiquant qu’il a été confectionné par les ingénieurs de la résistance dans tous ses détails.
« Cet armement a été utilisé pour frapper les positions à commencer par celles qui se trouvent en première ligne du côté des hameaux de Chebaa occupés. Par la suite, nous avons visé avec cet armement les casernes de Hounine et Ramim… nous l’avons utilisé la dernière fois sur le siège de la brigade orientale a Kiryat Shomna, sur une base qui s’appelle Kippour. Nous avons tiré deux projectiles sur la même cible. Le tir était précis et les destructions étaient importantes. Les images qui ont été prises à l’intérieur avec les portables des colons montrent ces destructions causées à l’intérieur de la base et sur le parking des véhicules autour de la base ».
« Je rappelle qu’il a été fabriqué par la résistance qui dispose de ses lignes de production et il y a des restrictions à son utilisation ».
Et de faire remarquer : « que se passerait-il si l’on utilisait une arme de ce type contre les colonies et les villes du nord. Quelle serait le spectacle qui en découlerait, sur le plan des destructions ou sur l’impact psychologique que ce soit sur les militaires ou sur les colons ? ».
Les Falaq 2, comme les raids aériens
Par la suite, hajj Mohammad Ali a longuement parlé des obus Falaq 1 (114 kg) et Falaq 2 (250 kg). Les cibles qu’il peut frapper peuvent se situer à 11 km.
Il précise que « le Falaq 2 a été utilisé dans les attaques contre la base aérienne de Meron, sur la montagne al-Jarmaq », révélant « qu’une vingtaine ont été utilisées dans cette attaque ».
« Chacun de ces obus est l’équivalent d’un raid aérien. Des tirs d’une salve de Falaq équivaut à une ceinture de feu de l’armement aérien. Cette plateforme a aussi été fabriquée par les ingénieurs de la résistance islamique ».
Quant à Falaq 1, il est entré en action au début de la bataille. « Nous avons bombardé avec, les positions de l’ennemi et des colonies en riposte aux bombardements des zones résidentielles chez nous, dans les villages et les villes. »
L’officier a assuré que la résistance aura recours à d’autres types de Falaq si la bataille l’exige « et il y aura des surprises ».
Katioucha : De la poutre en bois au “navire”
Quant aux roquettes Katioucha, l’officier se souvient « qu’elles avaient été utilisées aux tous débuts sans moyens, à travers des poutres en bois »
Il poursuit : « Par la suite, elles ont été développées progressivement à travers des lanceurs simples et doubles, jusqu’au “navire”, qui est une plate-forme de fusée coulée avec du ciment, et des buses multiples entre 7, 10 et 15 cylindres. Au stade actuel, la Résistance fabrique des plates-formes fixes à buses multiples pour 122 mm et 107 mm, bien qu’elles soient régulièrement utilisées sur un lanceur à 40 buses »
Et de conclure sur cette arme : « Leur production par la résistance est comparable à la fabrication des Russes et de l’armée nord-coréenne. »
Dans cette bataille, explique-t-il, les Katioucha ont été utilisées suivant trois procédés. « Le premier en frappant directement la cible, et les casernes en profondeur. Le second en utilisant le “navire” avec d’autres armements, c’est-à-dire avec les drones et les missiles guidés. Et le troisième en pilonnant les colonies en riposte aux agressions contre les localités et les villages libanais ».
Katioucha et drones contre Dômes de fer
Hajj Mohammad Ali révélé qu’elles ont aussi été utilisées « pour frapper les systèmes Dôme de fer en ayant recours à la tactique des tirs sur la batterie pour la vider de ses missiles ».
« Après l’avoir vidé de ses missiles, les dernières Katioucha s’abattent sur la batterie elle-même comme cela s’est passé sur Kfar Blum au nord de la Palestine occupée, et les deux base Kayla’ et Yoav dans le Golan syrien occupé, dans la cadre de la politique de submersion. Les Katioucha décèlent les sites actualisés du Dôme de fer avec l’aide de l’armement aérien des drones ».
Et de conclure sur cet armement : « les frappes contre les dômes qui ont avorté leur fonctionnement ont été la cause principale du déplacement de la plupart des colons du Nord, qui le considéraient comme leur refuge ultime ».
Combattants de l’Unité : compétences scientifiques et courage
A la fin de cet entretien, l’officier a passé en revue les qualités requises chez le combattant recruté dans l’unité d’artillerie.
« Il doit avoir des compétences scientifiques, qui lui permettent de réaliser les mesures topographiques et de travailler sur leurs appareils. Ces moyens sont similaires aux appareils utilisés par le génie civil pour les surfaces. Ils nécessitent une connaissance et des compétences. A noter que les frères moudjahidines qui veulent tirer à partir de ces armes doivent déployer un effort mental pour les calculs, pour les tables, il faut recourir à des règles de calculs. Sans compter l’impact psychologique sur le combattant lorsqu’il est au cœur du combat et se doit de gérer un équipement très grand et de tirer avec précision. Il doit avoir le courage, la motivation et en même temps la concentration technique et mental afin de diriger cet armement vers sa cible avec précision. Ce n’est pas facile. Ils se doivent d’être perfectionnés sur les plans du courage, mental, physique, des calculs, technique, et cérébral. Faute de quoi, ils pourraient rater leur cible. »
Images des manœuvres des armements de l’Unité d’artillerie
À S. Nasrallah : nous attendons les ordres pour continuer la bataille
Le dernier mot de l’officier de l’artillerie de la Resistance islamique hajj Mohammad Ali a été adressé au secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah : « Les moudjahidines sont toujours fidèles à la promesse qu’ils ont faite avec lui. Nos armes sont toujours entre nos mains, nos canons, non fusils et nos buses sont prêts au combat depuis le début de la résistance jusqu’à maintenant. Tous les ordres donnés à l’artillerie, nous les remplirons au maximum et avec la plus grande efficacité possible. Nous attendons ses ordres pour continuer cette bataille. »
Source: Al-Manar