Dans le monde du sport international, les sanctions sont rarement aussi retentissantes. Historiquement, les sanctions sportives ont agi comme un pôle éthique et ont attiré l’attention internationale sur des questions cruciales de droits de l’homme et de justice sociale. Ces sanctions perturbent les rythmes habituels des événements sportifs et envoient un message puissant, soulignant l’importance des considérations éthiques dans notre société mondiale.
La focalisation sur les sanctions économiques contre « Israël » dans les communautés palestiniennes, arabes et musulmanes, ainsi que parmi les groupes de la société civile occidentale, met souvent en lumière le potentiel des sanctions sportives. Le mouvement des droits des Palestiniens peut créer une stratégie multidimensionnelle pour isoler « Israël » sur divers fronts en imposant des sanctions sportives.
L’impact des sanctions sportives, multiplié par le soutien du public et la participation d’athlètes éminents, commence à se faire sentir. Ces personnalités éminentes prennent position contre la présence d’Israël dans les événements sportifs internationaux, envoyant un message percutant : les violations des droits de l’homme ne peuvent être ignorées, même dans le domaine du sport. Le refus de concourir contre les équipes israéliennes met en avant cette position audacieuse et souligne l’importance de la justice, de la liberté et de la dignité humaine par rapport à la compétition et à la victoire.
La véritable victoire réside dans le soutien aux personnes qui souffrent sous l’occupation et luttent pour déterminer leur propre destin.
Nous ne devons pas oublier que les stades sont des lieux d’activité où les supporters se rassemblent et utilisent leur voix pour envoyer des messages politiques et relatifs aux droits de l’homme. Un stade rempli de supporters qui non seulement soutiennent leur équipe, mais aussi expriment leur solidarité avec le peuple palestinien, illustre que les spectateurs du monde entier ne peuvent pas fermer les yeux sur la tragédie à laquelle ces Palestiniens sont confrontés.
À l’approche des Jeux olympiques à Paris, l’appel à la sanction d’Israël dans tous les domaines sportifs gagne en importance. Le conflit continu entre « Israël » et Gaza, ainsi que les violations des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, contre des civils sans défense, crée un contexte convaincant pour ce mouvement.
Les Jeux olympiques, suivis par des milliards de personnes, offrent une plateforme exceptionnelle pour mettre en lumière les injustices subies par les Palestiniens.
Du point de vue historique, les sanctions sportives ont eu un impact significatif. Les sanctions contre les Jeux du Commonwealth en 1986, imposées par les pays africains en protestation contre la politique britannique à l’égard de l’apartheid en Afrique du Sud, ont été un tournant qui a souligné le poids moral et l’importance de telles mesures.
De même, les sanctions olympiques de 1964 à Tokyo en raison de l’apartheid en Afrique du Sud, les sanctions olympiques de 1980 à Moscou en réponse à l’invasion soviétique de l’Afghanistan, et l’interdiction des Jeux olympiques de 1992 en Yougoslavie en raison des conflits dans les Balkans ont mis en évidence le pouvoir du sport en tant que plateforme.
Ces antécédents témoignent de l’impact indéniable des sanctions sportives pour attirer l’attention internationale sur des questions cruciales et servir de catalyseur pour le changement. Le sport peut être un puissant moyen d’expression sociale et politique. L’intégration des sanctions sportives dans une stratégie plus large contre les crimes d’Israël pourrait considérablement renforcer ce mouvement.
Violation des droits de l’homme et du droit international.
La demande de l’interdiction d’Israël de participer à des événements sportifs mondiaux trouve ses racines profondes dans les violations flagrantes des droits de l’homme dans les territoires occupés de Palestine, largement documentées par des organisations telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch. Ces rapports mettent en évidence une réalité amère et soulignent la violence et l’injustice systématiques contre le peuple palestinien.
À Gaza, la destruction des infrastructures, les attaques israéliennes ciblant des groupes vulnérables et l’exacerbation des conditions de vie par les expulsions forcées aggravent la situation.
En Cisjordanie et à Jérusalem-Est, « Israël » recourt à une force excessive contre les manifestants, procède à des arrestations arbitraires et commet des massacres de civils.
Ces actions sont considérées comme des violations du droit international. La Cour internationale de Justice a reconnu les actions d’Israël à Gaza comme un génocide, et la Cour pénale internationale prépare des mandats d’arrêt contre les dirigeants israéliens. La violation de la quatrième Convention de Genève, qui interdit le transfert de populations civiles par un occupant vers des territoires occupés et le déplacement forcé de populations occupées, est claire et indéniable.
Malgré les condamnations répétées des Nations unies à l’encontre d’Israël, la situation reste critique pour de nombreux Palestiniens, et elle fournit une base juridique solide pour la demande de sanctions sportives contre Israël.
L’impact des sanctions sportives et le rôle des athlètes.
Le sport va au-delà des compétitions. Les athlètes servent de plateforme pour exprimer et convertir des valeurs sociales en actions. En tant que personnalités publiques, ils ont un grand impact. Leurs actions peuvent attirer l’attention sur des problèmes mondiaux et convaincre de la nécessité de sanctions sportives contre « Israël ».
Les sportifs ont défendu des causes sociales et politiques, comme les protestations de Colin Kaepernick contre l’injustice raciale dans la NFL, qui ont déclenché une campagne de solidarité populaire à travers le pays et ont entraîné des changements politiques. L’image emblématique de Tommie Smith et John Carlos, levant leurs poings en signe de salut du pouvoir noir lors des Jeux olympiques de 1968 à Mexico, reste un symbole puissant de la lutte pour les droits civils. Ces événements mettent en évidence le rôle puissant que les sportifs peuvent jouer dans les changements sociaux.
L’idée que le sport devrait être apolitique est de plus en plus contestée dans le monde d’aujourd’hui. En pratique, les institutions sportives mondiales ont entremêlé le sport et la politique en appliquant des normes incohérentes. Par exemple, lorsque le conflit en Ukraine a commencé, les organisations sportives ont rapidement imposé une interdiction à la participation de la Russie à tous les événements sportifs.
Cette mesure est en forte contradiction avec leur réticence à agir de manière similaire envers « Israël », malgré les rapports des Nations unies et des organisations de défense des droits de l’homme qui prouvent que l’armée d’occupation et les forces de sécurité israéliennes ont systématiquement violé les droits de l’homme, commettant des crimes de génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
Ce double standard reflète une politisation inhérente au sein des institutions sportives mondiales. En appliquant sélectivement des interdictions et des sanctions, elles montrent que le sport et la politique sont profondément entrelacés. Ainsi, appeler à des sanctions contre « Israël » ne signifie pas politiser le sport, mais plutôt reconnaître et aborder les dimensions politiques présentes dans le sport, ainsi que la nécessité d’exclure « Israël » de tout événement sportif futur.
Par Dr. Mohammad Ali Senobari, directeur et rédacteur en chef du Centre d’études stratégiques Cheshmandaz jadid (New Visiona).