Le magazine The Economist a révélé que « lors de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Paris en juin dernier, son homologue français, Emmanuel Macron, a annoncé l’idée d’entraîner secrètement des soldats ukrainiens en France ».
Le magazine a rapporté que « des soldats ukrainiens sont actuellement entraînés dans un lieu tenu secret dans l’est de la France, où l’armée française joue le rôle de l’ennemi et entraîne plus de deux mille soldats ukrainiens pour former l’épine dorsale d’une brigade intermilitaire prête à se déployer sur l’avant ».
Selon le magazine britannique, « l’armée de l’air française a transféré fin septembre des soldats ukrainiens qui, depuis lors, s’entraînent sur du matériel français, notamment des obusiers César et des systèmes de missiles guidés antichar Milan, et participent à des entraînements en tant que bataillon sur le terrain ».
The Economist a souligné que « le programme a été créé en coopération avec des formateurs ukrainiens également présents sur place pour encadrer les nouvelles recrues, aux côtés de 1 400 militaires français. Le programme comprend 9 semaines de formation pratique ».
The Economist a ajouté : « Ce qui est nouveau en la matière, c’est la décision de former, de livrer et d’équiper une brigade par une force européenne. La nouvelle brigade sera rejointe par 1 500 soldats déjà formés en Ukraine et sera composée de deux postes de commandement, trois bataillons d’infanterie et d’unités complètes de soutien logistique ».
Dans un contexte connexe, le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, a déclaré le 14 novembre qu’un train de marchandises transportant le premier lot de 100 véhicules blindés de la brigade quitterait prochainement la France pour l’Ukraine.
Il a ajouté que la brigade recevra également des obusiers César, des systèmes de défense aérienne à courte portée, des lanceurs de missiles antichar et d’autres équipements que les Ukrainiens sauront utiliser et entretenir.
Les avions de combat français Mirage 2000, qui sont en cours de modification pour embarquer des missiles de croisière français Scalp, arriveront également en Ukraine en 2025.
« Mais malgré tous ses avantages, cet effort pourrait être trop limité et trop tard », selon The Economist.
Il a noté « qu’au cours des derniers mois, l’Ukraine a perdu des territoires au profit de la Russie sur plusieurs points de la ligne de front, et ses forces sont épuisées voire l’Ukraine a du mal à mobiliser de nouvelles recrues ».
Le magazine a rapporté également que « l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis a entraîné un changement dans l’ambiance diplomatique » ajoutant que « Macron est peut-être devenu l’un des faucons les plus virulents d’Europe ».
Et d’ajouter que « Macron a annoncé le 12 novembre : « Aucune décision ne devrait être prise concernant l’Ukraine sans les Ukrainiens, ni en Europe sans les Européens ».
Mais le magazine a estimé que « Macron et ses collègues européens craignent d’avoir peu de mot à dire sur ce qui se passera ensuite, et peut-être qu’aider les Ukrainiens à obtenir le meilleur avantage tactique possible afin de renforcer leur position de négociation est le mieux qu’ils puissent espérer ».
Source: Médias