Le porte-parole des forces armées de Sanaa a revendiqué ce dimanche de tirs de missiles balistiques sur une centrale électrique dans la région de Haïfa. Dans un communiqué, le général de brigade Yahia Saree a indiqué que le missile tiré est un Palestine-2 et qu’il a visé la centrale électrique Orot Rabin.
Des médias israéliens avaient fait état d’une forte explosion dans la nuit de samedi à dimanche au centre « d’Israël » indiquant qu’un missile depuis le Yémen a été intercepté.
« A la suite des sirènes d’alerte qui ont retenti (…) à Talmei Elazar (dans le nord d’Israël, ndlr), un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté avant de pénétrer le territoire israélien », a annoncé l’armée dans un message sur le réseau social Telegram.
Mais des images circulant sur les réseaux sociaux montrent que le missile avait bel et bien pénétré l’espace aérien, mais aucune explosion au sol n’a été signalée.
« C’est la première opération qui vise une centrale électrique de l’occupation israélienne à l’est de Yafa occupée à l’aide d’un missile balistique hypersonique Palestine 2 et il a frappé sa cible avec précision », a ajouté Saree.
Il a rappelé que ces tirs se poursuivront jusqu’à l’arrêt de la guerre israélienne contre la bande de Gaza et la fin de l’embargo.
Dimanche matin, l’agence de presse Saba et la chaîne télévisée Al-Massirah, relevant des Houthis, ont fait état de « trois raids » attribués aux forces américaines et britanniques à l’est de Saada, situé dans le nord-ouest du Yémen. Ces médias n’ont pas mentionné d’éventuels dégâts ou victimes.
Vendredi, les forces armées yéménites avaient revendiqué deux opérations militaires contre deux cibles de l’occupation israélienne dans la région de Yafa (Tel Aviv). Et l’armée israélienne avait indiqué avoir intercepté un missile et un drone.
La poursuite des tirs yéménites pose un problème pour l’entité sioniste qui n’arrive pas à les empêcher malgré l’aide américaine et britannique. Ces attaques quasi quotidiennes ces dernières semaines qui n’ont causé que des dégâts minimes ont considérablement perturbé la vie civile en Israël. À Jérusalem et à Tel-Aviv, les sirènes d’alerte aérienne retentissent fréquemment, forçant des dizaines de milliers d’habitants à se réfugier dans des abris antiaériens, souvent au milieu de la nuit. Semant l’insécurité et la panique parmi les population.
« Combattre les Houthis est une entreprise difficile pour Israël pour un certain nombre de raisons, la principale étant la distance, qui ne permet pas des frappes fréquentes, et le manque de renseignements sur le groupe », a déclaré à l’AFP Michael Horowitz, responsable du renseignement pour Le Beck, un cabinet de conseil géopolitique basé au Moyen-Orient.
Horowitz a déclaré qu’il s’attendait à ce qu’Israël adopte une stratégie similaire à celle adoptée à l’égard du Hezbollah, en ciblant potentiellement les principaux dirigeants houthis pour les assassiner et en perturbant les voies de contrebande comme il l’a fait avec ses frappes répétées au Liban et en Syrie. Il a toutefois ajouté : « Rien ne garantit que cela rétablira la dissuasion.»
L’analyste Yoel Guzansky s’est montré sceptique quant à la capacité d’Israël à maîtriser les forces yéménites.
« Les Houthis restent les seuls à tirer quotidiennement sur Israël et c’est un problème qui n’est pas facile à résoudre », a déclaré Guzansky, chercheur principal à l’Institut d’études de sécurité nationale de l’Université de Tel Aviv. Il n’y a pas de « solution magique », a-t-il ajouté, car les États arabes du Golfe qui ont également souffert des attaques des Houthis ont « peur d’une escalade », ce qui oblige Israël à peser soigneusement sa réponse, rapporte l’AFP.
Source: Divers