Le chef de file des libéraux-démocrates a exhorté le gouvernement britannique, le lundi 6 janvier, à convoquer l’ambassadeur des Etats-Unis pour qu’il s’explique après les propos incendiaires tenus par Elon Musk, un nouvel officiel américain, qui a suggéré que le gouvernement britannique devrait être renversé.
Ed Davey a fustigé les propos de Musk à l’égard du Royaume-Uni, accusant le milliardaire de la tech de saper la démocratie britannique.
« Les gens en ont assez de voir Elon Musk s’immiscer dans la démocratie de notre pays alors qu’il ne connaît manifestement rien au Royaume-Uni », a déclaré Davey.
Ces déclarations font suite à des mois de tensions entre Elon Musk et les autorités britanniques, qui ont commencé l’été dernier lorsqu’Elon Musk a déclaré qu’une « guerre civile était inévitable » au Royaume-Uni.
Ses propos ont été tenus à la suite de violentes émeutes d’extrême droite déclenchées par l’assassinat à l’arme blanche de trois jeunes enfants à Southport le 29 juillet.
Les fausses informations diffusées et alimentées par des comptes d’extrême droite sur les médias sociaux, notamment les affirmations erronées selon lesquelles le suspect était un demandeur d’asile musulman, ont exacerbé les troubles.
Sur X, la plateforme de médias sociaux de Musk, Davey a posté : « Il est temps de convoquer l’ambassadeur des États-Unis pour lui demander pourquoi un nouvel officiel américain suggère que le gouvernement britannique devrait être renversé ».
Musk avait réalisé un sondage sur X demandant aux utilisateurs si les États-Unis devaient « libérer le peuple britannique de son gouvernement tyrannique ». Le sondage a recueilli près de 750 000 votes, dont 61 % de « oui ».
Davey a qualifié la rhétorique de Musk de « dangereuse et irresponsable », affirmant en outre que c’était « la preuve que le Royaume-Uni ne peut pas compter sur l’administration Trump. »
Et d’ajouter : « Il est dans notre intérêt national de reconstruire les liens commerciaux et sécuritaires avec nos alliés en Europe »
Musk a également mis à profit X pour critiquer le gouvernement travailliste du Royaume-Uni et sa réponse aux scandales liés à la maltraitance d’enfants.
La semaine dernière, il a accusé la ministre de la protection de l’enfance, Jess Phillips, de faire « l’apologie du génocide par le viol » et a appelé à l’éviction et à l’emprisonnement du Premier ministre Keir Starmer pour son incapacité présumée à poursuivre les gangs de solliciteurs sexuels de mineurs (grooming gangs).
Le Premier ministre Starmer a abordé indirectement la question lors d’une conférence de presse lundi, condamnant la dérive de la désinformation et la « rhétorique d’extrême droite ».