Des sources bien informées ont rapporté à la chaine satellitaire libanaise al-Mayadeen que « les Français ont accru leur présence militaire et politique dans les zones contrôlées par les factions kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans le nord-est de la Syrie, après la chute du régime de Bachar al-Assad, dans le but d’imposer un régime de coalition et une trêve entre les factions de l’Armée nationale syrienne (ANS) soutenues par la Turquie et les FDS, comme facteur de pression pour pousser à la formation d’un nouveau gouvernement. Un gouvernement syrien global qui représente tous les segments de la société syrienne ».
Les sources ont souligné que « les FDS ont annoncé pour la première fois qu’elles possèdent des drones bombardiers qui seraient de fabrication française, utilisés dans les combats qui se déroulent au barrage de Tishrine et au pont de Qarqozaq dans la campagne nord-est d’Alep ».
Selon ces sources, « Paris cherche à intégrer des personnalités affiliées à l’opposition syrienne au sein de l’organe politique des FDS (le Conseil démocratique syrien), dans le but de lui donner une formule syrienne globale qui lui permette de participer efficacement à la vie politique de la Syrie « . Mais « Ankara a exprimé son rejet des démarches françaises et ne souhaite pas que celle-ci joue un rôle dans la région, car cela constituerait un obstacle à toute solution militaire globale ».
Ce rejet turc s’est manifesté par les propos du ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan selon lesquels « la Turquie ne voit aucun rôle pour les forces françaises en Syrie, et les États-Unis d’Amérique sont la seule partie avec laquelle nous communiquons » selon ces sources.
Il est clair « qu’Ankara est très sensible à la récente intervention française dans les zones des FDS, qui renforcerait la présence militaire des FDS et créerait davantage de barrières politiques et militaires pour empêcher les Turcs d’éliminer les FDS et les unités kurdes » poursuivent les sources.
Et d’ajouter : « Aussi bien Washington que Paris émettent de fortes réserves sur l’avenir des prisons et des camps qui renferment des membres de Daech et de leurs familles dans les zones contrôlées par les FDS, par crainte d’une rupture sécuritaire qui affecterait la stabilité de la région, et donnerait à Daech une plus grande sécurité, voire une opportunité de se réorganiser et d’exploiter la situation actuelle en Syrie , c’est-à-dire s’infiltrer via les failles sécuritaires majeures suite à la dissolution de l’armée et de la police après la chute de l’ancien régime ».
« Les propositions d’Ankara de pousser la nouvelle administration syrienne en Syrie à gérer ce dossier avec l’aide de ses soldats sur le terrain pour compenser la présence des FDS et des forces américaines qu’Ankara a appelé plus d’une fois à se retirer de Syrie, pour assurer la fin de tout soutien aux forces kurdes en Syrie, ne semblent pas avoir abouti », ont estimé ces mêmes sources.
Les Turcs comptent sur Trump
Les sources ont indiqué que « les Turcs comptent sur l’arrivée au pouvoir de l’administration du président élu américain Donald Trump le 20 de ce mois, pour obtenir son approbation afin de lancer une opération militaire de grande envergure en Syrie et en Irak pour mettre fin à la présence des deux partis kurdes : le Parti des travailleurs et les FDS et offrir l’occasion d’un dialogue interne. Dans les deux pays, il ne semble pas optimiste de parvenir à des solutions politiques dans ce dossier.
Les sources ont expliqué que « les ambitions turques ne semblent toutefois pas faciles à réaliser, à l’heure où les États-Unis augmentent le nombre de leurs forces en Syrie de 900 à plus de 2 000 soldats, parallèlement à une augmentation du nombre de soldats français, suite à un accord américano-français sur la nécessité de ne pas offrir à Daech l’opportunité de se réorganiser dans le désert, et de poser une nouvelle menace à la sécurité de la région ».
La relation froide entre la France et Ankara dans plusieurs dossiers pourrait s’imposer sur la scène du nord-est de la Syrie, ce qui mettra une pression supplémentaire sur l’administration Trump pour travailler à la recherche de solutions politiques qui dissipent les craintes d’Ankara et bloquent tout chaos qui se produirait dans les zones sous contrôle des FDS.
Des sources bien informées ont confirmé à la chaine satellitaire libanaise Al-Mayadeen que « les mouvements militaires américains et l’introduction de trois lots d’armes et d’équipements dans les bases de l’est du pays, et le retour de la présence américaine à travers des patrouilles et des points à Raqqa et Aïn al-Arab (Kobané), reflètent la volonté américaine de mettre fin aux tentatives d’escalade militaire en cours dans le nord de la Syrie ».
Les sources s’attendent à ce que « l’administration Trump fasse pression pour activer le dialogue tout en faisant pression sur les FDS et la Turquie pour qu’elles fassent des concessions qui les conduiront à des accords politiques et administratifs en accord avec la nouvelle administration syrienne ».
Les sources ont noté que « la Turquie considère les récents développements et l’arrivée au pouvoir d’une administration syrienne qui lui est fidèle comme une grande opportunité de mettre fin aux FDS, dont l’influence s’est accrue au cours des dix dernières années ».
Source: Média