Commentant la récente frappe israélienne qui a tué mercredi 3 éléments de l’administration des opérations militaires du nouveau régime syrien en place, le chef de l’Administration politique Ahmad al-Charaa (alias Abou Mohamad al-Joulani) a déclaré être prêt à accueillir des forces de l’ONU dans la zone tampon dans le Golan syrien occupé.
« Le prétexte de la progression israélienne était la présence des milices iraniennes et du Hezbollah. Après la libération de Damas, ces milices ne sont plus présentes », a-t-il ajouté dans un point de presse avec le ministre qatari des Affaires étrangères en visite à Damas.
Le ministre syrien des Affaires étrangères a aussi commenté le raid contre un convoi de l’administration militaire dans la localité Ghadir al-Boustane, située à cheval entre les deux gouvernorats de Quneitra et de Deraa. « Israël devrait respecter la souveraineté de la Syrie », a déclaré Asaad al-Shibani, selon Syria TV.
« Israël a précédemment utilisé le prétexte du Hezbollah, du régime d’Assad et des milices iraniennes pour bombarder le pays, mais avec la suppression de ces risques, il doit désormais respecter la souveraineté de la Syrie, et ne pas interférer sur son territoire », a-t-il souligné indiquant que « la Syrie est en alerte contre toute nouvelle menace ».
Il a rappelé que la Syrie « a envoyé des messages indiquant qu’elle ne sera pas une source de menace pour aucun pays, y compris Israël… Tout comme ils veulent préserver leur sécurité, ils doivent préserver la sécurité des autres. »
Al-Shibani a souligné que son pays est engagé envers l’accord de 1974, qui stipule la présence de forces de séparation indiquant que de cette manière « les deux parties peuvent maintenir leur sécurité avec une surveillance internationale ». Il a demandé à la communauté internationale, aux Nations Unies et aux pays frères et amis d’exercer une pression sur Israël pour qu’il se retire du territoire syrien.
Après la chute de l’ancien régime de Bachar al-Assad, le 8 décembre dernier, « Israël » a mené des centaines de raids aériens contre des sites militaires détruisant 80% des capacités militaires syriennes.
Le premier ministre israélien a annoncé son désengagement de l’accord de séparation de 1974 et l’armée israélienne a occupé la zone tampon du Golan puis d’importantes régions du sud syrien, sur une superficie de 600 km2, notamment dans les gouvernorats de Deraa et Quneitra, s’emparant des zones riches en ressources hydrauliques, dont le barrage de Yarmouk et celui de Mantara.
Mercredi 15 janvier, une force formée de 30 militaires, escortés par 3 bulldozers et 3 chars a pénétré en direction de la ville de Deraa et se trouve désormais à 20 km de l’aéroport de Mazzé à Damas.
Un habitant de la localité al-Malka dans le gouvernorat de Quneitra a révélé pour l’agence turque Anatolie que ce gouvernorat est désormais entièrement sous occupation israélienne. L’armée d’occupation avait occupé le siège du gouverneur de Quneitra dans la ville al-Salam (ex-al-Baath) et l’a transformé en une base militaire.
Des responsables israéliens ont confié pour le journal israélien Yediot Ahronoth que Tel Aviv compte maintenir son contrôle militaire sur une profondeur de 15 km à l’intérieur de la Syrie, et un contrôle des renseignements sur une profondeur de 60 km.
Source: Divers