Le gouvernorat de Homs est le théâtre de violences confessionnelles meurtrière tandis que les raids et bombardements turcs sont perpétrés sur le nord du gouvernorat d’Alep où des combats font rage entre les factions pro turques et les factions kurdes.
22 personnes ont été tuées en 72 heures dans des villages à l’ouest de la province de Homs, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Des groupes locaux commettent des exécutions extrajudiciaires et des arrestations arbitraires dans les régions où vivent les communautés alaouite, chiite et marchidite, à l’ouest de ce gouvernorat, précise l’OSDH qui siège au Royaume-Uni.
Le « Centre national pour documenter les violations en Syrie » a fait état qu’une cinquantaine de citoyens avaient été arrêtés la veille dans les deux villages Fahel et Maryamine, « où des forces affiliées à Hayat Tahrir al-Cham ont effectué des perquisitions violentes ». Le lendemain, les gens ont commencé à trouver des cadavres jetés au bord des routes.
Une manifestation a eu lieu ce vendredi dans le village Fahel réclamant de mettre fin aux tueries communautaires.
Le centre rend compte aussi d’opérations de pillage des maisons dans cette localité en plein jour, et accuse les forces gouvernementales de couvrir les bandes qui les commettent.
« Les forces de HTC et de la Sureté générale affiliées au gouvernement à Damas mènent une campagne d’arrestations dans un village contre des recherchés, par la suite des bandes armées lancent des opérations de pillage et des crimes contre les habitants », a accusé le centre, demandant aux forces du gouvernement en place de mettre un terme à ces violations meurtrières.
Durant les trois derniers jours, des campagnes ont été signalées entre autres dans les villages al-Harqal, al-Zaybaq, al-Qabou, Hawar Shain, al-Kanissah, al-Ghazila (2 tués et 10 blessés), Tarine, Tanouna, Ram Jabal, al-Ghour…
Le 22 janvier, le religieux chiite Mohsen Abdo al-Hamid a été enlevé depuis son village al-Rabwa (al-Dalabouz), également à l’ouest de Homs.
Combats entre FDS et ANS
Dans le nord-est d’Alep, les raids aériens turcs sur les sites des groupuscules kurdes syriennes des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont repris ces derniers jours.
L’OSDH a rendu compte d’un raid sur le barrage de Tichrine contrôlé par les FDS ainsi que sur le village al-Tineh dans la province de Ain Arab (Kobané).
Des villages dans les provinces de Tal Abiad et de Hassaké ont fait l’objet de bombardements d’artillerie des forces turques.
Des combats ont été signalés sur les deux axes de Tichrine et Qara Qozaq ce vendredi entre les combattants des FDS et ceux de l’Armée nationale syrienne (ANS), soutenue par la Turquie. 9 combattants de l’ANS ont été tués et 11 blessés dans des attaques des FDS contre des bases turques dans la province de Manbej et de la ville Deir Hafer, à l’est d’Alep.
D’après l’OSDH, 483 syriens ont été tués depuis le déclenchement des hostilités le 12 décembre 2024, dont 51 civils, 357 combattants pro turcs et 75 kurdes.
Des négociations avec les FDS
Le 22 janvier, le ministre de la Défense du gouvernement en place à Damas a indiqué que « la porte de la négociation est actuellement ouverte avec les Forces démocratiques syriennes ».
« Mais si nous sommes contraints d’avoir recours à la force, nous sommes prêts », a dit Mourhaf Abou Qasra à des journalistes, dont l’AFP.
Le ministre de la Défense a déclaré que les choses n’étaient « pas claires dans les négociations avec les FDS jusqu’à présent ».
« Ils nous ont proposé le pétrole, mais nous ne voulons pas de pétrole, nous voulons les institutions et les frontières », a-t-il ajouté, sans développer.
Le dirigeant de Damas Ahmad al-Charaa a annoncé vouloir dissoudre tous les groupes armés dont les FDS et les intégrer au sein du ministère de la Défense, mais les FDS soutenus par les Etats-Unis réclament un statut particulier. Elles « refusent de livrer leurs armes », a confié al-Charaa, qui a tenu à assurer que son régime « n’acceptera pas que des attaques terroristes soient menées contre la Turquie ».
Source: Divers