Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait savoir dans un communiqué le 24 janvier que les forces d’occupation ne se retireront pas du Sud-Liban à l’issue du délai de 60 jours, arguant que le Liban n’a pas « totalement » respecté ses engagements.
L’accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 27 novembre et qui a mis fin à plus de deux mois de guerre ouverte, stipule que l’armée libanaise doit se déployer aux côtés des Casques bleus dans le sud du Liban, d’où l’armée israélienne doit se retirer sur une période de 60 jours, soit jusqu’à ce dimanche.
« L’accord de cessez-le-feu n’ayant pas été accompli totalement par le Liban, le processus de retrait en étapes se poursuivra en accord avec les Etats-Unis », a indiqué le bureau du de Netanyahu.
Mais les incursions israéliennes incessantes dans les localités frontalières où les destructions et le dynamitage des maisons se sont poursuivis pendant cette période ont empêché l’entrée de l’armée libanaise.
Le 18 janvier, le président libanais, Joseph Aoun, avait réclamé le retrait israélien du sud du pays « dans les délais fixés » par l’accord. Il avait aussi dénoncé « la poursuite des violations israéliennes terrestres et aériennes », déplorant notamment « le dynamitage des maisons et la destruction des villages frontaliers qui vont à l’encontre de l’accord ».
En vertu de l’accord, le Hezbollah doit retirer ses forces au nord du Litani, à environ 30 km de la frontière. Il a affirmé jeudi que si « Israël » ne respectait pas l’échéance de dimanche, « ce serait une violation flagrante de l’accord ». Il a appelé le gouvernement libanais à « une adhésion stricte à l’accord, sans aucune concession”.
Avertissement du Conseil chiite
Le chef du Conseil islamique chiite supérieur cheikh Ali al-Khatib a mis en garde les Etats qui parrainent le cessez-le-feu des séquelles qui découleront de la non application du cessez-le-feu.
« Le monde verra alors le courage de notre peuple car il refuse l’injustice en dépit de toutes les douleurs. Il ne laissera pas l’occupant se maintenir », a-t-il averti.
Pression sur l’Etat libanais
Selon le chroniqueur du journal libanais al-Akhbar pour les questions israéliennes, en imputant sa décision d’ajourner son retrait définitif aux retards de déploiement de l’armée libanaise « Israël » effectue manœuvre qui pourrait avoir pour but de faire pression sur les autorités libanaises pour qu’elles prennent des mesures hostiles à la résistance au-delà du nord du Litani sur tout le territoire libanais.
Selon Haydar, ce comportement ne peut se démarquer du plan américain au Liban destiné à mettre sur pied une autorité politique hostile à la résistance.
« C’est l’Etat libanais qui est actuellement responsable des comportements des forces d’occupation il est responsable devant les gens du sud pour prouver que le choix diplomatique est le plus apte à affronter les défis israéliens ».
Présence israélienne dans 33 villages
Des sources sécuritaires libanaises ont assuré pour la chaine qatarie al-Jazeera que l’armée d’occupation n’a retiré ses troupes que de 9 villages libanais alors qu’elles sont toujours présentes dans 33 autres.
Selon le correspondant d’al-Manar au sud du Liban, l’armée libanaise s’est déployée ce vendredi dans la région de Jebbine et Chihine dans le casa de Tyr (Sour), dans le secteur occidental.
Les forces d’occupation ont mené une incursion à l’aube de ce vendredi dans la localité de Bani Hayane où elles ont incendié les maisons. Elles étaient entrées dans la nuit de jeudi à vendredi dans la localité al-Qantara où elles ont mis le feu aux voitures et saccagé la mosquée. Dans la soirée elles ont opéré une incursion dans le village de Aytaroune.
Source: Divers