Les combats se poursuivent dans la province nord-est syriens entre la milice kurde des Force démocratiques syriennes (FDS) soutenue par les USA et la milice de l’Armée nationale syrienne (ANS) soutenue par la Turquie.
5 éléments de l’ANS ont été tués vendredi et 8 autres blessés par des tirs de drones des FDS au sud de la ville de Manbej, au nord-est d’Alep, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.
Selon cette ONG qui siège au Royaume-Uni, des raids ont été perpétrés par des drones turcs sur un check-point des FDS sur l’axe Deir Hafer, dans la province nord d’Alep. Un milicien kurde a succombé et 3 autres ont été blessés. Un civil qui se trouvait dans cette zone a été tué.
8 combattants de l’ANS ont aussi été tués dans des tirs des FDS sur leurs positions dans cette zone.
L’OSDH a rapporté que les FDS ont bombardé la base turque Hoshariyeh en représailles au massacre du marché de Sarine perpétré par les forces turques le 28 janvier et qui a fait 13 civils tués dont 4 enfants.
Dans la province de Hassaké, un drone turc a bombardé un point militaire des FDS dans la province de Hassaké, tuant un milicien et blessant un autre. De même un pilonnage d’artillerie turque a visé 3 villages dans la province Tal Tamer au nord-ouest de Hassaké.
Jeudi, ce pilonnage avait touché les solos de deux villages au confins de la route internationale M4 de la localité Tal Tamer ainsi que des régions au nord de Hassaké causant des dommages dans les maisons et poussant leurs habitants à s’enfuir.
Depuis le début de l’escalade entre les FDS d’une part et l’ANS et l’armée turque de l’autre, cette ONG a recensé 543 tués dont 411 éléments de l’ANS et 78 des FDS.
16 attaques de Daech
L’OSDH a constaté également une recrudescence des attaques menées par Daech contre les positions des FDS. Depuis le 6 janvier, il en recensé 16 dont 10 à Deir Ezzor et 6 à Hassaké. Elles auraient coûté la vie à 7 éléments des FDS et 2 de Daech. La dernière qui a eu lieu le 29 janvier a tué un membre des Asayish, forces de sécurité intérieure dans les régions contrôlées par les kurdes au nord et à l’est de la Syrie.
Des intellectuels réclament la restauration des libertés
Des dizaines d’intellectuels syriens de renom ont lancé vendredi une pétition en ligne pour réclamer la restauration de toutes les libertés dans la nouvelle Syrie et l’élection d’une assemblée constituante, après la chute de Bachar al-Assad.
« L’ère de la tyrannie est révolue », affirment dans leur texte les 65 signataires, écrivains, juristes, cinéastes ou défenseurs des droits humains, issus de la diaspora ou vivant en Syrie.
Ils appellent à la « restauration des libertés publiques fondamentales, en particulier la liberté de réunion, de manifestation, d’expression et de croyance », ainsi que le droit de former des partis et des syndicats indépendants.
Cette pétition intervient au lendemain de l’auto proclamation d’Ahmad al-Charaa (alias Abou Mohamad al-Jolani), comme président intérimaire pour une période indéterminée.
Ayant pris le pouvoir le 8 décembre en renversant Bachar al-Assad avec une coalition de groupes armés islamistes, il concentre désormais tous les pouvoirs, après avoir dissous le Parlement et abrogé la Constitution. Dans un discours jeudi, il a promis de tenir une « conférence de dialogue national » et de former « un conseil législatif restreint ».
La pétition, dont l’AFP a obtenu une copie, souligne que la période de transition doit « contribuer à l’établissement du système politique pour lequel le peuple syrien s’est soulevé (..) et pour lequel sont morts des centaines de milliers de ses fils et de ses filles ».
Les signataires appellent à « l’élection d’une assemblée constituante, selon une loi électorale équitable, et à l’adoption d’une nouvelle Constitution garantissant » aux Syriens « leur liberté et leur dignité ».
Alors que beaucoup craignent une islamisation de la société avec l’arrivée au pouvoir d’une coalition dirigée par un groupe islamiste radical, le texte souligne que l’Etat « ne doit pas intervenir » dans la vie des Syriens, que ce soit pour imposer « des usages vestimentaires » ou autres.
Les signataires veulent par ailleurs « une solution juste à la question kurde », « dans le cadre d’une décentralisation administrative négociée » avec l’administration autonome qui contrôle de vastes territoires du Nord-Est et dispose d’un soutien américain et occidental.
Source: Divers