Le Hamas a accusé, ce mercredi, le président américain de « jeter de l’huile sur le feu » avec son idée d’occupation de la bande de Gaza par les Etats-Unis et de transfert forcé des Palestiniens vivant sur le territoire.
« Nous (…) condamnons dans les termes les plus forts les déclarations de (Donald) Trump en vue d’une occupation américaine de la bande de Gaza et du déplacement de notre peuple », indique un communiqué du mouvement de résistance palestinien.
Ces déclarations « violentes » ne « contribueront pas à la stabilité de la région mais ne font que jeter de l’huile sur le feu ».
Le « peuple palestinien et ses forces vives ne permettront à aucun Etat de la planète d’occuper notre terre ou d’imposer une tutelle à notre grand peuple palestinien, qui a versé un fleuve de sang pour libérer notre terre de l’occupation (israélienne) et établir notre Etat palestinien avec Al-Qods pour capitale », ajoute le texte.
Plus tôt, un dirigeant du Hamas, Sami Abou Zuhri, a fustigé les déclarations de Donald Trump sur la possession de Gaza, estimant qu’elles étaient une « recette pour créer le chaos » au Proche-Orient.
« Notre peuple dans la bande de Gaza ne permettra pas que ces plans passent. Ce qui est nécessaire, c’est la fin de l’occupation et de l’agression contre notre peuple, et non son expulsion de sa terre », a-t-il déclaré dans un communiqué.
« La position raciste américaine s’aligne avec celle de l’extrême droite israélienne sur le déplacement de notre peuple et l’élimination de notre cause », a pour sa part déclaré Abdel Latif al-Qanou, un porte-parole du Hamas.
Juste avant sa rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président américain, qui a parlé de faire « le ménage » dans le territoire palestinien ravagé par 15 mois de guerre génocidaire israélienne, a estimé que les Palestiniens seraient « ravis » de vivre ailleurs s’ils en avaient la possibilité, évoquant un « chantier de démolition ».
Son émissaire pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a lui jugé que le territoire palestinien serait inhabitable pendant plus de dix années, semblant mettre en doute la faisabilité de la troisième phase de l’accord de trêve, celle de la reconstruction de Gaza en cinq ans.
Un autre haut-responsable du Hamas, Izzat al-Rishq, a également critiqué les commentaires du président américain.
« Notre peuple à Gaza a déjoué les plans de déplacement et d’expulsions sous les bombardements depuis plus de 15 mois », a-t-il affirmé dans un communiqué séparé.
« Il est enraciné dans sa terre et n’acceptera aucun plan visant à le chasser de sa patrie ».
Le Jihad islamique palestinien a également réagi, affirmant que 15 mois d’agression israélienne contre Gaza et 80 000 tonnes d’armes américaines n’ont pas pu déplacer la population de Gaza de sa terre.
Le groupe a souligné que « les Palestiniens ont toujours démontré qu’ils résistent et le font depuis plus de 100 ans ».
Le président Trump a déclaré que la population de Gaza pourrait être transférée soit en Égypte, soit en Jordanie, dans le contexte de la destruction de la bande côtière.
Le cessez-le-feu entre le groupe de résistance palestinien Hamas et ‘Israël’ a été conclu après que le régime n’a réussi à réaliser aucun de ses objectifs de guerre, notamment la libération des captifs, « l’élimination » du Hamas et le déplacement forcé de toute la population de Gaza vers l’Égypte voisine.
Des centaines de milliers de Palestiniens déplacés ont commencé à revenir dans la partie nord de la bande de Gaza.