A l’appel du Hezbollah, un rassemblement a lieu dans l’après-midi de ce samedi sur l’autoroute de l’aéroport de Beyrouth « pour protester contre les diktats américains et israéliens et leurs ingérences dans les affaires internes libanaises qui bafouent la souveraineté libanaise. »
Cette manifestation se veut de protester contre l’interdiction décrétée jeudi par les autorités libanaises aux avions en provenance de l’Iran d’atterrir dans l’aéroport international de Beyrouth. Quelques 350 visiteurs libanais sont bloqués à Téhéran depuis jeudi dernier.
Des milliers de citoyens se sont rassemblés arborant des drapeaux libanais, des drapeaux du Hezbollah ou du mouvement Amal et les portraits du martyr suprême sayed Hassan Nasrallah ou du chef du Parlement libanais Nabih Berri.
Ils ont scandé des slogans tels que « A mort les USA. A mort Israël », « Nous ne serons jamais humiliés », « Labbayka Ya Nasrallah »…
Le chant « Les USA sont le grand Satan » a été diffusé pendant la manifestation.
Une patrouille de plusieurs véhicules et d’un bus de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban est passée au milieu de la manifestation. Vendredi, un patrouille de la Finul a été attaquée par des éléments suspects qui s’étaient infiltrés encagoulés dans la manifestation.
« Nous n’accepterons jamais la soumission »
Au milieu de la foule, l’adjoint du chef du bureau politique du Hezbollah Mahmoud Qmati a prononcé un discours :
« Nous n’accepterons jamais l’humiliation. L’Etat libanais a accepté de se soumettre à la tutelle et au diktat américains. Nous pensions que l’Etat allait refuser cette situation. Hélas, il n’est pas seulement sous l’hégémonie américaine mais il se plie aussi aux diktats israéliens. Cette situation est une insulte à la souveraineté et à la dignité du Liban », a-t-il dit.
L’interdiction aux vols iraniens a été décrétée après des menaces proférées par le porte-parole de l’armée d’occupation de frapper l’aéroport de Beyrouth sous prétexte qu’il est utilisé pour envoyer des fonds depuis l’Iran au Hezbollah.
Assurant que la décision d’interdire les vols iraniens d’atterrir dans l’aéroport de Beyrouth est « une humiliation à la dignité et à la souveraineté ainsi qu’une humiliation à l’Etat libanais lui-même » Mahmoud Qmati a assuré que la résistance refusera cette situation.
« Nous affirmons aujourd’hui que la résistance restera présente avec son peuple et ses combattants sur le terrain pour combattre les diktats auxquels l’Etat libanais est soumis. Nous n’accepterons jamais les diktats étrangers. L’Iran est un pays ami. Pourquoi l’aviation iranienne est-elle interdite à l’aéroport de Beyrouth, pourquoi les avions russes sont interdits de s’approvisionner en carburant dans l’aéroport de Beyrouth ? », a-t-il questionné en s’adressant aux autorités libanaises.
S’adressant aux dirigeants libanais, il a ajouté : « Nous n’accepterons pas que notre pays soit entre les mains des USA et d’Israël. Nous n’accepterons jamais cette humiliation. Si vous les dirigeants voulez être soumis, le peuple de la résistance et la résistance ne seront jamais soumis. La Résistance refusera l’humiliation et les diktats américains et israéliens », a-t-il affirmé.
Et Qmati de conclure : « Nous allons suivre le retrait de l’ennemi des villages du sud et nous n’accepterons aucune position officielle, internationale ou régionale qui prolonge cette offensive ».
Vendredi, les dirigeants israéliens ont déclaré vouloir garder les troupes israéliennes dans 5 endroits au sud du Liban après leur retrait le 18 février prochain.
Des bombes fumigènes sur la manifestation
Pendant le discours de Qmati, le correspondant d’al-Manar a rapporté que l’armée libanaise a largué des bombes fumigènes et des gaz lacrymogènes sur le rassemblement. Des cas d’évanouissement et d’asphyxie ont été aperçus.
Réagissant aux tirs de l’armée libanaise, le député du Hezbollah Ibrahim al-Moussawi a lui aussi pris la parole pendant le rassemblement : « Nous voulions un rassemblement pacifique dans le cadre de la loi et de la constitution. Mais hélas, ils ne veulent pas respecter les manifestations pacifiques ».
Depuis le palais présidentiel de Baabda, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a tenu un point de presse : « la liberté d’expression est sacrée. Mais toute agression contre les biens publics et privés et le blocage des routes est autre chose. La sécurité de l’aéroport de Beyrouth est au-dessus de toute considération », a-t-il déclaré.
Source: Divers