« Israël » a annoncé lundi son intention de maintenir des troupes dans le sud du Liban au-delà du nouveau délai fixé dans l’accord de cessez-le-feu, malgré les tentatives des autorités libanaises de pousser à un retrait total.
L’accord de cessez-le-feu a été conclu après deux mois de guerre ouverte au cours de laquelle l’entité sioniste a tué plus de 4.000 civils libanais selon les chiffres du ministère libanais de la Santé. Depuis qu’il est entré en vigueur le 27 novembre, les forces d’occupation ont investi des dizaines de villages frontaliers qu’elles étaient incapables d’investir pendant la guerre, détruisant les maisons et les infrastructures.
« La démolition délibérée par Israël des maisons et des infrastructures civiles » rend « impossible le retour de nombreux habitants » dans les zones frontalières, a indiqué Ramzi Kaiss, de Human Rights Watch.
Selon les termes de l’accord, Entré en vigueur le 27 novembre, Israël était censé avoir achevé le 26 janvier son retrait du sud du Liban, où seuls l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU devaient être déployés. Le Hezbollah devait lui y démanteler ses infrastructures et se retirer au sud du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne.
Mais l’échéance a ensuite été repoussée au 18 février.
A la veille de ce nouveau délai, un porte-parole de l’armée d’occupation, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, a déclaré depuis la ville sainte d’al-Qods occupée que les troupes resteraient dans cinq positions dans le sud du Liban.
« Compte tenu de la situation actuelle, nous laisserons temporairement un petit nombre de soldats déployés sur cinq points stratégiques le long de la frontière libanaise, afin de pouvoir continuer à défendre nos habitants, et de manière à nous assurer qu’il n’y ait pas de menace immédiate », a-t-il dit.
« Il s’agit d’une mesure temporaire jusqu’à ce que les forces armées libanaises soient en mesure d’appliquer pleinement l’accord », selon lui.
« Nous resterons dans les cinq positions du sud du Liban jusqu’à ce qu’il soit clair qu’il n’y a plus d’activité du Hezbollah au sud du Litani, et demain les Libanais seront autorisés à rejoindre les villages qu’ils ont quittés, à savoir Kfar Kila, Odaysseh, Houla et Mays Al Jabal », a indiqué l’armée d’occupation selon les médias israéliens. Ces derniers ont rapporté que l’armée israélienne ne sera pas présente dans les zones résidentielles libanaises.
Ils ont ajouté qu’elle a renforcé ses défenses dans les territoires occupés, en installant plusieurs nouveaux sites militaires et de meilleures capacités de surveillance, notamment davantage de caméras, de radars et d’observateurs, et trois fois plus de troupes par rapport à avant la guerre.
Le Liban refuse le maintien des forces israéliennes dans 5 positions
Avant cette annonce, le président libanais Joseph Aoun, ancien chef de l’armée, a appelé les garants de l’accord de trêve, les Etats-Unis et la France notamment, à exercer des pressions sur Israël, disant craindre « qu’un retrait complet ne soit pas réalisé » mardi.
« Je n’accepterai pas qu’un seul Israélien reste sur le sol libanais », a dit M. Aoun, ajoutant que la question du désarmement du Hezbollah ferait l’objet d’un « accord » entre Libanais.
« L’armée est responsable de la protection des frontières. Si elle fait défaut, nous en assumerons la responsabilité », a-t-il souligné.
“On ne peut pas faire confiance à l’ennemi israélien, et nous craignons que le retrait complet ne soit pas achevé demain. La réponse libanaise se fera par le biais d’une démarche nationale unifiée et inclusive”, a-t-il dit.
“L’important est d’obtenir le retrait israélien, et les armes du Hezbollah seront traitées dans le cadre de solutions convenues entre les Libanais” a-t-il ajouté.
“L’option militaire n’est pas souhaitable, et nous travaillerons via des canaux diplomatiques car le Liban ne peut plus endurer une autre guerre. L’armée est prête à se déployer dans les villages et les villes d’où les Israéliens se retireront”, a poursuivi le président.
Après un entretien dimanche à Jérusalem avec le secrétaire d’Etat Marco Rubio, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que « le Hezbollah doit être désarmé ».
« Israël préférerait que l’armée libanaise s’en charge, mais personne ne doit douter qu’Israël fera ce qu’il a à faire pour que l’accord de cessez-le-feu soit respecté et pour défendre notre sécurité », a-t-il dit.
Rubio, qui a offert le soutien sans failles de son pays à M. Netanyahu, a indiqué que les Etats-Unis et « Israël » attendaient de l’Etat libanais qu’il « affronte et désarme le Hezbollah ».