La protestation continue. Ce dimanche midi, entre 600 et 800 personnes, selon la préfecture, se sont réunies devant la mairie de Clichy pour un « rassemblement citoyen ». Ils dénoncent la fermeture, il y a une dizaine de jours, de la salle de prière de la rue d’Estienne d’Orves. La ville et les associations de musulmans étaient liées par un bail précaire arrivé à échéance en juin dernier. Et le maire (LR) Rémi Muzeau a décidé de transformer le lieu en médiathèque.
Sur une estrade, devant le parvis de la mairie, fermé à la population et encadré par un important dispositif policier, fidèles et élus locaux se relaient au micro pour demander « un lieu de culte digne ». « On s’est rassemblés pour faire valoir nos droits », lâche Hamid Kazed, le président de l’Union des associations des musulmans de Clichy.
« On aimerait ne pas avoir à bloquer la rue mais on ne nous entend pas sinon »
Fatiha, 55 ans, l’écoute attentivement. « On se sent humiliés et trahis, s’attriste cette mère de famille, installé à Clichy depuis plus de quinze ans. On aimerait ne pas avoir à bloquer la rue mais on ne nous entend pas sinon. » Magdy, 56 ans, est venu en famille, comme les fois précédentes. Et il se mobilisera « tant qu’aucune solution ne sera trouvée ».
« On se sent exclus, il n’y a aucun dialogue avec la mairie », regrette ce musulman. Anne, Clichoise depuis 20 ans, est une « simple citoyenne » mais a souhaité apporter « son soutien » aux manifestants. « C’est indigne ce qu’il se passe. On est en train de diviser les habitants dans une ville où la cohésion fonctionne bien », souffle-t-elle.
Les associations et la mairie sont toutefois en discussion pour tenter de trouver une sortie de crise. La ville a proposé d’installer un chapiteau, rue du Général Roguet, pour une durée de six mois, mais l’Union des associations de musulmans de Clichy réclame une solution qui ne serait pas que provisoire.
Source: Le Parisien