Un nouveau procédé qui tue les Gazaouis : le largage de l’aide humanitaire par parachute. Il a fauché ce lundi la vie à un infirmier dans la bande de Gaza.
Oday Nahed al-Qaraan a été tué lorsqu’un colis parachuté est tombé sur sa tête dans la région al-Zawayda au centre de l’enclave, ont rapporté des sources hospitalières palestiniennes.
Face au refus israélien de laisser acheminer l’aide alimentaire par le passage de Rafah puis de Kerem Shalom, ces pays arabes et européens ont largué via des parachutes des colis d’aide, puis se sont arrêtés.
Selon Ismail al-Thawabta, le directeur du bureau médiatique du gouvernement à Gaza, « les largages se produisent dans des zones dangereuses de point de vue sécuritaire et militaire, et la plupart dans les zones de combat auquel l’armée d’occupation interdit l’accès aux civils. Ils pourraient causer la mort des Palestiniens s’ils tombent sur eux, ou lorsqu’ils tentent de parvenir sur le lieu de leur atterrissage en raison des pilonnages israéliens ».
Et d’ajouter : « Ce mécanisme de distribution de l’aide par voie aérienne est aléatoire et injuste, car elle tombe dans des zones inhabitées ou dans des endroits difficiles d’accès, la rendant vulnérable au pillage ou aux dommages, l’empêchant d’atteindre ceux qui la méritent. »
Tout est armes de guerre
Entretemps Israël continue de tuer les civils palestiniens dont les enfants dans la bande de Gaza, par les autres armes de guerre dont il use, en plus des raids et les bombardements : la famine, la soif, l’aide humanitaire…
Israël tue 2.000 Gazaouis par mois
Le ministère de la Santé à Gaza a rendu compte ce lundi que 94 Palestiniens martyrs ont été recensés dans les hôpitaux durant les dernières 24 heures, et 439 blessés.
Ce qui porte le bilan à 60.933 martyrs et 150.027 blessés depuis le 7 octobre 2023, dont respectivement 9.440 et 37.986 depuis mars 2025, date de la fin du cessez-le-feu de deux mois qui avait été décrété.
Ce qui équivaut en moyenne à plus de 2.000 martyrs par mois et plus de 7.500 blessés.
Parmi eux figurent les 1.516 tués et les 10.067 blessés depuis le mois de mai, devant les centres de distribution de l’aide humanitaire qui a été accaparée par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF) une société américaine qui a confisqué l’aide aux organisations onusiennes, internationales et ONG et avec laquelle ces dernières refusent de collaborer. La GHF a transformé la distribution de l’aide en « un piège mortel » pendant lequel l’armée israélienne ouvre le feu arbitrairement sur les Palestiniens affamés, sous prétexte du chaos.
Depuis l’aube de ce lundi, sur les 56 Palestiniens qui sont tombés en martyrs, 27 attendaient la distribution de l’aide humanitaire.
Amir, un baiser sur la main et plus rien
L’histoire la plus mystérieuse dans ce volet est sans doute celle de l’enfant Abdel Rahim al-Jarabaa. Sur les réseaux sociaux, des images l’ont montré en train d’embrasser la main d’un contractuel américain de la GHF, Antony Aguilar.
Orphelin de père qui a été tué en janvier 2025, âgé de 10 ans, il avait traversé 12 km, les pieds nus pour atteindre le centre de distribution au nord de Rafah. Ceci a eu lieu le 28 mai. Depuis, son sort est totalement inconnu. Il n’est pas revenu chez sa mère qui a 8 autres enfants. Son corps n’a pas été retrouvé dans les hôpitaux. Aguilar assure qu’Amir comme il se plaît à l’appeler a été tué ainsi que d’autres demandeurs de l’aide, sur le chemin de retour.
« Je ne savais pas ce qui se passait. Les soldats israeliens ouvraient le feu sur les masses et Amir faisait partie d’eux. Amir a marché 12 km pour obtenir de la nourriture mais il n’a obtenu que des miettes. Il nous a remercié et puis il est mort », a-t-il dit dans une interview pour al-Jazeera. Assurant avoir démissionné depuis. Jusqu’à présent, sa mère n’a trouvé aucune trace de lui.
Une illustration qui a choqué les internautes sur es réseaux sociaux : celle de trois martyrs ayant été tués pendant la distribution de l’aide. A côté de leurs cadavres, des boites en carton sur lesquels est inscrit : « Human First » , L’homme d’abord .
عندما يكون الكلام و الشعارات فارغة …
كُتب على طرد الغذاء « الإنسان أولًا ».. و المشهد يوثق 3 فلسطينيين مُجوعين قتلهم الاح_تلال، خلال محاولتهم الحصول على المس_اعدات في قطاع غ_زة. pic.twitter.com/dgtkRqvH5r— Abo_Monaf (@Abo88monaf) August 1, 2025
Le patron de l’OCHA Jonathan Wittall a accusé ce lundi Israël d’utiliser « l’aide alimentaire comme arme de guerre ».
Haj Aasfour, 40 kg de moins
Elle s’ajoute à la famine, autre « arme de guerre » qui, jusqu’à présent a coûté la vie à 180 Palestiniens, dont 93 enfants. Dont 6 nouveaux: 5 adultes et un nourrisson.
L’un des cas douloureux est celui de ce vieux monsieur, haj Salim Aasfour de 85 ans. Il perdu 40 kg de son poids. Il n’a pas mangé depuis 5 jours, a-t-il confié, et a perdu sa voix avec laquelle il appelait à la prière dans sa localité d’origine, Absane Jadida, à l’est de Khan Younes qu’il a été contraint de quitter en raison des raids israéliens et des ordres d’évacuation.
Moins médiatisée que la faim, la crise de l’eau est tout aussi meurtrière dans l’enclave où plus de 80% des infrastructures liées à l’eau détruites ou endommagées par les raids et bombardements israéliens.
« L’eau, comme la nourriture, ne doit jamais être utilisée à des fins politiques », rappelle Rosalia Bollen, de l’Unicef, jointe par l’AFP.
Des camions à Israël en provenance de pays arabes
Le site d’information Araby Post a révélé, citant le Bureau central israélien de recensement, que des camions en provenance de pays arabes ayant normalisé leurs relations avec Israël lui ont exporté d’importantes quantités de marchandises, dont 76 articles alimentaires. Ces pays sont l’Egypte, le Maroc, les Emirats arabes unis, la Jordanie et le Bahreïn.
Pour le mois de juin dernier, ces importations se sont élevées à 116,4 millions de dollars, selon le bureau. L’Egypte qui partage avec la bande de Gaza le terminal de Rafah est en tête des pays exportateurs de marchandises à Israël, indique-t-il.
La Jordanie qui occupe la 4eme place a exporté à l’entité sioniste 791 tonnes de tomates et de piment.
Israël bloque 22 mille camions
Le 3 août, le Bureau médiatique du gouvernement de Gaza a révélé que l’occupation a interdit l’entrée de 22 mille camions d’aide qui sont entassés dans les terminaux frontaliers, imputant la responsabilité de l’aggravation de la catastrophe humanitaire aussi bien à Israël qu’aux Etats impliqués par « leur silence et leur complicité ».
Source: Divers