Jonathan Whittall, le chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans les territoires palestiniens occupés, a déclaré que le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a récemment annoncé que son visa ne sera pas renouvelé.
Qualifiant cette décision de « mesures de représailles contre les travailleurs humanitaires », Whittall a indiqué que son visa n’a pas été renouvelé, suite à une conférence de presse qu’il avait tenue à Gaza, où il avait évoqué les tirs sur des civils palestiniens affamés qui tentaient d’accéder à la nourriture distribuée par les centre de distribution de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF).
Pour le site web de la chaine qatarie al-Jazeera, le responsable de l’ONU a accusé Israël de « pratiquer une politique de punition collective contre la population de la bande de Gaza depuis le début de la guerre », soulignant que « Gaza est confrontée à une famine massive » et qu’environ 2,1 millions de personnes sont contraintes de s’entasser sur seulement 12 % de la superficie de l’enclave.
Il a ajouté qu’au cours des 22 derniers mois, il a été le témoin du « démantèlement systématique des moyens de subsistance des Palestiniens ».
Il a souligné que des personnes sont tuées alors qu’elles tentent d’accéder à la nourriture, qualifiant cela d’« atteinte quotidienne à la vie et à la dignité ».
Whittall a déclaré qu’Israël utilise « l’aide comme une arme de guerre », soulignant que « ce à quoi nous assistons est un exemple horrible de la façon dont les moyens de survie sont démantelés, la survie elle-même étant alors transformée en arme ».
Il a ajouté que la bande de Gaza a besoin d’au moins 600 camions d’aide par jour.
Whittall a décrit des scènes horribles à l’intérieur des hôpitaux de Gaza, où lui et ses collègues ont transféré des patients dans des chambres obscures, sans électricité, sans eau ni nourriture, dans des installations complètement détruites. Il a ajouté : « Nous avons contribué à la découverte de fosses communes dans les cours des hôpitaux, où les familles fouillaient des vêtements éparpillés pour identifier leurs proches, dépouillés de leurs vêtements avant d’être tués ou victimes de disparition forcée. »
Il a évoqué le ciblage délibéré des travailleurs humanitaires, même dans les zones qu’Israël considère comme sûres. « Nous avons rapatrié les corps de travailleurs humanitaires tués par des frappes de drones et des tirs de chars alors qu’ils tentaient de distribuer de l’aide, et nous avons également récupéré les corps de proches d’employés d’ONG tués dans des zones qu’Israël a déclarées humanitaires », a-t-il précisé.
Le responsable onusien a en outre accusé les autorités de l’occupation israélienne d’entraver l’entrée de l’aide, affirmant que les convois humanitaires se heurtent à des obstacles opérationnels et administratifs. Il a indiqué avoir vu « un soldat tirer dans le dos d’un Palestinien alors qu’il tentait d’atteindre un camion d’aide », un spectacle fréquent aux points de distribution alimentaire.
Selon lui, environ 89 % de la superficie de Gaza est soumise à des ordres de déplacement ou se trouve dans des zones militaires, soulignant que les camions se heurtent à un « dédale d’obstacles » qui les empêche d’effectuer plusieurs trajets quotidiens.
Il a lancé un appel à la communauté internationale, appelant à la fin de la guerre et au respect du droit international, affirmant que « Gaza est déjà submergée par les bombardements, la famine et l’emprise brutale du blocus, et que tout retard dans l’application des règles humanitaires constitue une pression supplémentaire pour ceux qui luttent pour leur survie. »
Il a conclu en disant qu’il ne pouvait plus rester silencieux face à ces politiques, expliquant que « faire entendre notre voix face à des souffrances délibérées et évitables fait partie de notre rôle dans la promotion du respect du droit international ».
Source: Média