Le secrétaire général du Hezbollah cheikh Naïm Qassem a déclaré que le problème au Liban réside dans l’agression israélienne qui n’a pas connu de répit en dépit de l’accord de cessez-le-feu et non dans l’armement de la résistance qui « veille à sa souveraineté ».
Dans son discours à l’occasion de la commémoration du 40eme jour du martyre de Haj Ramadan, Mohamad Said Ezaidi, le général des gardiens de la révolution qu’il qualifié « le martyr de l’Iran pour la Palestine », il a invité l’Etat libanais à repousser les diktats et les pressions des Etats-Unis et d’un certain pays arabe qu’il n’a pas nommé pour désarmer la résistance dans le cadre d’un calendrier. Assurant qu’ils servent exclusivement les intérêts d’Israël.
Selon lui, ceci ne figurait pas dans l’accord de cessez-le-feu qui a mis fin à 66 jours de guerre entre la résistance et Israël en 2024 et qui a été violé sans cesse par l’ennemi sioniste.
« Si vous soutenez véritablement le Liban, vous devez soutenir la fin de l’agression, le retrait de l’occupation israélienne, le début de la reconstruction et la libération des prisonniers. Ensuite, venez nous parler de ce que vous souhaitez. Nous sommes prêts. »
Cheikh Qassem a rappelé que la résistance figurait dans les accords de Taëf conclus en 1990 et qui ont mis fin à la guerre civile au Liban.
« C’est une question constitutionnelle ne peut pas être discutée par un vote, mais nécessite un consensus et la participation de diverses composantes de la société sur des questions communes », a-t-il insisté.
Le numéro un du Hezbollah a assuré que le désarmement de la résistance ne fera pas cesser les agressions israéliennes contre le Liban mais bien au contraire, conseillant d’écouter les déclarations de dirigeant israélien qui assurent vouloir garder le contrôle des 5 régions occupées au sud du Liban.
S’interrogeant sur les mesures dissuasives que le gouvernement libanais s’est engagé à prendre dans sa déclaration ministérielle pour faire cesser les agressions israéliennes, il a proposé une session du conseil des ministres pour mettre au point « une stratégie de sécurité nationale qui tienne compte de la force du Liban, sans fixer de calendrier de désarmement »
Selon lui dans cette étape que traverse le Liban, la solution réside en s’acquérant les moyens de puissance et non en les sacrifiant. « Soit tout le Liban gagne soit tout le monde », a-t-il averti.
« Pour surmonter cette étape, nous devons être des lions, et non des agneaux prêts à être dévorés », a-t-il aussi affirmé.
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Hajj Ramadan : le martyr iranien de la Palestine
Au début de son discours, cheikh Naïm Qassem a parlé de Hajj Ramadan, le nom de résistance donné au général des gardiens de la révolution islamique en Iran, le martyr Mohamad Said Izadi qui s’est consacré entièrement à la cause palestinienne, comme il l’a expliqué, le sacrant « le martyr iranien de la Palestine ». Il était bien connu des milieux de la résistance libanaise et palestinienne, assure-t-il.
« Il est venu du fin fond de la terre pour être au service du peuple palestinien et de la libération de la Palestine », a-t-il souligné révélant que cet homme originaire de la province de Kermânchâh, au nord-ouest de l’Iran est venu au Liban pour la première fois en 1984.
« Il a rejoint par la suite le Bureau de Palestine au sein des gardiens, pour collaborer avec les factions de résistance palestinienne, il a passé 13 mois avec les Palestiniens qui avaient été exclus par l’ennemi israélien vers Marj al-Zohour au sud du Liban pour subvenir à leurs besoins. Faisant la connaissance d’Abdel Aziz al-Rantissi, d’Ismaïl Haniyeh, de Mahmoud al-Zahhar et d’autres, dont la plupart se sont élevés en martyrs ».
Selon cheikh Qassem, il est revenu au Liban après l’an 2000, pendant la seconde intifada palestinienne qui avait éclaté au lendemain de l’incursion du Premier ministre israélien Ariel Sharon dans la mosquée d’al-Aqsa. Et ce à la demande du commandant jihadique de la résistance libanaise le martyr Imad Moughniyeh « avec lequel il avait mis au point un plan de défense de la bande de Gaza en 2005 », après le retrait israélien de l’enclave.
« Il s’intéressait particulièrement au développement du travail de résistance en Palestine et au suivi de ses diverses affaires politiques, militaires, sécuritaires, médiatiques et sociales. »
« Le martyr croyait en l’unité palestinienne et rencontrait régulièrement les dirigeants des factions palestiniennes. Lorsqu’il les réunissait au Liban, il sollicitait ma présence en tant que représentant du Hezbollah, pour que le Hezbollah maintienne une relation directe avec les frères palestiniens. Le martyr Ramadan coordonnait également des réunions conjointes entre le Hezbollah et les factions palestiniennes à Téhéran. »
Par la suite cheikh Qassem a parlé de la guerre génocidaire israélienne contre la bande de Gaza en disant :
« Aujourd’hui, vous voyez en Palestine les crimes et le génocide de ce grand peuple. Aucun peuple au monde ne peut supporter ce que ce peuple palestinien a enduré jusqu’à présent : 61 000 martyrs, 150 000 blessés, 2,2 millions de personnes qui se déplacent d’un endroit à l’autre, exposées à des massacres quotidiens et à une famine permanente. Elles sont même tuées lorsqu’elles viennent chercher des provisions ou de l’aide. Tout cela est un crime systématique, organisé et quotidien, avec le meurtre d’enfants et de femmes dans les tentes, les maisons et les rues, et même lorsqu’ils reçoivent certains services comme de la nourriture, etc.
Cela démontre que les USA et Israël œuvrent de manière organisée à l’extermination de ce peuple palestinien, car ils veulent sa terre pour l’usurpateur Israël. Ils ne veulent pas qu’il vive et prospère. Cependant, c’est un peuple qui survivra, si Dieu le veut. Il a persévéré tout au long de ces 77 ans, protégeant l’étendard de la résistance et des droits sacrés. Il endure depuis environ deux ans maintenant ces crimes odieux et ces massacres horribles. Pourtant, ils restent fiers et ils triompheront, si Dieu le veut ».
Il a poursuivi : « Hajj Ramadan a décrit le déluge d’Al-Aqsa comme un miracle qu’aucune résistance au monde n’a réussi à accomplir, et il a souligné qu’al-Qods transcende et honore ceux qui la servent. » Il a souligné que ce point de vue découle de l’approche de l’Imam Khomeiny (que son secret soit sanctifié), qui a décrit l’entité israélienne comme une tumeur cancéreuse maligne, pour laquelle il n’existe aucun remède autre que l’éradication.
Cheikh Qassem a salué la relation étroite de Hajj Ramadan avec la direction du Hezbollah, dirigée par Son Éminence Sayyed Hassan Nasrallah (que Dieu l’agrée). Il a déclaré connaître tous les dirigeants du Hezbollah, avoir participé à la guerre de juillet 2006 et à la bataille « Uli al-Bas, (la bataille de braves) et être rentré au Liban deux jours seulement après le martyre de Sayyed Nasrallah, se mettant à la disposition de la résistance.
Il a souligné « son amour du Hezbollah, de la Résistance, de Sayyed Nasrallah et de tous ceux qui œuvrent pour Dieu Tout-Puissant. Il a souligné que Hajj Ramadan possédait de sublimes qualités personnelles : un croyant, un mystique, un amoureux de l’Imam Khomeiny (que son secret soit sanctifié) et de l’Imam Khamenei (que son ombre perdure), humble mais ferme, digne et généreux. Les enfants des martyrs occupaient une place particulière dans son cœur et ses préoccupations. »
Et cheikh Qassem de conclure ce volet en rappelant comment il s’est élevé en martyr : « Le général de division Mohammad Said Izadi est élevé en martyr le 21 juin 2025 dans la ville sainte de Qom, en Iran, lors de l’agression israélienne traitresse. Le ministre israélien de la Guerre a commenté cet assassinat en déclarant : « L’assassinat de Mohammad Said Izadi est l’accomplissement le plus marquant de la guerre contre l’Iran », ce qui témoigne de l’étendue de son influence et de son rôle dans les souffrances infligées à l’ennemi. »
Explosion du port : procès sans politisation ni sectarisme
Cheikh Qassem a évoqué dans son discours la 5eme commémoration de l’explosion du port de Beyrouth, datantsur 4 août 2020, la qualifiant de « catastrophe majeure » ayant fait des victimes et des blessés, laissé derrière lui dévastation et souffrance, et impacté la vie de nombreux citoyens. Il l’a également décrite comme « une blessure profonde au Liban, à ses citoyens et à tous ses partisans ».
Cheikh Qassem a appelé à « accélérer la clôture des procès et des enquêtes, sans la politisation qui a retardé leur issue jusqu’à présent ». Il a exprimé l’espoir que la prochaine étape soit « une période de clôture rapide, sans politisation ni sectarisme, sans accusations toutes faites ni injonctions extérieures », afin que la vérité soit révélée et que l’affaire aboutisse à une conclusion juste, « afin que l’auteur soit puni et les innocents exonérés ».
Reconstruction du Liban: trois règles de la feuille de route
Cheikh Qassem a abordé la situation politique, évoquant la « feuille de route pour la reconstruction du Liban et l’instauration de la stabilité », soulignant trois règles fondamentales pour y parvenir :
** Participation et coopération dans un cadre d’unité nationale afin que le peuple libanais ne fasse qu’un pour la renaissance ;
** Définir des priorités qui établissent la réalité libanaise et ne pas se laisser distraire par des questions superficielles ou des exigences extérieures ;
** Refuser de se soumettre à la tutelle étrangère, américaine ou autre, car cette soumission « annule nos capacités et nos acquis et nous pousse dans une autre direction ».
Coopération étroite entre la résistance et l’Etat
Son Éminence a souligné que l’accord conclu le 27 novembre 2024 constituait un « accord indirect entre l’État libanais et l’ennemi israélien » visant à mettre fin à l’agression, et illustrait une « coopération étroite et distinguée entre la résistance et l’État ».
Il a indiqué que « la résistance, en particulier le Hezbollah, a facilité toutes les mesures prises par l’État sans contestation ni retard », saluant l’engagement total du Hezbollah envers le gouvernement, l’armée et la présidence. Il a assuré « qu’aucune violation n’avait été avisée par la résistance, ni dans sa confrontation avec l’ennemi israélien, ni dans sa coordination avec l’armée libanaise et l’État. »
Cheikh Qassem a déclaré que cette coopération constitue un modèle d’interaction entre la résistance et l’État lorsqu’il existe un consensus et des convictions partagées.
En revanche, a-t-il poursuivi, Israël « n’a pas respecté l’accord et a commis des milliers de violations », estimant que les événements en Syrie ont affecté la position de l’occupation, qui « regrette d’avoir rédigé l’accord car il a donné au Liban et au Hezbollah la possibilité de poursuivre leurs activités ». « Par conséquent, Israël a décidé de poursuivre son agression comme il le fait en Syrie et tente de reproduire la même chose au Liban, cherchant à modifier un accord qu’il n’a jamais respecté. »
Son Éminence a ajouté : « L’intérêt du Liban est de recouvrer sa souveraineté, son indépendance et sa libération, tandis que l’intérêt de l’entité israélienne est d’affaiblir le Liban afin de contrôler son cours. » Il a souligné : « Nous, responsables, la résistance, le peuple et l’armée, devons défendre les intérêts du Liban, et non ceux de l’occupation israélienne.»
Médiation américaine en faveur d’Israël
Concernant la nouvelle médiation américaine, il a déclaré : « Les USA ne sont pas venus proposer un nouvel accord, mais plutôt imposer des diktats, cherchant à démanteler complètement le Hezbollah et les capacités du Liban, et à priver la résistance et le peuple de leur force, laissant ainsi le Liban exposé à l’entité israélienne.»
Selon lui « l’intervention de l’envoyé américain Tom Barrack est entièrement dans l’intérêt de l’occupation. Le troisième mémorandum présenté par Barrack au gouvernement libanais est pire que les deux précédents. Il contient une clause stipulant que la deuxième phase s’étend sur 15 à 60 jours et comprend le désarmement, énumérant des exemples d’armes à restituer, telles que les mortiers, les grenades à main, les explosifs, les missiles air-sol, les drones, etc.
Selon le mémorandum, ces armes doivent être démantelées dans un délai de 30 jours, ce qui signifie que toutes les capacités militaires doivent être remises à l’État libanais dans un délai de 45 jours. Ils ne parlent pas seulement d’armes lourdes ou moyennes, mais aussi de grenades à main et d’obus de mortier, considérés comme des armes simples et répandus dans de nombreux clans et groupes, et ils exigent leur restitution complète. »
Mine terrestre : Qui connait les 100% pour évaluer les 50%
Cheikh Qassem a fait référence à une autre clause du mémorandum, qui stipule « le démantèlement de 50 % des infrastructures d’ici 30 jours ».
Et de poursuivre : « Un des commandants militaires leur a demandé : Comment aurons-nous ce que sont 50 % si nous ne savons pas ce que sont 100 % ? » Il a considéré cela comme une « mine terrestre » que l’ennemi pourrait utiliser ultérieurement pour invoquer le non-respect.
Il a ajouté : « Si tout ce qui est dit est mis en œuvre, nous aurons atteint le 45e jour, date à laquelle Israël commencera à se retirer des cinq points. Cependant, pour passer à la troisième étape, il devra se retirer d’au moins trois points entre les jours 60 et 90. Ensuite, les discussions sur la libération des prisonniers commenceront. »
Cheikh Qassem a souligné que « ce qu’ils veulent aujourd’hui, c’est dépouiller le Liban de ses capacités militaires en démantelant la résistance et en empêchant l’armée libanaise de posséder des armes, sauf celles qui servent une fonction interne et n’affectent pas directement ou indirectement l’entité israélienne. C’est ce qui est censé être imposé au Liban si le mémorandum est adopté. »
Impunité d’Israël et sanctions contre le Liban
Et de demander : « Et si l’occupation israélienne n’exécute même pas ces dispositions inutiles ? »
Cheikh Qassem a ajouté : « Le mémorandum prévoit les conséquences en cas de violation par l’une ou l’autre des parties. Quelles sont les conséquences d’une violation israélienne ? Ils ont dit que ce serait une condamnation par le Conseil de sécurité de l’ONU et un réexamen du non-engagement militaire ! Pouvons-nous nous fier à l’honnêteté des Américains et des Israéliens ? Leur simple signature et leurs garanties suffisent-elles ? Les Américains eux-mêmes affirment désormais qu’il n’y a aucune garantie. »
Il a poursuivi : « Si l’entité israélienne outrepasse ses limites, que pouvons-nous faire ? Porter plainte auprès du Conseil de sécurité ? Bienvenue ! Vous dites alors que l’entité israélienne a la main ouverte, malgré toutes ces concessions faites par la partie libanaise. Cependant, si le Liban obtempère, la sanction sera le gel de l’aide militaire conditionnelle et l’imposition de sanctions économiques, alors même que le Liban est déjà soumis à des sanctions depuis 2019 et que l’aide a été suspendue.»
Accusant « les États-Unis de se dérober à tout engagement envers le Liban », il estime que le mémorandum exige « le dépouillement du Liban de ses atouts de force en échange d’un retrait partiel et non garanti, compte tenu du déséquilibre évident des forces ».
Nous n’acceptons pas d’être les esclaves des USA
Cheikh Qassem a souligné que « la voie précédemment convenue a été annulée », ajoutant :
« Cela signifie que nous sommes entrés dans un nouveau tunnel, appelé nouvel accord, et nous n’acceptons aucun autre accord que celui existant actuellement entre l’État libanais et l’entité israélienne. Laissons d’abord mettre en œuvre l’accord, puis nous pourrons discuter du reste.
Tout calendrier proposé pour une mise en œuvre sous l’ombre de l’agression israélienne est inacceptable. Un calendrier implique un engagement unilatéral alors que l’agression se poursuit. Est-il nécessaire d’engager une discussion ou de déposer les armes sans discuter de sécurité nationale ou de stratégie de défense ? C’est inacceptable.»
Cheikh Qassem a souligné que « le Liban ne peut s’engager à abandonner progressivement ses atouts de force alors que toutes ses cartes restent aux mains de l’ennemi israélien. D’aucuns justifient cette approche sous prétexte de supprimer les arguments des puissances étrangères, sous la pression des menaces de coupes budgétaires et de sanctions.
À quoi ces financements si notre pouvoir de décision est retiré, si notre souveraineté est violée, si une partie de notre territoire reste occupée et si le pays n’a pas d’autre choix ? Nous deviendrons esclaves ! Nous n’acceptons d’être les esclaves de personne – ni des USA, ni de certains pays arabes, ni de toute autre entité au monde. »
Le désarmement ne stoppera pas l’agression israélienne
Cheikh Qassem a souligné que la pression exercée aujourd’hui vise à intimider et faire peur aux populations de crainte d’une extension de la guerre.
Pourquoi l’entité israélienne adopte aujourd’hui des attaques limitées et compte sur la pression politique américaine, plutôt que de s’engager directement dans une agression à grande échelle ? Parce qu’il est dans son intérêt d’éviter une guerre globale, car la résistance, l’armée et le peuple se défendront, et la chute de missiles à l’intérieur de l’entité israélienne détruirait en une seule heure toute la sécurité qu’ils ont construite au cours des huit derniers mois. L’ennemi comprend que la riposte sera coûteuse, c’est pourquoi il évite la guerre ouverte, et nous ne devons laisser personne exagérer la situation à nos dépens.
Si nous donnons tout, l’agression cessera-t-elle ? Non ! Bien au contraire, s’il ne nous reste plus rien, le risque d’agression devient plus grand. Personne ne protégera le Liban et son peuple en cas de concessions. Lisez la déclaration du ministre israélien des Finances, Smotrich, selon laquelle l’armée israélienne ne se retirera pas des cinq points du sud du Liban et les villages détruits ne seront pas reconstruits. Cela ne signifie-t-il pas que l’occupation persiste à maintenir son emprise sur le Liban ? »
Le fait de dépendre des forces extérieures est vain. Si ces forces veulent la stabilité du Liban, elles se soumettront à sa volonté lorsqu’il tiendra bon. Mais si elles ne s’en soucient pas, alors toute concession sera vaine. »
Cheikh Qassem a souligné que « le soutien apporté à l’armée libanaise aujourd’hui est limité et destiné uniquement à des objectifs internes, et non à affronter l’entité israélienne. Depuis 2019, on dit aux Libanais : « Faites votre devoir pour que nous puissions vous aider », mais les USA et certains Arabes ont épuisé le Liban sous ce prétexte.»
Le gouvernement et la Déclaration ministérielle
Le Liban dispose aujourd’hui d’un président, d’un gouvernement et d’institutions relativement stables, mais le principal problème réside dans l’agression israélienne. Où est le gouvernement par rapport à la déclaration ministérielle, qui stipule le renforcement de la souveraineté ? La remise des armes et la reddition du Liban à l’entité israélienne constituent-ils un renforcement de la souveraineté ? Le quatrième paragraphe de la déclaration ministérielle, stipule que l’État est responsable de la défense de ses frontières et de la dissuasion des agresseurs. Où est cette dissuasion ? Où est la protection des citoyens ? Où est la défense des frontières ? Si vous êtes impuissants, n’aggravez pas votre situation. Si vous êtes incapables, élaborons un plan qui donne à l’armée les capacités militaires et humaines nécessaires pour faire face à toute agression. »
La résistance, dictée dans les accords de Taëf
Son Éminence a appelé à un plan défensif clair permettant à l’armée de dissuader les attaques, rappelant que « huit mois se sont écoulés sans véritable dissuasion ».
Il a ajouté que le cinquième paragraphe de la déclaration ministérielle, tiré du Document d’accord national Taëf (qui a mis fin à la guerre civile en 1990) stipule de « prendre toutes les mesures nécessaires pour libérer tous les territoires libanais de l’occupation israélienne ». Il a demandé : « Où sont ces mesures ? Et où sont les actions qui prouvent la capacité de l’État à affronter l’ennemi israélien ?»
Selon cheikh Qassem « il est indispensable pour l’État d’élaborer des plans clairs pour faire face aux menaces et aux pressions et assurer la protection, plutôt que de priver les citoyens et la résistance de leur force. Cette force est ce qui permet au Liban de revendiquer ses droits, de négocier, de rester ferme, d’affronter, de libérer son territoire et d’accéder à une véritable souveraineté.
Les blessés des bipeurs, des modèles à suivre
Cheikh Qassem a mis en avant les cas des jeunes libanais qui ont été mutilés par les bipeurs israéliens en septembre 2024, et qui ont réussi leurs examens officiels de baccalauréat et obtenu avec des notes élevées les décrivant comme étant « les excellents exemples des martyrs vivants ».
« Certains d’entre eux, malgré leur cécité, cherchent à se spécialiser en intelligence artificielle et ont obtenu des résultats probants aux examens officiels. D’autres ont choisi d’étudier la psychologie pour servir le peuple… Ces blessés sont une source de fierté et sont ceux qui poursuivent le chemin… Chacun d’entre eux porte une bannière différente, mais ils sont unis par la détermination, la foi et la résilience. Les blessés ne sont pas en dehors du combat ; ils en sont au cœur, continuant à donner.
Martyrs vivants, blessés, vous avez la foi et la perspicacité, et vous êtes un modèle invincible.
La Résistance n’est pas seulement le Hezbollah
Cheikh Qassem a souligné que « la résistance ne se limite pas au Hezbollah et au mouvement Amal, mais inclut des partis, des forces et des personnalités de diverses confessions et idéologies – laïcs, croyants, communistes et autres – et que tous ces éléments constituent son principal atout.
Notre ennemi n’a pas encore atteint ses objectifs et n’a pas les mains libres. Ne le laissez pas accomplir ce qu’il n’a pas réussi à accomplir par une défaite psychologique. Nous ne sommes pas vaincus. Dites à tous ceux qui vous font pression : réconciliez-vous avec la résistance. Nous sommes là pour rester, inébranlables, et nous serons victorieux, si Dieu le veut. La résistance restera sur le terrain, aux côtés de l’armée et du peuple. Nous sommes un groupe qui ne sera jamais humilié. »
Cheikh Qassem a souligné que « le Liban ne peut être stable qu’avec tout son peuple, et non en privilégiant un groupe au détriment d’un autre. Un Liban stable, uni et unifié doit incarner l’État et toutes ses composantes, y compris la résistance, comme une seule entité. Il n’existe pas de groupe appelé État et de groupe appelé Résistance. Au contraire, la Résistance fait partie intégrante de la structure de l’État.
Sachez que nous sommes compréhensifs et coopératifs, et que les rumeurs concernant un conflit entre le Hezbollah et le mouvement Amal sont fausses. Au contraire, nous sommes comme le miel et le beurre, compréhensifs et unis dans nos cœurs.
Personne n’a le droit de nous faire peur. Celui qui possède l’honneur et la résistance ne peut être qu’un homme fier et digne, préservant sa force et la sécurité de son peuple. »
Soit tout le Liban gagne soit tout le Liban perd
Cheikh Qassem a averti que la bataille en cours affectait l’ensemble de l’entité nationale. Il a déclaré : « Sachez que dans cette bataille, soit le Liban, tout le Liban, gagnera, soit le Liban, tout le Liban, perdra. Il est impossible qu’une partie gagne et qu’une autre perde.
Au contraire, nous gagnerons ou perdrons tous ensemble. Nous sommes pleinement convaincus de notre capacité à gagner ensemble. Lorsque des séditieux et certains défaitistes commencent à agir, à créer des problèmes et des complications, et à exploiter le Liban à des fins étrangères, cela signifie qu’ils causent la perte du Liban. Quiconque privilégie ses propres intérêts, en affinité avec ceux d’Israël, est responsable des préjudices infligés au Liban. »
Des lions et non des agneaux
Cheikh Qassem estime que « l’agression israélienne est le problème, et non les armes de la résistance », appelant à « le résoudre d’abord puis à aborder la question des armes ». Il a souligné que « la solution réside dans la possession des moyens du pouvoir, et non dans leur abandon ».
« La confiance doit être en Dieu et en des personnes honorables, et non en le loup tyrannique américain et ses acolytes. Nous devons être comme des lions pour surmonter cette étape, et non pas impuissants et devenir comme des agneaux, dévorés sans laisser de trace. »
Le Saint Coran dit : (Ô vous qui avez cru ! Lorsque vous rencontrez une troupe, tenez bon et invoquez fréquemment Allah afin de réussir. Obéissez à Allah et à Son Messager. Ne vous disputez pas, ne perdez pas courage et ne perdez pas votre force. Soyez patients. Allah est en vérité avec les patients.) »
Et de conclure : « la patrie est aujourd’hui confrontée à la tutelle étrangère, à l’agression américano-arabe et à l’intimidation interne. Cette phase est l’une des plus dangereuses depuis l’indépendance du Liban, mais nous sommes plus forts grâce à l’indépendance, à l’équation de l’armée, du peuple et de la résistance, et à l’unité nationale, et c’est vers cela que nous continuerons à travailler ».
FIN
Source: Al-Manar