Le Hezbollah a affirmé que le gouvernement du Premier ministre Nawaf Salam a commis une grave erreur en décidant de priver le Liban de ses armes de résistance contre l’ennemi israélien.
Mardi soir, le cabinet libanais a mandaté l’armée libanaise d’élaborer un plan de mise en œuvre du contrôle des armements par l’État avant la fin de l’année et de le soumettre au Conseil des ministres pour discussion, au plus tard le 31 août.
« Cette décision affaiblit les capacités et la position du Liban face à l’agression israélo-américaine en cours, et réalise pour Israël ce qu’il n’a pas réussi à réaliser lors de son agression contre le Liban, à laquelle nous avons fait face avec la Bataille des Premiers Guerriers, laquelle a conduit à un accord obligeant Israël à cesser son agression et à se retirer du Liban », a déclaré le Hezbollah dans un communiqué publié ce mercredi.
Et de poursuivre : « cette décision constitue une violation flagrante de la charte et contredit la déclaration ministérielle du gouvernement, qui stipule dans le paragraphe cinq : « Le gouvernement s’engage, conformément au Document d’accord national adopté à Taëf, à prendre toutes les mesures nécessaires pour libérer tous les territoires libanais de l’occupation israélienne, étendre la souveraineté de l’État sur tous ses territoires exclusivement par ses propres forces et déployer l’armée libanaise dans la zone frontalière libanaise internationalement reconnue. »
« La préservation de la force du Liban et des armes de résistance est une mesure essentielle, tout comme œuvrer à son renforcement. Armer et renforcer l’armée pour lui permettre d’expulser l’ennemi israélien du territoire de l’État, de le libérer et de le protéger est une mesure nécessaire », insiste le Hezbollah.
Il a ajouté : « Cette décision fait suite aux directives de l’envoyé américain Barrack, ce qui a été indiqué dans les motifs de sa présentation au Conseil des ministres et les justifications de son approbation. Le Premier ministre Salam a annoncé que le Conseil des ministres « a décidé d’achever l’examen du document américain jeudi prochain et de charger l’armée libanaise d’élaborer un plan de mise en œuvre pour contenir les armes avant la fin de l’année. » Cette décision sert pleinement les intérêts d’Israël et expose le Liban à l’ennemi israélien sans aucune dissuasion. »
Le Hezbollah a souligné que « le gouvernement a ignoré l’engagement pris par le président Joseph Aoun, dans son discours d’investiture, de discuter d’une stratégie de sécurité nationale. Il avait alors déclaré : « Je m’engage à appeler à la discussion d’une politique de défense globale dans le cadre d’une stratégie de sécurité nationale aux niveaux diplomatique, économique et militaire, permettant à l’État libanais – je répète, à l’État libanais – de mettre fin à l’occupation israélienne et de repousser son agression sur tout le territoire libanais. » La décision du gouvernement s’inscrit dans une stratégie de reddition et constitue une violation flagrante des fondements de la souveraineté libanaise. »
Le Hezbollah a déclaré : « Le retrait des ministres du Hezbollah et du mouvement Amal de la session est une expression du rejet de cette décision, une expression du rejet de cette décision de la résistance, laquelle représente des segments importants de la société libanaise de toutes les régions, confessions et partis. Il est aussi l’expression du rejet populaire de cette décision de soumettre le Liban à la tutelle américaine et à l’occupation israélienne. »
« Cette décision porte atteinte à la souveraineté du Liban et donne carte blanche à Israël pour porter atteinte à sa sécurité, sa géographie, sa politique et son avenir. Par conséquent, nous traiterons cette décision comme si elle n’existait pas », a décidé le Hezbollah.
Il a souligné que « simultanément, nous sommes ouverts au dialogue, à la fin de l’agression israélienne contre le Liban, à la libération de son territoire, à la libération des prisonniers et à la construction de l’État et à la reconstruction de ce qui a été détruit par cette agression brutale. Nous sommes prêts à discuter de la stratégie de sécurité nationale, mais pas dans le contexte d’une agression. »
Selon le Hezbollah « la partie israélienne doit exécuter l’accord en premier et le gouvernement doit prioritairement prendre toutes les mesures nécessaires pour libérer tous les territoires libanais de l’occupation israélienne, comme indiqué dans sa déclaration ministérielle ».
Et de conclure : « À notre honorable peuple, nous disons : c’est un nuage d’été qui passera, si Dieu le veut. Nous avons pris l’habitude d’être patients et de vaincre. »




