Huda Ammori, cofondatrice de Palestine Action, a accusé la ministre britannique de l’Intérieur, Yvette Cooper, et le cabinet du Premier ministre d’avoir formulé des « allégations fausses et diffamatoires » contre l’organisation afin de justifier les récentes arrestations massives par la police à Londres lors d’une manifestation demandant la levée de l’interdiction de l’organisation samedi.
Mme Ammori a déclaré que l’affirmation de Mme Cooper et du cabinet du Premier ministre selon laquelle « Palestine Action est une organisation violente » est fausse et diffamatoire, rappelant qu’elle est réfutée par l’évaluation des activités de l’organisation par les services de renseignement du gouvernement.
Elle a ajouté : « Il a été révélé au tribunal, dans le cadre de ma contestation judiciaire de l’interdiction, que l’évaluation du Centre conjoint d’analyse du terrorisme (JTAC) confirme que Palestine Action ne prône pas la violence contre les individus et que la majorité de ses activités ne sont pas qualifiées de terroristes. »
Selon Ammori, le fait « d’asperger de la peinture rouge sur des avions de guerre n’est pas du terrorisme, et perturber le plus grand fabricant d’armes d’Israël, Elbit Systems, en attaquant ses sites en Grande-Bretagne n’est pas du terrorisme ».
« Ce sont les forces israéliennes, et tous ceux qui les arment et permettent la perpétration de crimes de guerre, qui sont des terroristes », a-t-elle souligné.
L’organisation Defend Our Juries, qui a organisé plusieurs manifestations, notamment samedi, a souligné que la décision d’interdiction par les responsables du gouvernement britannique, est « relativement nouvelle », compte tenu des documents judiciaires rendus publics.
« Il n’existe aucun précédent connu sur l’interdiction d’une organisation en l’accusant d’implication dans des actes terroristes pour des dommages matériels considérables, ou pour avoir menacé de tels actes », a déclaré le porte-parole de l’organisation.
« Il est scandaleux que Cooper, sous la pression politique, ait induit le public britannique en erreur sur la nature de Palestine Action, sachant que si des personnes défendaient l’organisation pour réfuter ces fausses informations, elles risquaient d’être emprisonnées jusqu’à 14 ans », a déclaré le porte-parole de l’organisation.
« Je porterai personnellement l’affaire devant la cour pénale, car je connais la position du public britannique, à la fois concernant le génocide à Gaza, le soutien du gouvernement britannique à ce génocide et le déni du droit des citoyens à exprimer leurs opinions. »
Les commentaires d’Ammori et de Defend Our Juries font suite aux déclarations d’un porte-parole du cabinet du Premier ministre britannique selon lesquelles « Palestine Action est une organisation violente qui a commis des actes de violence, causant des blessures graves et des dommages criminels de grande ampleur ».
Reprenant une position similaire, le ministre britannique de l’Intérieur a affirmé dans une interview à la BBC que « Palestine Action est une organisation violente ».
Les déclarations de ces deux responsables britanniques font suite à des pressions exercées sur le gouvernement pour justifier la détention de 532 personnes arrêtées par la police en vertu de la loi sur le terrorisme, dont la moitié étaient âgées de 60 ans ou plus, accusées de soutenir l’organisation interdite Palestine Action.
Source: Médias