‘Israël’ et le Hamas sont parvenus, ce jeudi 9 octobre, à un accord sur la première phase d’un cessez-le-feu à Gaza et un échange de prisonniers dans le cadre d’un plan de Donald Trump, une étape visant à mettre fin à deux ans de guerre génocidaire contre le territoire palestinien.
Selon des sources proches du dossier à l’AFP, l’accord sera signé dès jeudi en Egypte après quatre jours de négociations-marathon indirectes entre les belligérants dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh ayant impliqué plusieurs acteurs internationaux dont les Etats-Unis.
Pour le moment, aucune heure n’a été annoncée pour l’entrée en vigueur de l’accord, et la Défense civile locale a fait état de la poursuite des frappes israéliennes contre la bande de Gaza.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu’il réunirait jeudi son cabinet afin de « ratifier l’accord et rapatrier tous nos précieux otages ».
Entre-temps, la chaîne israélienne 12 a affirmé que l’accord sera signé ce jeudi et que la première libération des détenus aura lieu samedi ou dimanche.
Les principaux points de la 1ère phase de l’accord ?
Une source palestinienne proche des négociations a déclaré que l’échange des prisonniers devrait avoir lieu dans les 72 heures suivant la conclusion de l’accord, rapporte le site qatari AlQods al-Arabi.
La source a ajouté que l’accord, qui sera officiellement signé en Égypte jeudi après-midi (9 h 00 GMT), prévoit également l’entrée d’au moins 400 camions d’aide par jour dans la bande de Gaza « pendant les cinq premiers jours suivant le cessez-le-feu ».
Cette source a expliqué que cette aide « sera augmentée dans les prochains jours ».
En outre, « l’accord prévoit le retour des personnes déplacées du sud de la bande de Gaza vers la ville de Gaza (centre de Gaza) et le nord de la bande de Gaza immédiatement après sa mise en œuvre ».
Communiqué du Hamas
Le Hamas a, de son côté, annoncé dans un communiqué être parvenu à un accord « prévoyant la fin de la guerre génocidaire à Gaza ».
Le mouvement de résistance a qualifié les négociations de « responsables et sérieuses » et a souligné que sa délégation et les factions de la résistance palestinienne avaient participé aux discussions sur l’initiative proposée par le président américain à Charm el-Cheikh, visant à mettre fin à la « guerre d’extermination » contre le peuple palestinien.
Le Hamas a exprimé sa profonde gratitude pour « les efforts des frères médiateurs du Qatar, d’Égypte et de Turquie » et a salué « les efforts déployés par le président américain Donald Trump pour mettre définitivement fin à la guerre et obtenir un retrait israélien total de la bande de Gaza ».
Dans son communiqué, le mouvement a appelé le président Trump et les États garants de l’accord « à contraindre le gouvernement d’occupation à appliquer toutes les dispositions de l’accord et à ne pas le laisser se soustraire ou retarder la mise en œuvre des accords conclus ».
Il a également appelé les parties arabes, islamiques et internationales à soutenir ce processus.
Le Hamas a en outre salué le peuple palestinien à Gaza, à AlQods, en Cisjordanie, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, saluant son « héroïsme et sa détermination face aux projets d’occupation fasciste ainsi que son attachement à ses droits nationaux », honorant que « ces sacrifices ont déjoué les plans d’asservissement et de déplacement de l’occupation ».
Le Hamas a dans ce contexte affirmé que « les sacrifices de notre peuple ne seront pas vains, et nous resterons fidèles à notre engagement et n’abandonnerons pas les droits nationaux de notre peuple jusqu’à ce que la liberté, l’indépendance et l’autodétermination soient acquises. »
Jihad islamique palestinien
De son côté, le Jihad islamique palestinien a salué dans un communiqué les « sacrifices considérables consentis par le peuple palestinien » qui ont permis d’atteindre un accord à Gaza.
Dans un communiqué, le mouvement de résistance a souligné que l’accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers « n’est pas un cadeau qui nous a été fait… Bien que nous ne niions pas les efforts arabes et internationaux, nous soulignons l’ampleur des sacrifices considérables consentis par notre peuple palestinien, ainsi que le courage et la bravoure de ses combattants sur le terrain qui ont affronté les forces ennemies et fait preuve d’un courage sans précédent au combat ».
Le Jihad islamique souligne que ce sont ces efforts et sacrifices qui ont permis à la « résistance de se présenter en position de force à la table des négociations. »
Trump
Peu auparavant, dans un message sur son réseau Truth Social, Trump s’est, pour sa part, dit « fier d’annoncer qu’Israël et le Hamas ont tous deux accepté la première phase » de son plan.
« Cela veut dire que TOUS les otages seront libérés très prochainement et qu’Israël retirera ses troupes (de Gaza) jusqu’à la ligne convenue, les premières étapes en vue d’une paix solide et durable. »
Il a estimé sur Fox News que les captifs seraient « de retour lundi », y compris « les corps des (captifs) morts ».
Avant l’annonce de l’accord, Donald Trump avait annoncé une possible visite au Moyen-Orient en fin de semaine.
L’armée d’occupation israélienne a dit se préparer à réceptionner les captifs, mais aussi à faire face à « tous les scénarios ».
Elle a appelé les habitants à ne pas retourner dans le nord de la bande de Gaza où elle poursuit son agression militaire.
Selon une source au sein du Hamas, les captifs israéliens vivants, estimés à au moins 20 sur les 47 retenus à Gaza, seront libérés en une seule fois contre près de 2.000 détenus palestiniens.
Et « de premières cartes ont été présentées par la partie israélienne concernant le retrait de ses troupes ».
Joie et appréhension à Gaza
Après l’annonce de l’accord, une vague de joie mêlée d’appréhension a déferlé sur Al-Mawassi, secteur du sud de la bande de Gaza où s’entassent des dizaines de milliers de déplacés palestiniens, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Je suis vraiment heureux que la guerre prenne fin, mais en même temps, j’ai peur d’une trahison de la part de l’occupant, d’un retour aux affrontements comme lors de la première trêve (novembre 2023). Cette fois, j’espère que notre joie sera totale, que le cauchemar prendra fin », a indiqué Tareq al-Farra.
Le Qatar, pays médiateur, a confirmé « qu’un accord a été conclu sur (…) la première phase de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, qui conduira à la fin de la guerre, à la libération des captifs israéliens et des prisonniers palestiniens, et à l’entrée d’aide humanitaire » dans le territoire sous blocus israélien.
Deux précédentes trêves violées par ‘Israël’
Le plan Trump annoncé le 29 septembre prévoit entre autres: un cessez-le-feu, un échange des captifs enlevés le 7 octobre 2023 contre des prisonniers palestiniens retenus dans les geôles de l’occupation, le retrait par étapes de l’armée d’occupation israélienne de Gaza.
Le Hamas a accepté de libérer les captifs, mais a aussi réclamé le retrait total israélien de Gaza.
Deux précédentes trêves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d de captifs en échange de prisonniers palestiniens, avant d’être violé par ‘Israël’.
L’opération du 7-Octobre contre les colonies de l’enveloppe de Gaza a entraîné la mort de 1.219 colons et soldats israéliens, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.
Sur les 251 soldats et colons enlevés ce jour-là, 47 sont toujours retenus à Gaza dont au moins 25 sont morts selon l’armée d’occupation.
‘Israël’, appuyé par les USA, mène depuis le 7 octobre 2023 une guerre génocidaire qui a dévasté le territoire, et couté la vie à plus de 67.183 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants.
L’ONU a déclaré l’état de famine dans une partie de Gaza en raison du blocus israélien et ses enquêteurs affirment qu’Israël y commet un génocide.