«Ni Marine, ni Macron, ni patrie, ni patron» : près de 3 000 personnes se sont rassemblées à Paris et dans plusieurs grandes villes pour protester contre l’affiche de l’élection présidentielle, provoquant des tensions avec les forces de l’ordre.
Le 27 avril, environ mille lycéens ont déambulé dans la capitale entre 11h et 14h, de la place de la République, où ils s’étaient donné rendez-vous, jusqu’au Cours de Vincennes, où les forces de l’ordre ont mis un terme à leur «marche sauvage».
Sur le chemin, nombre de poubelles et autres murs ont été tagués avec le slogan «Ni Le Pen, ni Macron». La vitrine d’une agence bancaire a été vandalisée.
La manifestation, durant laquelle le cri «anticapitalistes» a souvent été scandé, a été perturbée par plusieurs incidents avec les forces de l’ordre. Certains groupes de jeunes ont lancé des projectiles – notamment des bouteilles de verre – contre policiers et gendarmes, et ceux-ci ont riposté avec des tirs de gaz lacrymogène, notamment sur la place de la Bastille.
Une banderole affichait la formule : «Stop la marche, éteindre la flamme, ça va péter dans tout Paname», double allusion au mouvement En Marche! d’Emmanuel Macron et au logo du Front national, que symbolise une flamme tricolore.
Devant le lycée Voltaire, une pancarte «Ni Marine, ni Macron, ni patrie, ni patron» avait été posée sur les poubelles bloquant l’entrée de l’établissement.
Le ministère de l’Education nationale a évoqué «quelques rares mobilisations en régions».
A Rennes, 950 personnes selon la police et 1 500 selon les organisateurs, ont défilé avec pour mot d’ordre #OnVautMieuxQueÇa.
Le cortège a démarré dans le calme, mais certains manifestants ont tenté de rejoindre le centre historique, dont les accès avaient été bloqués par les forces de l’ordre, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes.
Une cinquantaine de personnes ont brièvement investi les voies à la gare de Rennes avant d’en être chassées par la police au moyen de grenades lacrymogènes. L’incident a provoqué des retards de trains allant jusqu’à 30 minutes, selon la SNCF.
Les affrontements se sont poursuivis dans le centre-ville, là encore à grand renfort de grenades lacrymogènes pour tenter de disperser le cortège. Ils étaient encore quelques centaines en début d’après-midi à défiler en petits groupes, survolés par un hélicoptère de la gendarmerie, et au moins deux manifestants ont été interpellés, a constaté une journaliste de l’AFP.
«C’est pas les immigrés, ni les sans-papiers qu’il faut expulser, c’est Marine Le Pen», «Macron, Le Pen, on n’en veut pas», ont scandé les manifestants. Sur des pancartes, on pouvait lire «Macron ou FHaine» ou encore «les vrais anti-système, c’est nous».
A Nantes, environ 400 personnes, dont beaucoup de jeunes, ont manifesté dans l’après-midi aux cris de «Ni patrie, ni patron, on nique les élections» ou «Macron, Le Pen, la finance ou la haine», a constaté une journaliste de l’AFP, qui a assisté à une interpellation.
A Lyon, ils étaient 300 selon la police. Sur une banderole accrochée aux grilles de l’Hôtel de ville, on pouvait lire : «Par mes actes et ma conso, je vote 365 jours par an. Toi qui ne te mobilises que 2 dimanches tous les 5 ans, vote comme bon te semble, mais ne me fais pas la morale.»
En fin de rassemblement, des manifestants ont quitté la Place des Terreaux aux cris de «anticapitalistes !», a constaté un journaliste de l’AFP. Un groupe a ensuite voulu traverser l’un des ponts qui enjambent la Saône voisine et a été arrêté par les forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogènes. D’autres jeunes se dirigeaient de l’autre côté du Rhône.
Quelque 250 personnes ont également marché à Toulouse, selon la préfecture. Ils étaient plus d’une centaine à scander «ni banquier, ni facho» à Dijon et 80 à Clermont-Ferrand, où aucun incident n’a eu lieu, selon la police.
A Bordeaux, des échauffourées se sont produites lors d’une manifestation rassemblant environ 300 personnes, entraînant quelques interpellations.