Les avions de la coalition internationale menée par les Etats-Unis ne pourront pas opérer au sein des « zones de désescalade » en Syrie, a affirmé vendredi un haut diplomate russe, qui a aussi invité la Jordanie à faire partie des pays observateurs et superviseurs de la trêve dans ces zones.
« Les opérations de l’aviation dans les zones de désescalade, en particulier celles des forces de la coalition internationale, ne sont absolument pas prévues. Qu’il y ait avertissement en avance ou non. Cette question est close », a déclaré l’envoyé spécial du président russe Vladimir Poutine pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev.
« Les seules opérations menées par les avions de la coalition internationale pourront être celles visant des cibles de l’Etat islamique », a-t-il ajouté, cité par l’agence Ria Novosti.
Selon le chef du Commandement opérationnel principal de l’état-major des Forces armées russes Sergueï Roudskoï, l’aviation russe n’opère plus dans les «zones de désescalade» depuis le 1er mai.
La Russie , l’Iran et la Turquie, ont adopté jeudi à Astana un plan russe pour la Syrie visant à créer des zones sécurisées pour instaurer une trêve durable dans plusieurs régions.
Les territoires concernés seront doublés de zones d’exclusion aérienne, « à condition qu’il n’y ait aucune activité militaire dans ces zones », selon le président russe Vladimir Poutine.
La lutte contre les « organisations terroristes », telles que les deux milices wahhabites issues d’Al-Qaïda, Daesh (Etat islamique) et le Front Fateh al-Cham, (ex-front al-Nosra) se poursuivra malgré l’éventuelle constitution de telles zones.
Les Etats-Unis ont salué jeudi avec grande prudence cet accord, disant dans un communiqué « soutenir tout effort qui puisse véritablement réduire la violence en Syrie ».
La Jordanie invitée
En outre, l’envoyé spécial du président de russe a indiqué que « la Jordanie pourrait aussi joindre les observateurs internationaux qui seront chargés de superviser le respect de la zone de désescalade qui sera créée dans le sud de la Syrie ».
C’est la première fois que le nom de la Jordanie apparaît dans le discours du représentant de la Russie aux pourparlers d’Astana.
Des sources militaires syriennes ont confirmé le déploiement des forces américaines, britanniques et jordaniennes sur la frontière sud de la Syrie où une vaste offensive devrait être lancée contre l’armée syrienne et ses alliés.
Le diplomate russe a annoncé : « Un certain nombre de groupes d’opposition armés se sont déjà rendus compte de la nécessité de la cessation des conflits mais aucun mécanisme de l’enregistrement des cas de violation de cessez-le-feu n’a jusqu’ici fonctionné en Syrie ».
M. Lavrentiev a affirmé aussi que Téhéran, Moscou et Ankara allaient mettre au courant le Conseil de sécurité de l’ONU de la signature de l’accord sur la création des zones de désescalade et qu’ils s’attendaient à ce que cet organe reconnaisse cet accord.
Le Caire prend parti
L’Égypte aussi a salué la signature de ce projet.
« L’Égypte est favorable à tous les efforts destinés à consolider le cessez-le-feu à travers la Syrie et à mettre fin à des conflits et cela dans l’espoir que la situation humanitaire s’améliore de plus en plus », indique le communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères.
« Le Caire est pour une solution diplomatique à la crise en Syrie, une solution qui respecte l’intégrité territoriale et l’indépendance de la Syrie et qui mette fin à la présence des groupes terroristes dans ce pays», ajoute le ministère.
L’avant-texte de l’accord sur la création en Syrie de zones de désescalade dans les provinces d’Idlib, Homs, la Ghouta orientale dans la banlieue de Damas et une région située dans le sud du pays, a enfin été signé, jeudi 4 mai, à Astana, capitale kazakhe.
Le document stipule que Moscou, Téhéran et Ankara s’engagent à créer un groupe de travail commun dans les cinq jours suivant la signature du document par les protagonistes.
Riyad attend de nouveaux détails
Quant à l’Arabie saoudite, indiquee l’agence Reuters, elle a déclaré par la voix de son ministre des Affaires étrangères Adel al-Jubeir qu’elle approuvait la création «de zones de sécurité » en Syrie, tout en disant attendre de nouveaux détails concernant ce projet.
Sources: Sputnik, AFP, Press TV