Des immigrés irakiens, pour la plupart issus de minorités religieuses, ont assigné jeudi le gouvernement américain en justice afin d’éviter d’être expulsés, disant craindre des persécutions s’ils sont renvoyés dans leur pays.
Plus d’une centaine de personnes, principalement des chrétiens chaldéens et des convertis chrétiens mais aussi des musulmans chiites, ont été arrêtées lors d’un coup de filet de la police de l’immigration (ICE) mené dans la région de Detroit (Michigan, nord) le week-end dernier, ont indiqué leurs avocats.
La plupart sont venus aux Etats-Unis comme réfugiés et y vivent depuis plusieurs décennies.
L’ICE assure que toutes les personnes concernées ont fait l’objet de condamnations pénales, un motif d’expulsion du territoire américain.
« Non seulement il est immoral de renvoyer des gens dans un pays où ils sont susceptibles d’être violemment persécutés, mais cela enfreint expressément les lois américaines et les traités internationaux », a déclaré Kary Moss, responsable de la puissante organisation de défense des droits civiques ACLU dans le Michigan, où la plainte a été déposée au nom des Irakiens en détention.
C’est l’organisation qui a lancé les poursuites au nom des personnes arrêtées.
« Nous avons vu des familles complètement choquées, en particulier les enfants auxquels il manque un parent », a déclaré à l’AFP Nathan Kalasho, un chrétien chaldéen qui dirige une école près de Detroit.
La population chrétienne en Irak a considérablement diminué, et les Irakiens de Detroit ne considèrent pas l’Irak comme un pays sûr pour les minorités religieuses, a assuré Kalasho. « Renvoyer ces personnes dans une zone de guerre est inhumain », a-t-il ajouté.
Une condamnation pénale est un motif d’expulsion aux Etats-Unis mais, jusqu’à la conclusion en mars d’un accord entre les deux pays, l’Irak avait pour politique de ne pas accepter ses citoyens expulsés des Etats-Unis.
L’ACLU affirme dans sa plainte que beaucoup de personnes arrêtées se sont rendues coupables d’infractions mineures et n’ont pas récidivé.
L’organisation a demandé à être entendue vendredi par un tribunal fédéral de Detroit, afin de demander de surseoir aux expulsions imminentes.
Source: AFP