L’ancien diplomate et politologue américain juge que les difficultés que Russes et Américains rencontrent actuellement dans leurs relations viennent de leurs différences historiques de la perception du monde.
«L’idée de dominer le monde fait presque partie de l’ADN de la politique étrangère américaine», a déclaré l’ancien diplomate en ouverture de son discours concernant l’état actuel des relations russo-américaines, lors du forum international «Lecture de Primakov» organisé à Moscou.
Selon lui, l’autodétermination des deux pays au cours de ces deux derniers siècles était à la source des difficultés auxquelles ils font aujourd’hui face. Il a souligné que dans la hiérarchie mondiale, les Etats-Unis avaient tendance à ne pas toujours se poser comme un leader, mais comme le leader, tandis que la Russie prenait le rôle du défenseur et avocat d’un ordre mondial basé sur les principes de la religion, puis sur les principes marxistes.
«Historiquement, la Russie était concentrée sur la défense d’un immense territoire peu peuplé, avec une petite quantité de frontières naturelles et des voisins puissants. La sécurité était au centre de ses préoccupations autant à Moscou qu’à Saint-Pétersbourg. […] Les Etats-Unis, au contraire, une fois leur position dominante établie en Amérique du Nord, leurs frontières ont été physiquement sécurisées», a expliqué Henry Kissinger.
Pourtant, malgré ces différences de perception du monde, Moscou et Washington ont l’opportunité d’entamer un dialogue constructif, d’après l’ancien secrétaire d’Etat.
«Nous devons savoir ce que nous cherchons à éviter, ce que nous voudrions accomplir et devons commencer par nous promettre de tendre vers une évolution pacifique et constructive où aucune partie n’adopte de mesures visant à nuire à l’autre ou à obtenir un avantage spécifique», a-t-il conclu, plaidant pour la recherche d’une «issue de coopération».
L’ancien secrétaire d’État américain a rencontree jeudi 29 juin dernier le président russe Vladimir Poutine, mais il n’a pas joué le rôle de médiateur dans le futur tête-à-tête entre le Président russe et son homologue américain Donald Trump, d’après le porte-parole de Vladimir Poutine Dmitri Peskov. Ce dernier avait plus tôt déclaré que la question de l’organisation d’un tête-à-tête entre les deux chefs d’État n’était pas encore discutée.
M.Peskov a également fait remarquer que la rencontre Poutine-Kissinger qui avait eu lieu jeudi était personnelle et que l’ancien secrétaire d’État américain n’avait apporté aucun message de la part de l’administration de Donald Trump.
Sources: RT, Sputnik