Le Fonds monétaire international (FMI) a conseillé jeudi à l’Arabie saoudite de ne pas aller trop vite dans ses réformes et dans les hausses de prix au moment où le royaume reste confronté à la baisse de ses revenus pétroliers.
L’organisation internationale a salué le programme de réformes saoudien qui vise à stimuler les recettes non pétrolières et à contrôler les dépenses publiques.
Le FMI a cependant conseillé à Ryad d’étaler la mise en œuvre du plan sur une plus longue période afin de réduire les effets négatifs.
« Si l’assainissement des finances publiques est réalisé trop rapidement, cela aura un effet négatif sur la croissance » et entraînera de fortes hausses des prix du carburant et de l’électricité, a estimé le Fonds dans un rapport consacré à l’économie saoudienne.
Confronté à une forte baisse des revenus pétroliers qui a entraîné des déficits budgétaires massifs ces trois dernières années, le royaume saoudien a lancé un ambitieux programme pour diversifier l’économie, appelé Vision 2030.
L’un de ses objectifs est d’atteindre l’équilibre budgétaire d’ici 2019 et d’avoir un excédent l’année suivante.
Mais une équipe du FMI, qui s’est rendue à Ryad cet été, a appelé à une mise en œuvre plus graduelle du programme de réformes en vue d’avoir un budget sans déficit d’ici 2022.
L’Arabie saoudite a affiché des déficits budgétaires d’un total de 170 milliards d’euros en 2014, 2015 et 2016, et devrait enregistrer un déficit de 45 milliards d’euros cette année.
L’économie s’est contractée au cours des deux premiers trimestres de 2017 en raison de la faiblesse des prix du pétrole.
Des mesures d’austérité ont jusqu’ici consisté à augmenter les taxes sur le tabac et les boissons gazeuses et énergisantes, à imposer des taxes sur les expatriés et à augmenter davantage les prix de l’énergie et de l’eau.
Le royaume introduira aussi pour la première fois début 2018 une TVA de 5% sur la plupart des biens et services.
Une deuxième vague de hausses de prix est attendue avant la fin 2017, selon le FMI. L’augmentation des prix de l’essence et de l’électricité pourrait atteindre 80%, selon le FMI.
La hausse des prix du carburant et de l’électricité a généré 7,5 milliards d’euros en 2016 et devrait générer 57,7 milliards d’euros d’ici 2020, selon les estimations du Fonds. Les taxes et la TVA devraient générer 17 milliards d’euros d’ici 2020, soit 2 à 3% du PIB.
Grâce à ces mesures, la croissance des secteurs non pétroliers devrait se redresser cette année, mais la croissance globale du PIB sera proche de zéro, compte tenu du recul de la production pétrolière.
Source: AFP