Les évacuations de migrants ont repris ce mardi matin dans la « jungle » de Calais où les travaux de déblaiement devaient commencer, au deuxième jour de la vaste opération de démantèlement de ce bidonville du nord de la France.
Mardi peu après 07H00 GMT, un premier autocar a lancé les transferts de cette deuxième journée, avec à bord des migrants souriants qui agitaient la main derrière les vitres, tandis que des centaines de personnes se bousculaient dans les files d’attentes pour se faire enregistrer, sous la surveillance des gendarmes.
« Nous avons toujours beaucoup de monde (voulant partir) , et c’est une bonne chose. Les gens viennent volontairement », s’est félicité la préfète (représentante du gouvernement) Fabienne Buccio.
Lundi, 2.318 personnes ont été transférées, soit vers des centres d’accueil répartis sur toute la France, soit pour quelque 400 mineurs vers un « centre d’accueil provisoire » situé à l’intérieur du campement de Calais, dans l’attente de l’instruction de leur dossier par les autorités britanniques.
Parallèlement au ballet des autocars, les travaux de déblaiement des abris vides devaient débuter mardi matin, avec des opérations consistant à « ramasser des déchets », a indiqué Mme Buccio.
De 6.000 à 8.000 hommes, femmes et enfants venus pour la plupart d’Afghanistan, du Soudan ou d’Erythrée vivaient dans la « jungle », vaste campement devenu depuis des années le lieu de rassemblement des migrants déterminés à gagner l’Angleterre, de l’autre côté de la Manche.
Le nombre de mineurs isolés est estimé à 1.300 dont 500 disent avoir des attaches familiales au Royaume-Uni. Le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a indiqué lundi que le Royaume-Uni « accueillera(it) tous ceux dont les attaches familiales en Grande-Bretagne sont établies ». Les autorités britanniques étudieront aussi les dossiers de mineurs isolés sans liens familiaux « mais dont l’intérêt supérieur serait de rejoindre ce pays », a-t-il ajouté.
Depuis début octobre, près de 200 mineurs de la « Jungle » ont été accueillis Outre-Manche, selon le ministre britannique de l’Intérieur Amber Rudd.
« Les Anglais, je vous dis les choses telles que je le ressens, nous faisons le travail à leur place », a lâché mardi Pascal Brice, directeur général de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), sur la radio Europe 1.
Parmi ceux qui espèrent, Alaa, 17 ans, qui a fui Mossoul avec son frère de 25 ans durant l’offensive du groupe Daech en 2014 contre la ville irakienne.
Son frère a pu partir clandestinement à bord d’un camion pour rejoindre un oncle en Angleterre, lui n’a pas osé. Mais la « jungle », « c’était vraiment horrible. On m’a volé mon téléphone, on m’a battu, menacé. Je ne peux pas en dire plus parce que ceux qui m’ont menacé sont toujours là », souffle-t-il.
Source: AFP