Dans une dernière évolution concernant le litige libano-saoudien concernant le sort du Premier ministre libanais Saad Hariri, l’Arabie saoudite a demandé à ses ressortissants en visite ou séjournant au Liban de le quitter immédiatement et a sommé les saoudiens de ne pas se rendre vers ce pays.
Cette décision émanant du ministère saoudien des Affaires étrangères est intervenue directement après les positions manifestement irritées, exprimées par le courant du Futur, le parti du Premier ministre.
Le retour de Hariri
Sans dénoncer directement les autorités saoudiennes, le bloc parlementaire du courant du Futur, a réclamé le retour de M. Hariri d’Arabie.
« Le retour de M. Hariri est une nécessité pour restituer l’équilibre interne et externe dans le cadre de la légitimité libanaise », a déclaré l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, à l’issue de sa réunion ce jeudi.
Dans la journée, un haut responsable libanais a assuré pour l’agence Reuters que les Autorités libanaises considèrent le Premier ministre comme étant détenu en Arabie saoudite et demande une médiation étrangère pour faire pression du Riyad pour lui permettre de rentrer.
Le bloc assure « soutenir M. Hariri de fond en comble et l’escorter dans toutes ses décision », a ajouté M. Siniora.
Pas un troupeau
Mais la déclaration la plus critique à l’égard de l’Arabie saoudite est venue du ministre de l’intérieur et compagnon de route du Premier ministre, Nouhad al-Machnouk.
« Les Libanais ne sont pas un troupeau de moutons ni une portion de terre dont la propriété passe de l’un à l’autre. La politique au Liban est régie par les élections et non pas par les allégeances », a-t-il lancé, en sortant d’une rencontre avec le mufti de la république cheikh Abdel Latif Dariane.
Il répondait lors d’un point de presse aux déclarations de l’ancien chef de la Sureté générale et homme de main de l’Arabie au Liban, le général Achraf Rifi, selon lequel l’Arabie voudrait désigner le frère du Premier ministre, Baha, à la tête du courant du Futur.
Cesser l’ingérence
Quant au Hezbollah, et par la voix du député Hassan Fadlallah, il a ccordé son plein soutien à l’approche adoptée par le chef de l’Etat libanais Michel Aoun dans cette affaire.
« Le régime saoudien qui traverse aujourd’hui une crise interne aigue et des échecs extérieurs importantes devrait ne pas projeter ses crises sur le Liban et cesser son ingérence dans ses affaires internes. Il se devrait aussi de cesser son offensive contre les Etats de la région et de stopper son immixion dans leurs affaires internes et leurs choix », a dit M. Fadlallah.
Mesures progressives
Pour sa part, le ministre saoudien pour les affaires du Golfe Thamer al-Sabhane ne lache pas prise, poursuivant ses menaces et mises en garde contre le Liban.
Commentant la décision du ministère des AE saoudien, il a écrit sur Twitter que « les mesures seront prises successivement et progressivement jusqu’à ce que les choses reprennent leur cours normal ».
Source: Divers