Persuader la Corée du Nord de renoncer à son programme militaire nucléaire et de « dénucléariser » la péninsule coréenne est voué à l’échec, a affirmé mardi le coordonnateur du renseignement américain James Clapper.
« Je crois que l’idée d’amener les Nord-Coréens à dénucléariser est probablement une cause perdue. Ils ne vont pas faire cela. C’est leur ticket de survie », a répondu M. Clapper lors d’une conférence à New York du centre de recherche Council on Foreign Relations (CFR).
« J’ai eu un bon aperçu de cela quand j’étais là-bas, sur leur point de vue sur le monde. Ils sont assiégés et ils sont très paranoïaques. Si bien que l’idée qu’ils puissent abandonner leur capacité nucléaire, quelle qu’elle soit, est, avec eux, vouée à l’échec », a ajouté celui qui chapeaute les 17 agences de renseignement américaines, dont la CIA et la NSA.
Clapper s’était rendu en mission secrète en Corée du Nord le 7 novembre 2014 pour faire libérer deux prisonniers américains.
Contestant les déclarations de M. Clapper, le porte-parole du département d’Etat John Kirby a assuré que « rien n’avait changé dans notre politique à l’égard de la Corée du Nord ».
« Nous voulons qu’il y ait une dénucléarisation vérifiable de la péninsule. Nous voulons une reprise du processus de négociations à Six », a dit M. Kirby en allusion aux discussions internationales gelées depuis des années entre la Corée du Nord, la Corée du Sud, la Chine, les Etats-Unis, la Russie et le Japon.
« Le Nord doit montrer sa volonté et sa capacité à reprendre ce processus, ce qu’ils n’ont pas encore fait », a insisté le porte-parole de la diplomatie américaine.
D’anciens diplomates américains ont rencontré de hauts responsables nord-coréens en Malaisie le week-end dernier, au moment où la communauté internationale cherche à isoler et sanctionner davantage Pyongyang en raison de ses programmes nucléaire et de missiles balistiques.
Ces pourparlers à Kuala Lumpur « se déroulent indépendamment du gouvernement des Etats-Unis », avait assuré cette semaine le département d’Etat, en l’absence de relations diplomatiques et officielles entre Washington et Pyongyang.
Source: AFP