Le ministre qatari des Affaires étrangères Mohamad Ben Abdelrahmane al-Thani a violemment critiqué l’Arabie saoudite l’accusant de vouloir imposer son diktat sur ses voisins et de prendre le risque de provoquer un conflit régional.
Lors d’un entretien avec le journal britannique The Independant, traduit par l’agence russe Sputnik, dans sa version arabophone, il a affirmé que le Liban est la dernière cible de la campagne d’intimidation saoudienne qui menace la stabilité de la région.
Selon lui, le Premier ministre libanais Saad Hariri a bel et bien été contraint à la démission à Riyad et a été placé sous résidence surveillée.
« Le Liban est un petit pays et le fait de faire pression sur son chef de cabinet et de provoquer une vacance aura des répercussions inverses et nous remercions Dieu que les alliés ont accouru pour contenir la situation avant qu’elle ne s’aggrave, sinon ceci aurait laisse des séquelles horribles », a-t-il ajouté.
Le ministre qatari a aussi révélé que malgré l’ouverture des passages aériens aux avions qataris, mais ces derniers sont contraints de survoler le Yémen avec tous les risques qu’ils encourent.
Selon lui, il est impossible d’exaucer les 13 demandes exigées par le quartette (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats et Egypte). « Ils ne veulent pas régler cette crise, ils veulent faire plier notre pays, ce sont les comportements d’un leadership imprudent. Ils sont entrés dans ce conflit sans stratégie de sortie,…Personne n’a en tête une stratégie ou une idée sur la façon d’avancer », a-t-il ajouté.
Le responsable qatari a aussi critiqué le rôle saoudien au Yémen, qui d’après lui s’est muté en une catastrophe humaine en raison de l’embargo aérien et maritime, attisée par la crainte d’une confrontation entre l’Iran et l’Arabie.
« Nous espérons qu’il n’y aura pas de confrontation entre eux. Il faut arrêter la guerre du Yémen, réaliser la stabilité en Irak, et trouver une solution pour le peuple syrien sinon nous aurons à faire face à une génération de fanatiques », a-t-il averti.
Selon lui, le Moyen-Orient s’est transformé en zone de tensions, en raison « des dictatures, des agressions et de l’absence de justice ».
Assurant que son pays ne coupera pas les approvisionnements en gaz aux Emirats ou aux alliés de Riyad, il a demandé à la Grande Bretagne, de s’impliquer davantage dans la région.