Les autorités saoudiennes ont arrêté un nouveau milliardaire, l’homme d’affaires jordanien d’origine palestinienne et détenteur de la nationalité saoudienne Sabih Al-Masri.
Selon l’agence Reuters, M. Masria qui préside entre autre la banque Al-Arabi a été arrêté dès son arrivée à Riyad, en provenance d’Amman, la semaine passée.
Il était en voyage de travail et devait présider une réunion de travail dans sa société située en Arabie saoudite.
Selon le journal londonien arabophone, financé par le Qatar, le milliardaire a ignoré les mises en garde de ses proches et leur avait dit : « Jr possède une usine là-bas, une société et des intérêts limités dans le secteur privé saoudien. Je n‘entretiens aucun lien avec le secteur public. Jamais mes sociétés n’ont reçu aucune subvention ».
Selon certains médias arabes, il serait aussi à la recherche d’occasions propices pour ses sociétés dans le cadre du nouveau projet lancé par le prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane, Neom.
Le socle de l’économie jordanienne
Jusqu’à présent, aucune accusation n’a été attribuée à M. Masri qui est considéré aussi comme l’un des plus importants hommes d’affaires arabes.
Le gouvernement jordanien non plus n’a pas réagi à son arrestation.
Pourtant, ses investissements dans ce pays, estimés à plusieurs milliards de dollars, constituent le socle de l’économie jordanienne, et des milliers d’employés et d’ouvriers travaillent dans ses sociétés et usines.
M. Masri est aussi l’un des grands investisseurs dans les territoires palestiniens notamment dans le secteur des télécommunications où il détient la plus grosse part de la société Pal Tel.
En plus, sa famille qui est l’une des plus riches familles palestiniennes, possède des parts importantes dans les sociétés d’immobilier et les hôtels, dans les territoires palestiniens, depuis les accords d’Oslo en 1993.
Ce milliadaire a fait fortune en travaillant avec les Saoudiens lorsqu’il était en partenariat avec eux pour approvisionner en nourriture les troupes menées par les Etats-Unis lors de la première guerre du Golfe en 1991, pour libérer le Koweït de l’occupation des forces de Saddam Hussein.
Où sont les princes corrompus?
Le lieu de sa détention n’a pas été révélé. Mais il pourrait se trouver à l’hôtel Ritz Carlton, au côté des autres élites fortunées du pays qui ont fait les frais d’une campagne sans précédent ayant pour objectif affiché la lutte contre la corruption.
Mais selon les milieux opposés à MBS, ce dernier voudrait renflouer les caisses du budget du royaume, compte tenu des sommes astronomiques dont il a besoin aussi bien pour ses efforts militaires que ceux économiques.
Selon un éminent journaliste saoudien exilé, Jamal Khashokji, le nombre des personnes arrêtées dans l’hôtel est entre 250 et 300.
« Le nombre des princes est en dessous de 20 », a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Et d’ajouter : « en face à chaque commerçant corrompu, ou plus, il doit y a avoir un prince. Où sont les autres princes, trempés dans la corruption ».
A savoir que MBS a offert pour tous ceux dont il a ordonné l’arrestation un règlement, en fonction duquel ils devraient renoncer à une partie de leur fortune en échange de leur libération.
Certains s’y sont soumis, à l’instar du prince Meteab Ben Abdallah, qui était le chef de la Garde nationale.
L’un d’entre eux lui tient tête obstinément et réclame à tout prix un tribunal public, voire même international : le prince Walid Ben Talal.
Sources: Reuters, Al-Quds al-Arabi, Al-Mayadeen TV, Arabi21
Source: Divers