Moscou a suspendu l’utilisation de la base aérienne de Hamadan, a déclaré le ministère iranien des Affaires étrangères, après les déclarations critiques lancées par le ministre iranien de la Défense à la Russie
« Pour le moment l’utilisation par Moscou de la base iranienne de Hamadan est arrêtée », rapporte l’agence de presse Tasnim, citant le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Behram Qassemi.
La partie russe n’a pas présenté pour le moment de commentaire à ce sujet.
Le 17 août, le ministère russe de la Défense avait annoncé que ses bombardiers Su-34 ont effectué des raids aériens contre les positions de la milice wahhabite takfiriste Daech en Syrie, en décollant pour la première fois de l’aérodrome de Hamadan, dans le nord-ouest de l’Iran.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a précisé que les avions de combat russes avaient « pris part à une opération antiterroriste en Syrie à la demande des autorités légales syriennes et avec le consentement de l’Iran ».
C’était la première fois que la Russie utilise le territoire d’un pays tiers pour procéder à des frappes en Syrie depuis le déclenchement de sa campagne militaire, en septembre 2015.
Côté iranien, des positions mitigées ont été exprimées.
Selon le chef du Parlement, Ali Larijani, aucune base militaire iranienne n’a été accordée aux Russes. D’autant que la Constitution interdit catégoriquement tout stationnement des forces étrangères sur le sol iranien.
Le même jour, le chef de la Commission parlementaire pour la défense nationale et les affaires étrangères Alaeddine Boroujerdi confirmait l’utilisation de la base de Hamadane, sur un feu vert du Conseil suprême pour l’intérêt national iranien.
Dimanche, le ministre de la Défense Hossein Dehghan a expliqué les raisons pour lesquelles la Russie s utilisé la base, tout en lui reprochant la façon avec laquelle elle l’a annoncé.
« Naturellement, les Russes veulent montrer qu’ils sont une superpuissance et un pays influent et qu’ils sont impliqués activement dans les questions de sécurité dans la région et le monde », a-t-il déclaré dans une interview à la télévision iranienne Channel 2.
Selon lui, dais derrière l’annonce des raids à partir d’une base en Iran, il y a une volonté « de se mettre en avant, sans égard », a-t-il ajouté.
« Nous avons collaboré et nous continuerons de collaborer avec la Syrie et la Russie », a toute fois poursuivi le ministre iranien de la Défense.
« La Russie a décidé d’utiliser plus d’avions et d’augmenter le nombre de ses missions. Pour cela, elle avait besoin de faire le plein dans une région proche des opérations et c’est pour cela qu’elle a utilisé la base de Nojeh à Hamedan, mais nous ne leur avons certainement pas donné une base militaire », selon lui.
Source: Divers