Pendant l’année 2017, la coalition menée par l’Arabie saoudite, engagée dans la guerre contre le Yémen, s’est attaquée de façon répétée à des zones peuplées et a intensifié la crise humanitaire à travers son blocus, a déclaré Human Rights Watch (HRW), jeudi, dans son Rapport mondial 2018.
« Depuis presque trois ans, les belligérants au Yémen commettent des crimes de guerre, sans grande crainte que les autres gouvernements les obligent à rendre des comptes », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient à Human Rights Watch.
« Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et d’autres pays risquent d’être complices de frappes aériennes illégales s’ils continuent à fournir des armes à l’Arabie saoudite », a ajouté Mme Whitson. « Face à la pire crise humanitaire du monde, les gouvernements doivent exhorter les Nations Unies à prendre des sanctions contre les dirigeants saoudiens, au lieu de leur vendre de nouvelles bombes à envoyer sur les marchés, les écoles et les hôpitaux du Yémen. »
Dans son rapport, HRW a noté que « la coalition dirigée par l’Arabie saoudite a violé les lois de la guerre, en se servant d’ armes à sous-munitions et en menant des centaines de frappes aériennes, sans discernement et sans mesure, qui ont tué des milliers de personnes en utilisant des munitions que continuent à lui procurer, entre autres, les États-Unis et le Royaume-Uni ».
L’Arabie saoudite a promis en décembre de réduire les dommages civils. Depuis cette annonce, Human Rights Watch a analysé six attaques de la coalition qui ont tué 55 civils, dont 33 enfants.
Et de poursuivre : « la coalition a empêché des marchandises d’entrer dans les ports maritimes contrôlés par Ansarullah, fermé des ports cruciaux, détruit des infrastructures vitales et restreint l’accès des travailleurs humanitaires. Ces actions des troupes de la coalition violent les lois de la guerre en restreignant l’assistance humanitaire et en détruisant des éléments essentiels à la survie de la population civile. Ces violations, ainsi que l’indifférence de la coalition à l’égard des souffrances notoires de la population civile, suggèrent que la coalition viole l’interdiction d’utiliser la famine comme arme de guerre, ce qui constitue un crime de guerre ».
Source: Avec HRW