Les dirigeants du sud du Yémen et le Conseil de transition du Sud, soutenus par les Émirats arabes unis, ont convoqué dimanche une réunion visant à renverser le gouvernement démissionnaire lié à Riyad.
Selon Fars News, les dirigeants séparatistes du Sud se sont réunis à Aden pour protester contre la « corruption » des responsables du gouvernement démissionnaire soutenu par l’Arabie saoudite.
Ils ont décrété l’état d’urgence dans la ville d’Aden et fixé un délai d’une semaine pour le retrait du gouvernement en place sous la présidence d’Ahmad ben Daghr.
Les dirigeants du Sud ont appelé au renversement du gouvernement de Mansour Hadi, le président démissionaire du Yémen, réfugié actuellement en Arabie saoudite.
Selon le site Al-Araby Al-Jadeed (proche du Qatar), la réunion de ce dimanche à Aden s’est tenue, sous les auspices des EAU et des dirigeants de la « résistance du Sud », en réponse à l’appel d’Eid al-Zubaidi, président du Conseil de transition du Sud.
Les participants à la réunion se sont en outre opposés à la présence des troupes ou des commandants originaires du nord du Yémen, en allusion à Tariq Saleh, le neveu de l’ancien président Ali Abdallah Saleh actuellement présent à Aden.
Selon Al-Zubaidi, « la présence des forces du Nord provoquerait les sentiments des Sudistes ».
Les ambitions exacerbées de l’Arabie saoudite et des EAU au Yémen ont provoqué des désaccords généralisés parmi les habitants du sud du pays qui se retrouvent scindés en deux groupes : ceux qui sont en faveur du gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi et d’autres qui veulent son renversement.
Le Conseil de transition du Sud, dirigé par al-Zubaidi, ex-gouverneur d’Aden, a été créé en mai avec le soutien des Émirats arabes unis dans le but de séparer le nord du sud du Yémen. Depuis, les différends entre Riyad et Abou Dhabi ont pris de l’ampleur.
Al-Zubaidi a été limogé sur fond de litige entre Mansour Hadi et les EAU. Un certain Abdulaziz Abdul Hamid al-Moflahi le remplace, ce qui a déclenché des protestations du côté des partisans d’al-Zubaidi.
L’Arabie saoudite annonce une nouvelle aide à ses partisans
Entre-temps, l’Arabie saoudite, critiquée notamment en Occident pour son intervention militaire au Yémen, a annoncé lundi une « nouvelle aide humanitaire » de 1,5 milliard de dollars à ces alliés.
La coalition qui a causé la mort des milliers de Yéménites prétend que le financement de 1,5 milliard de dollars servira à la distribution de secours « via des agences de l’ONU et des organisations internationales ».
La coalition rappelle que le 17 janvier, l’Arabie saoudite a transféré deux milliards de dollars à la Banque centrale du Yémen, opérant depuis Aden (sud) où le gouvernement qu’elle soutient s’est établi en 2015 après avoir été chassé de la capitale Sanaa par les forces yéménites (armée + Ansarullah).
Le Yémen, pays le plus pauvre du Moyen-Orient, est le théâtre depuis près de trois ans d’une guerre meurtrière menée par la coalition saoudo-US qui a fait plus de 9.200 morts et près de 53.000 blessés. L’ONU parle de « la pire crise humanitaire du monde » et évoque régulièrement des risques de famine à grande échelle.
Des snipers yéménites infligent des pertes aux Saoudiens
Sur le terrain, neuf militaires de la coalition saoudienne ont été tués, dimanche 21 janvier, par des snipers de l’armée yéménite et d’Ansarallah.
Sept mercenaires ont été tués dans la région de Ghayl, dans la province d’al-Jawf au nord-est de Sanaa et deux militaires saoudiens ont été tués à Najran au sud de l’Arabie saoudite, a précisé une source militaire yéménite.
Une chaine de télévision bombardée
S’agissant des agressions saoudiennes, son aviation a mené ce lundi deux raids contre le bâtiment de la chaine de télévision satellitaire al-Yemen dans la capitale Sanaa.
Le correspondant de la chaine yéménite AlMasirah a fait état de dégâts matériels considérables, sans indiquer si ces frappes ont fait des victimes.
Le 8 décembre 2017, l’aviation de la coalition avait également bombardé cette chaine de télévision, causant le martyre de cinq employés.
Un énième massacre à Saada
Et puis, à Saada (nord), 7 civils, dont 5 enfants et une femme, sont tombés en martyre et 5 autres blessés dans des raids de la coalition visant un domicile. Le bilan des victimes risque de s’alourdir, vu que la plupart des blessés sont grièvement atteints.
Avec AlMasirah, PressTV, AFP
Source: Médias