Rien ne va plus entre l’Arabie saoudite et le Koweït. Durant ces derniers jours, une campagne virulente a été menée par la première contre le second, ce à quoi ce dernier a répliqué à son tour, à coups de réactions populaires sans oublier la convocation de l’ambassadeur saoudien.
Selon le journal libanais al-AKhbar, la cause de l’empoisonnement de cette relation est due au fait que les dirigeants saoudiens en veulent à leurs homologues koweitiens de ne pas avoir encore rompu définitivement leurs liens avec les Qataris. Ils semblent manifestement agacés par leur rôle de médiateur dans cette crise qui a éclaté au milieu de l’an dernier, lorsque Doha a été accusée par l’Arabie saoudite, les EAU, le Bahreïn et l’Egypte d’entretenir des liens avec les terroristes, en allusion aux Frères musulmans, et avec l’Iran. Avant que ces pays ne rompent tous leurs relations avec elle.
Comme de coutume, c’est l’Arabie qui a ouvert les hostilités. Lorsque le conseiller du roi saoudien Turki Al-Cheikh a violemment critiqué un ministre koweitien le qualifiant de « mercenaire » pour avoir rencontré le prince qatari et pour l’avoir remercié.
Cette déclaration a été suivie par des réactions en boucles de la part des Koweitiens. Certains d’entre eux ont réclamé une plainte officielle contre le saoudien Al Cheikh. En même temps, le ministre de l’information koweitien interdisait à deux artistes saoudiens de poursuivre leurs activités dans son pays pour avoir exprimé des positions de soutien au conseiller de leur roi.
Il faut dire que les soupçons de Riyad sur une collusion entre Koweït et Doha sont bien fondés. Ces derniers mois les relations entre ces deux derniers ont connu une embellie. Il y a eu la visite du ministre de la Défense qatari Khaled Atiyyeh pour le Koweït. La démarche lui a été rendue lorsqu’à son tour son homologue koweitien se rendait à Doha, (le mercredi 24 janvier soir), à la tête d’une délégation militaire.
En parallèle, ont lieu des échanges d’ordre économique entre les deux pays avec l’arrivée au Koweït d’une grande délégation d’hommes d’affaires qataris, inaugurant selon les termes du président du Conseil d’administration de la Chambre du commerce et de l’industrie koweitienne « une collaboration dans les projets conjoints pour réaliser davantage de développement économique entre les deux pays ».
Dans ses positions officielles, le Koweït se veut garder la même distance avec Riyad comme avec Doha. Rejoignant de la sorte la position centrale d’Oman.
Compte tenu de la mentalité du nouveau maitre du royaume saoudien, Mohamad Ben Salmane, lequels œuvre pour avoir une mainmise totale sur l’ensemble du monde arabe, cette distanciation koweitienne ne devrait pas être laissée pour compte. La crispation entre ces deux monarchies n’en est qu’à ses débuts.