Le Centre de recherche sur la sécurité nationale israélienne a estimé dans une étude publiée par le quotidien arabe alArabi alJadid, qu »il existe de sérieux indices prouvant l’échec du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à gérer les affaires intérieures et son incapacité à faire face aux menaces extérieures » a rapporté l’agence d’informations iraniennes Farsnews.
Selon le centre de recherche, « l’effondrement du régime à Riyad , suite à l’échec de MBS à appliquer son programme social et économique Vision 2030, est imminent ».
Effondrement imminent aussi, à cause de son incapacité à contenir les effets de la colère au sein de la famille royale sur ses actions récentes sans compter, le risque d’un déclenchement d’une désobéissance civile, en signe de protestation contre la détérioration des conditions économiques dans le Royaume.
L’étude, préparée par le directeur du Centre, ancien chef du renseignement militaire et de la sécurité, Amos Yadlin et par le directeur du Centre des études du Golfe , Yoel Josenski, évoque les menaces qui pèsent sur la stabilité du régime à Riyad.
En fait, l’échec de MBS au niveau national, coïncide avec son incapacité à affronter l’expansion iranienne et son incapacité à résoudre la guerre au Yémen, qui menace la profondeur saoudienne, sans parler du statut régional de l’Arabie saoudite , remis en question suite à l’échec de sa campagne contre le Qatar.
L’étude a présenté des scénarios sombres pour l’avenir du régime à Riyad, suggérant que « l’effondrement du régime pourrait être provoqué par un coup d’état silencieux, conduit par une aile de la famille royale. Ou par un coup d’état militaire qui pourrait mettre fin à la domination de la famille, ou encore par une protestation populaire majeure qui paralyserait la capacité du gouvernement de Riyad à contrôler le territoire saoudien ».
Elle a souligné que « l’une des conséquences les plus graves de l’effondrement du régime de Riyad, est qu’il soit remplacé par un régime hostile à Israël, de sorte que les systèmes d’armes avancées dont dispose Riyad seront dirigés contre lui ».
Selon l’étude, « l’effondrement du régime de Riyad, peut être accompagné d’une fuite d’armes sophistiquées vers des parties hostiles. Mais aussi, cela pourrait encourager l’Iran à chercher à soutenir les chiites dans l’est de l’Arabie Saoudite pour faire sécession avec le royaume, voire aider les chiites à Bahreïn à prendre le pouvoir ».
L’étude a averti que « même si le noyau du régime à Riyad survit, il se verra contraint de recourir aux mouvements islamistes sunnites de diverses directions pour faire face au défi iranien. Ce qui risque de renforcer leur statut et leur ouvrir l’accès aux armes sophistiquées saoudiennes ».
D’autre part, l’étude a révélé que « les États-Unis ont élaboré un plan pour reprendre les systèmes d’armes très avancés fournis à l’Arabie saoudite,en cas de l’effondrement du régime de Riyad. »
Le Centre souligne que » le risque de déstabilité du régime de Riyad a été renforcé par le fait que pour la première fois, en Arabie, la prise de décision a été monopolisé par une seule personne, et ce, contrairement à la tradition saoudienne qui repose sur un consensus général pour les décisions cruciales ».
« Tout ce qui intéresse MBS c’est de renforcer son statut interne, d’où il prend des décisions qui nuisent à l’unité de la famille royale » poursuit l’étude.
Et d’ajouter : »or, l’une des plus importantes garanties de la stabilité du régime en Arabie Saoudite, reposait sur le fait que le citoyen saoudien jouissait d’un bon niveau de vie. A cause des réformes de MBS, le Saoudien a perdu cette qualité ».
L’étude a constaté que « les chances de réussite des réformes adoptées par MBS sont très faibles, car elles s’imposent depuis le sommet vers le bas, en plus de l’absence de transparence de la part de bin Salman. Il y a en Arabie, une colère populaire contre la corruption de Ben Salman surtout aprés son achat d’un yacht pour un milliard et 300 millions de dollars en plus d’une oeuvre d’art.
Elle a expliqué qu' »il existe des indices que la campagne anticorruption de MBS a pour but de masquer les affaires de corruption dans lesquelles il était impliqué, et aussi pour renforcer sa position interne ».
L’étude a indiqué que » l’échec de la Vision 2030 apparait dans les dernières modifications apportées par MBS à certains de ces artcicles, sans compter sa décision de reporter l’application d’autres articles ».
D’autre part, l’étude a conclu que « la campagne contre le Qatar a porté atteinte, et de manière significative, au prestige régional de l’Arabie saoudite, en plus de sa réputation de puissance régionale après avoir prouvé son incapacité à soumettre un petit pays comme le Qatar ».
Le Centre rappele comment « la guerre sur le Yémen est devenue un lourd fardeau pour le Trésor public saoudien », soulignant que « l’Arabie Saoudite occupe la quatrième place mondiale en termes de dépenses militaires, sans toutefois parvenir en trois ans de guerre contre le Yémen à empêcher les attaques de Houthis ».
L’étude a conclu que « les risques sérieux qui pèsent sur la sécurité nationale d’Israël et sur les intérêts de l’Occident , suite à l’échec de MBS, imposent aux gouvernements de Tel-Aviv et occidentaux à agir d’urgence pour empêcher l’effondrement du régime de Riyad ».
Selon l’étude, « Tel-Aviv et les capitales occidentales devraient fournir des conseils à Ben Salman sur les moyens de conduire des réformes économiques et sociales ».
Source: Médias