Dans l’enclave kurdo-syrienne de Afrine, au nord-ouest de la Syrie, l’offensive turque se poursuit malgré le déploiement le mardi 20 février des forces populaires formées de volontaires supplétifs de l’armée syrienne. Dans le discours politique des responsables syriens, le déni ou le refus de voir ce déploiement est de mise.
La Turquie considère comme une « cible légitime » tout groupe qui viendrait en aide aux Unités de protection du peuple (YPG), la milice kurde qu’Ankara veut déloger de l’enclave syrienne d’Afrine (nord-ouest), a indiqué mercredi la présidence turque, rapporte l’AFP.
« Peuvent-ils lancer une tentative similaire aujourd’hui ou demain ? C’est possible. Des précautions ont été prises à ce propos. Chaque mesure de soutien aux YPG signifie que ceux qui la prennent se mettent sur le même plan que l’organisation terroriste et deviennent pour nous une cible légitime », a déclaré le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin.
La Turquie, appuyée par des rebelles syriens, a lancé l’opération « Rameau d’olivier », avec pour motif affiché de déloger de sa frontière les YPG, qu’elle considère comme « terroriste ».
Son offensive a été fermement critiquée par Damas qui l’a qualifiée « d’occupation » et qui accuse Ankara de prendre pour prétexte l’expulsion des YPG pour occuper le nord syrien. D’autant que les troupes turques occupent depuis l’an dernier de larges pans dans cette région.
En revanche, pour contrer cette occupation, Damas n’a pas dépêché son armée régulière mais les forces supplétives.
Discours turc de déni
Curieusement, depuis mardi, Ankara affiche un discours de déni sur ce déploiement.
Via ses médias, elle propage qu’elle a contraint les forces syriennes à reculer, et bombarde sans arrêt leurs positions.
Ce que le correspondant de la télévision satellitaire al-Mayadeen Tv a démenti catégoriquement, affirmant que les combattants ont pris position dans cette ville et ripostent au pilonnage turc. Mardi, Média de guerre, instance médiatique de la résistance libanaise et qui suit de près les évènements syriens a posté sur son site les photographies et une vidéo de ce déploiement
« Ce dossier est clos pour le moment », a taclé mardi soir le président turc Recep Tayyip Erdogan. La présidence turque a même nié l’existence d’un accord entre l’Etat syrien et les YPG su ce déploiement.
Selon M. Kalin, il n’existe actuellement aucun « contact direct » entre Ankara et Damas, mais seulement des contacts indirects qui se font avec l’aide de la Russie et de l’Iran, et qu' »en cas de circonstances exceptionnelles » les services de renseignement turcs pourraient entrer en contact « direct ou indirect » avec les services syriens.
Sur le terrain, al-Mayadeen Tv a fait état ce mercredi que l’artillerie turque bombarde sans répit les routes reliant les positions de l’armée syriennes dans le nord-ouest de la province d’Alep à Afrine. Il est question que la route qui relie le passage Al-Ziyarat vers les positions de l’armée syrienne a aussi été coupée. Des craintes d’une crise humanitaire plane sur Afrine, conformément aux menaces du président turc « d’étouffer » cette ville.
Source: Divers