Une analyse des mesures entreprises depuis plusieurs mois par les pays ayant agressé le Yémen montre que ces derniers ont concentré leurs efforts sur le vol des ressources pétrolières de ce pays et qu’ils comptent compenser ainsi les millions qu’ils ont perdus dans cette guerre.
Corruption des mercenaires yéménites
Des rapports font état d’une corruption des mercenaires de la coalition saoudo-US.
Selon le site d’information libanais Al-Ahed, le gouverneur de Maarib s’arroge quotidiennement des milliers de dollars grâce au vol du pétrole du pays. Il en va de même pour d’autres responsables de la province de Maarib, comme le cheikh Sultan al-Aradah, qui est l’un des plus importants leaders du parti Al-Islah, proche de Riyad.
Ce dernier mettrait dans sa poche chaque jour 500 millions de riyals saoudiens grâce à la vente du pétrole et du gaz du Yémen.
Il semblerait même que les ressources obtenues par la vente du pétrole et du gaz par ces responsables locaux ne soient nullement transférées dans la banque centrale du pays, qui est située dans la ville d’Aden. Sultan al-Aradah aurait mis en place un système indépendant lui permettant de contourner la banque centrale.
350 millions de riyals saoudiens seraient répartis entre des commandants militaires et des responsables politiques de différentes provinces contrôlées par des mercenaires opposées aux forces yéménites (armée + Ansarullah).
Une bonne partie de cet argent volé sert aussi à graisser la patte aux cheikhs des tribus dont on veut gagner la loyauté avant de les inciter à faire la guerre à Ansarullah.
Le vol des ressources pétrolières du Yémen par Abou Dhabi et Riyad
Les pays arabes qui ont agressé le Yémen cherchaient depuis longtemps à prendre le contrôle des provinces situées dans le sud de ce pays pour faire main basse sur leurs ressources naturelles : gaz, pétrole, etc.
Abou Dhabi
Sous prétexte de lutter contre le terrorisme, les EAU ont pris le contrôle de la ville d’al-Mokallah dans la province de Hadramaout depuis 2016. Selon des rapports, cela fait neuf mois que les EAU ont lancé la production de pétrole dans les installations d’al-Massilah.
La société Petro Massilah produit chaque jour 36 000 barils de dérivés pétroliers, ce qui équivaudrait à 1 million de barils par mois. Ces 36 000 barils sont transférés quotidiennement au port d’al-Zabat, contrôlé par les forces pro-Abou Dhabi, et ils sont vendus par des sociétés émiraties sans aucune intervention de la part des responsables pro-Hadi (président démissionnaire réfugié en Arabie saoudite).
Abou Dhabi a aussi pris sous son contrôle, à l’aide de miliciens locaux, 5 services de production et 11 zones potentiellement pétrolifères dans la province de Shabwat.
Abou Dhabi a également transformé le plus grand port de transfert de condensat de gaz du Yémen, à savoir le port de Belhaf, en une base militaire. Il peut ainsi avoir un contrôle complet sur le processus d’exportation du condensat de gaz de ce pays. Cette mesure permet à Abou Dhabi de se passer du condensat de gaz importé du Qatar, qui fournit 25 % des besoins des EAU.
Les EAU ont accéléré la production de pétrole brut du champ pétrolier de Shabwat et seulement quatre mois après que les ressources pétrolières de la région sont tombées dans leur escarcelle, ils extraient jusqu’à 17 000 de barils de pétrole par jour.
Ce vol se fait via une société autrichienne appelée UMV et depuis le champ pétrolier d’al-Aqlat, qui est le deuxième plus grand champ pétrolier du Yémen.
La société américaine Urban Gaz s’est installée sur le champ d’al-Aqlat en mettant en place un oléoduc de 13 km pour transférer le pétrole de cette région jusqu’au port d’al-Nashimat. Cette société soutenue par les forces émiraties s’affaire en ce moment à voler le pétrole et les ressources gazières du Yémen.
Riyad :
En parallèle des actions émiraties à Shabwat, il y a celles de Riyad dans la province yéménite d’al-Mohrah, qui est sous le contrôle militaire complet de Riyad. Ayant pris le contrôle de la région sous prétexte de lutter contre le terrorisme, Riyad y a envoyé la semaine passée des centraliens de nouveaux militaires et il tente de mettre en place un oléoduc reliant l’Arabie saoudite à al-Mohrah.
Des témoins rapportent que Riyad a payé les cheikhs des tribus de la région d’al-Kharakhir.
Par ailleurs, une source locale de la ville d’al-Gheizat a déclaré au journal libanais Al-Akhbar que Riyad avait créé une zone militaire interdite au public à al-Kharakhir et que des sociétés de construction de routes, des industriels, des ouvriers, etc. avaient commencé à y travailler.
Riyad a accru aussi sa présence militaire près du port pétrolier d’al-Nashtioun et il a mis en place des bases militaires à proximité. Il semble donc que Riyad veuille réserver ce port à l’exportation du pétrole du Yémen.
Source: Avec PressTV