Le principal parti d’opposition polonais a demandé vendredi au Premier ministre Mateusz Morawiecki pourquoi ses représentants ont « négocié » avec les services israéliens de renseignement l’amendement à une loi controversée qui a tendu les relations entre les deux parties.
Le chef du groupe parlementaire de la Plateforme civique (PO, centriste) Slawomir Neumann, a adressé une lettre au chef du gouvernement, invoquant des informations de presse, selon lesquelles des hommes du Mossad ont « participé aux travaux » sur la loi en question.
Le texte initial, entré en vigueur en mars et censé défendre l’image des Polonais du temps de la 2e guerre mondiale, a été amendé le 27 juin dernier.
Sa nouvelle version élimine totalement le passage qui prévoyait des amendes et jusqu’à trois ans de prison pour ceux qui attribueraient « la responsabilité ou la coresponsabilité de la nation ou de l’Etat polonais pour les crimes commis par le Troisième Reich allemand ».
Jeudi, le chef du cabinet du Premier ministre, Michal Dworczyk, a déclaré au parlement qu’il n’y avait eu « aucune négociation » de l’amendement.
En revanche, a-t-il précisé, il y a bien eu des conversations concernant la déclaration conjointe des Premiers ministres Benjamin Netanyahu et Mateusz Morawiecki, qui a accompagné la modification de la loi.
Il s’agit d’un nouveau rebondissement dans cette affaire qui a tendu les relations de la Pologne avec Israël et pesé sur ses rapports avec Washington.
La déclaration conjointe, présentée par Varsovie comme un grand succès de sa diplomatie et dont des traductions ont été publiées dans plusieurs grands journaux étrangers, a été violemment critiquée en Israël par la droite nationaliste et par le mémorial de la Shoah Yad Vashem.
Ce dernier a affirmé que la déclaration contient « de graves erreurs et des supercheries ». Il a relevé qu’elle parle de « nombreux » Polonais ayant sauvé des Juifs, estimant que de tels cas étaient « relativement rares », tandis que des attaques contre les Juifs, y compris des meurtres étaient « des phénomènes courants ».
L’institut critique aussi la rédaction d’un passage qui semble placer côte à côte l’antisémitisme et « l’antipolonisme », un terme récemment remis en circulation par le pouvoir polonais.
Source: Avec AFP