Les résultats partiels des élections législatives au Pakistan et la victoire du parti d’Imran Khan, l’ex-champion de cricket et chantre du « Nouveau Pakistan », tourmentent les États-Unis, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
L’éditorialiste du journal en langue arabe Rai Al-Youm, se référant dans un article, à l’ascension du réformiste Imran Khan aux législatives du Pakistan, a fait part des préoccupations des autorités saoudiennes en raison de la défaite de leur allié, Nawaz Sharif aux élections. Une inquiétude logique puisque le vainqueur de ces législatives est contre l’intervention du Pakistan dans la guerre yéménite et envisage un renforcement des relations avec l’Iran.
Le journal évoque également l’ancien Premier ministre de Malaisie, Najib Razak, un autre allié de Riyad dans la guerre yéménite, inculpé de corruption et emprisonné, et indique : « Tout comme l’arrivée au pouvoir de Mahathir Mohamad qui était un revers politique pour l’Arabie saoudite en Malaisie, car la victoire de cet homme, fermement opposé à l’agression saoudienne contre le Yémen, s’opposait farouchement au désir et à la volonté de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, on s’attend à ce que le nouveau premier ministre pakistanais agisse de la même manière et retire son pays de la coalition d’agression saoudienne et du bourbier yéménite. »
Imran Khan qui rejette les politiques saoudienne et américaine a une position perspicace concernant la question palestinienne.
S’attardant sur les farouches critiques de Imran Khan à l’égard des politiques « humiliantes » de Donald Trump contre son pays, le journal évoque la réponse catégorique de ce dernier au président américain, Donald Trump qui menace de supprimer l’aide des États-Unis au Pakistan et qui reproche à Islamabad de ne pas combattre suffisamment le terrorisme.
« Tu n’es qu’un idiot qui pousse le Pakistan vers l’extrémisme», avait réagi l’ex-star de cricket.
« Les États-Unis ont bêtement donné 33 milliards de dollars d’aide au Pakistan ces quinze dernières années, et ils [le pays] ne nous ont rien donné en retour, si ce n’est des mensonges et de la duplicité, prenant nos dirigeants pour des idiots », avait écrit l’ex-homme d’affaires, Trump, dans son premier tweet de 2018.
Imran Khan devrait prêter serment comme nouveau Premier ministre le 14 août, jour de la fête de l’indépendance du Pakistan.
Le réformiste est pour plus de coopérations avec le président afghan, Ashraf Ghani, en faveur du rétablissement de la paix chez son voisin troublé, et a appelé à des liens plus étroits avec l’Iran, ainsi que du retrait de son pays du camp américain.
L’Arabie saoudite et les EAU ont bien raison, tout comme Trump, de rester préoccupés, car le nouveau Premier ministre pakistanais ne se veut pas inféodé, comme l’étaient ses prédécesseurs.
Diplômé d’Oxford, Imran Khan s’est lancé dans la politique en 1996. Aujourd’hui, nouveau Premier ministre du Pakistan, il souhaite redresser son pays et en faire l’un des acteurs clés de la région. Une tâche manquée par ses anciens homologues corrompus, et qui s’annonce difficile pour le légendaire joueur de cricket, conclut le journal.
Source: PressTV