Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a qualifié d’ « effets d’annonces » qui « ne fonctionneront pas » la proposition surprise du président américain Donald Trump de lancer des discussions avec l’Iran.
Trump a semblé lundi ouvrir la porte à des discussions au plus haut niveau, sans conditions préalables et réitéré mardi, alors qu’il a décidé de retirer les Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 et s’apprête à réimposer des sanctions en deux étapes à l’Iran, le 6 août et en novembre.
« Les menaces, sanctions et effets d’annonce ne fonctionneront pas », a écrit le ministre iranien tard mardi soir sur Twitter. « Essayez le respect: pour les Iraniens et les engagements (internationaux) ».
Répondant à une question sur une éventuelle rencontre avec son homologue iranien Hassan Rohani, le président des Etats-Unis a dit lundi : « Je ne sais pas s’ils y sont prêts. J’imagine qu’ils voudront me rencontrer, je suis prêt à les rencontrer quand ils veulent ».
Il a répété la même offre mardi, affirmant lors d’un discours avoir le « sentiment » que les dirigeants iraniens allaient discuter « très bientôt » avec les autorités américaines.
« L’Iran et les Etats-Unis ont discuté pendant deux ans », lui a répondu Mohammad Javad Zarif.
« Avec l’UE/E3+Russie+Chine, nous avons produit un accord multilatéral unique -le JCPOA (accord nucléaire). Il fonctionne. Les Etats-Unis ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes de s’être retirés et d’avoir quitté la table » des négociations.
Pour sa part, le vice-président du Parlement Ali Motahar a affirmé à l’agence Fars que discuter avec M. Trump « serait une humiliation ».
« L’Amérique n’est pas fiable », a renchéri le ministre de l’Intérieur Abdolreza Rahmani Fazli, selon Fars. « Après son retrait arrogant et unilatéral de l’accord nucléaire, comment peut-on lui faire confiance? »
Sur Twitter, un conseiller du président iranien Hassan Rohani, Hamid Aboutalebi, a assuré que toute discussion avec les Etats-Unis devait commencer par « le respect de la grande nation iranienne, la réduction des hostilités et le retour des Etats-Unis dans l’accord nucléaire ».
Peu avant les propos de M. Trump lundi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères avait qualifié d' »impossibles » des pourparlers avec l’administration américaine actuelle.
« Washington révèle sa nature indigne de confiance jour après jour », avait déclaré Bahram Ghasemi selon l’agence Mehr, citant « les mesures hostiles des Etats-Unis envers l’Iran après leur retrait (de l’accord nucléaire) et le rétablissement des sanctions économiques » américaines contre Téhéran.
Téhéran dément une médiation omanaise
Sur un autre plan, le porte-parole de la diplomatie iranienne n’a pas confirmé les informations sur une visite, vendredi prochain, du ministre omanais des Affaires étrangères en Iran.
« Aucun contact n’a été établi par le biais des canaux diplomatiques et officiels dans le cadre des préparatifs habituels et conventionnels en vue de préparer une telle visite », a affirmé M.Ghasemi, cité par l’agence de presse Fars.
Faisant allusion aux liens d’amitié entre Téhéran et Mascate, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a affirmé que des rencontres ordinaires continueraient d’avoir lieu régulièrement entre les responsables des deux pays au cas où cela serait nécessaire.
Lundi soir, une nouvelle a été diffusée dans les réseaux sociaux, disant que le ministre omanais des Affaires étrangères, Youssef ben Alaoui, serait attendu le vendredi 3 août à Téhéran.
Le ministre omanais des Affaires étrangères, Youssef ben Alaoui, qui s’est récemment rendu à Washington, a déclaré à la chaîne Al-Jazeera qu’il n’y était pas allé pour intercéder entre Américains et Iraniens ; il avait pourtant ajouté que son pays était prêt à assumer un rôle de médiateur entre l’Iran et les États-Unis.
À ce sujet, le chef de la diplomatie omanaise, Youssef ben Alaoui, a lui-même affirmé n’être porteur d’aucun message de la part des Iraniens aux Américains.
Précédemment, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a fait allusion lundi soir aux tensions entre l’Iran et les États-Unis et aux rumeurs concernant la reprise des négociations entre les deux pays.
« J’ignore à quelle source vous vous référez, mais je dois dire que de telles rumeurs sont le fruit des médias et ne proviennent pas d’une source officielle », a indiqué Ghasemi.
Avec AFP + PressTV