Rappelant au gouvernement irakien sa responsabilité dans la sauvegarde des missions diplomatiques, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghasemi, a appelé à des sanctions sévères pour les auteurs des attaques contre le consulat de l’Iran dans la ville irakienne de Bassorah.
M.Ghasemi a fermement condamné vendredi «l’attaque sauvage» contre la mission iranienne dans le sud de l’Irak.
Voyant dans l’incendie le signe d’un complot destiné à « détruire les relations d’amitié » entre l’Iran et l’Irak, M. Ghassemi a fait porter à Bagdad « la responsabilité de toute négligence ».
En réaction, dans la nuit de vendredi à samedi, le Premier ministre Haider al-Abadi a « chargé les forces de sécurité d’agir de façon décisive face aux actes de vandalisme qui ont accompagné les manifestations ».
Dans son communiqué, le Commandement conjoint des opérations (JOC) évoque des « mesures sécuritaires exceptionnelles » et « judiciaires sévères », interdisant notamment les « rassemblements » et « les déplacements en groupe ». Le texte ne détaille toutefois pas les dispositions prises ni le nombre de renforts déployés.
Depuis mardi, certains infiltrés parmi les protestataires contre la corruption s’en sont pris par milliers aux sièges des institutions publiques, ainsi qu’aux partis et groupes de résistance présents dans la ville.
Vendredi soir, des fauteurs de trouble, soutenus par les Etats Unis et l’Arabie saoudite, avaient pénétré par centaines au-delà de l’imposante muraille de béton qui encercle le consulat iranien. D’immenses flammes s’échappaient du bâtiment déserté plus tôt par ses employés.
Les Affaires étrangères irakiennes ont dénoncé un « acte inacceptable ».
Appels à la démission d’Abadi
Entre-temps, les groupes de la résistance en Irak ont appelé à la démission « immédiate » du Premier ministre.
Cités par la chaîne panarabe Al-Mayadeen, ces groupes ont publié une déclaration dans laquelle ils ont appelé à la démission « immédiate » du Premier ministre Haïder al-Abadi, responsable, à leurs yeux, de l’actuelle crise qui prévaut dans la province pétrolière de Bassora.
Pointant du doigt l’inaction du gouvernement face à la grogne sociale amorcée en début de juillet, les groupes de la résistance islamique de l’Irak ont averti que les fauteurs de troubles mettaient le feu à des bâtiments publics et les sièges des partis en vue de déclencher une guerre civile.
Cette déclaration a mis en garde les factions politiques irakiennes contre le plan américano-saoudien qui vise à étendre le chaos dans le pays.
Le Hachd Chaabi menace
Pour sa part, le chef du mouvement Asaeb al-Haq, faisant partie du Hachd al-Chaabi, a lui aussi appelé à la démission d’Abadi.
Cheikh Qais al-Khazaali a affirmé, lors d’une conférence de presse vendredi soir, que les évènements à Bassora ont nettement dévoilé le complot US visant à démembrer l’Irak et à le pousser vers la guerre civile.
Insistant sur le droit du peuple irakien de protester contre ceux qui ont perdu ses droits au fil des ans, il a affirmé que le Hachd Chaabi interviendra en cas de menaces contre la sécurité et la paix civile en Irak.
Cheikh Khazaali a en outre dénoncé les tentatives US de faire reconduire le Premier Ministre sortant à son poste.
Source: Mehr + AlQuds al-Arabi + AFP + PressTV