La justice irakienne a condamné jeudi à sept ans de prison un ancien ministre du Commerce, en fuite, pour détournement de fonds publics, le second détenteur de ce portefeuille reconnu coupable de prévarication dans l’un des pays les plus corrompus au monde.
Malas Mohammed Abdelkarim al-Kasnazani avait été poursuivi, avec deux hauts responsables de son ministère, pour le détournement de plus de 14 millions de dollars, a indiqué une source au sein de la Commission gouvernementale pour l’intégrité.
« Les trois responsables condamnés ont frauduleusement attribué deux contrats » d’une entreprise publique à « une compagnie de conditionnement de riz », peut-on lire dans un communiqué de la Commission.
Ce détournement s’élève à « 14,3 millions de dollars », précise le communiqué qui ne nomme toutefois pas le ministre Kasnazani, un allié politique de l’ancien vice-président Iyad Allawi.
Ce politicien au passé sulfureux est toujours poursuivi dans d’autres affaires et d’autres peines pourraient venir s’ajouter aux sept ans de réclusion prononcés à son encontre, a encore affirmé à l’AFP la source au sein de la Commission.
Limogé fin 2015 pour abandon de poste après l’émission d’un mandat d’arrêt le visant, il est -comme ses deux co-accusés- recherché, et la justice a autorisé le gel de ses avoirs.
Cet ancien ministre ainsi que ses deux frères, Nehru, un riche homme d’affaires basé en Jordanie, et Gandhi, avaient été arrêtés à la fin des années 1990 pour usurpation de la signature du dictateur Saddam Hussein. Libérés, ils s’étaient enfuis dans la province autonome du Kurdistan.
Malas Mohammed Abdelkarim al-Kasnazani est le 2e ex-ministre du Commerce à avoir été condamné à une peine de prison pour corruption au cours de l’année écoulée.
En février déjà, un autre ancien ministre du Commerce, Abdel Falah al-Soudani, avait été condamné à 21 ans de prison pour « forfaiture et prévarication », après avoir été remis aux autorités par Interpol.
Agé de 70 ans et possédant également la nationalité britannique, M. Soudani avait été arrêté à l’aéroport international de Beyrouth en septembre 2017.
Il est encore poursuivi dans six autres affaires et doit être rejugé, selon la loi irakienne, car condamné par contumace.
La question de la gestion des biens publics est particulièrement sensible en Irak, classé 12e par Transparency International dans sa liste des pays les plus corrompus au monde.
La corruption a coûté en 15 ans l’équivalent de 194 milliards d’euros d’argent public, soit près de trois fois le budget de l’Etat et même plus que le Produit intérieur brut (PIB) de l’Irak, selon le Parlement.
Source: AFP