Le chef de la délégation nationale participant aux négociations de paix, Mohammad Abdel Salam, a affirmé que « le peuple yéménite n’aura d’autres choix que d’affronter l’agression au cas où la coalition (saoudo-émirati-US) fait avorter les consultations en cours en Suède ».
M.Abdel Salam a indiqué que « les membres de la délégation nationale (représentants de l’armée + Ansarullah) se sont entretenus avec les ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité pour les solliciter à exercer des pressions réelles sur l’autre partie pour qu’elle s’engage dans des discussions politiques sérieuses et entreprenne des initiatives aidant à bâtir la confiance, telles l’ouverture de l’aéroport de Sanaa ».
« Si nous quittons ces consultations en ayant fait des progrès – progrès sur l’instauration de la confiance et l’établissement d’un cadre -, nous pouvons avoir un nouveau cycle de discussions » dans les prochains mois, a-t-il confirmé.
Et de noter : « la délégation nationale prend au sérieux les différentes sessions de négociations en dépit de l’escalade menée par la coalition sur divers fronts ».
« La guerre au Yémen n’est pas inter-yéménite, mais contre des parties étrangères qui cherchent à réaliser leurs ambitions. La solution réside dans l’arrêt de l’agression et la levée du blocus », a réitéré M.Abdel Salam.
L’ONU propose le contrôle conjoint de Hodeïda
Entre-temps, l’envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen a proposé l’abandon par les forces yéménites du port stratégique de Hodeïda dans le cadre d’un cessez-le-feu, pour le placer sous contrôle conjoint des belligérants, selon un document consulté lundi par l’AFP.
L’ONU propose que la coalition dirigée par l’Arabie saoudite cesse ses opérations militaires contre Hodeïda en échange d’un retrait des combattants yéménites de la ville portuaire.
Les forces yéménites n’ont pas encore réagi à cette demande.
Les négociateurs soutenus par Ryad devaient donner une réponse dans la journée, ont indiqué à l’AFP des membres de leur délégation.
Selon un responsable onusien, Hodeïda est la question la plus « difficile » à l’ordre du jour des consultations en Suède.
Hodeïda, par où entre l’essentiel de l’aide humanitaire au Yémen, serait ensuite placée sous la double tutelle du gouvernement démissionnaire (soutenu par la coalition) et les forces yéménites (armée + Ansarullah), avec la supervision des Nations unies.
Dans un rapport publié samedi, des agences de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, du Fonds pour l’enfance (Unicef) et du Programme alimentaire mondial ont indiqué que jusqu’à 20 millions de Yéménites étaient actuellement en situation d’insécurité alimentaire. Quelque « 15,9 millions de personnes se réveillent déjà affamés », ont-elles alerté.
Avec AlMasirah + AFP