L’Iran a condamné jeudi l’expulsion par l’Albanie de deux de ses diplomates dont son ambassadeur estimant que cette décision, prise « sous pression des Etats-Unis », était basée sur des renseignements « fabriqués », rapporte l’AFP.
L’ambassadeur d’Iran à Tirana et un autre diplomate iranien ont été expulsés pour leur soi-disant implication « dans des activités nuisant à la sécurité » nationale, selon des sources officielles albanaise et américaine.
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo avait salué la décision de l’Albanie d’expulser « deux agents iraniens qui préparaient une attaque terroriste en Albanie » sans donner davantage de précisions.
« L’attitude injustifiable du gouvernement albanais (…) est basée entièrement sur des renseignements erronés et fabriqués, elle est inacceptable et nous la condamnons », a indiqué le ministère des Affaires étrangères iranien dans un communiqué.
Pour Téhéran, les déclarations de responsables américains se réjouissant de l’expulsion témoignent des efforts des Etats-Unis et d’Israël pour « porter atteinte aux relations de l’Iran, notamment avec des pays européens ».
« Ce scénario a été établi sous pression des Etats-Unis », a notamment affirmé le ministère, en estimant que ce pays intervenait « au moment où la coopération entre l’Iran et l’Europe est de plus en plus étroite pour contourner l’effet du rétablissement des sanctions américaines » contre Téhéran.
Les Etats-Unis se sont retirés en mai unilatéralement de l’accord sur le nucléaire iranien mais les Européens se disent déterminés à le maintenir en vie et à trouver des mécanismes pour alléger l’effet des sanctions sur l’Iran.
Soumis au diktat américain, l’Albanie ne manque pas d’occasion pour nuire aux intérêts de l’Iran. En 2013, c’est ce pays qui a accueilli l’organisation terroriste iranienne l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran, connue pour ses attaques terroristes meurtrières lors des premières années de la République islamique. Cette organisation s’était installée en Irak, avant la chute de Saddam et jusqu’en 2013.
En juillet 2018, son ministre d’état et ancien Premier ministre Pandeli Majko a dit que le choix de son pays consiste à aider la « résistance iranienne », en allusion à cette organisation terroriste. Albanie a toutefois oeuvré pour améliorer ses relations avec l’Iran durant la période allant de la signature de l’accord nucléaire par l’administration Obama en 2015 jusqu’au retrait américain réalisé par Trump en 2017.
Source: Divers