Les réactions à l’annonce du président américain sur le retrait des militaires du pays de la Syrie se succèdent. Le secrétaire d’État britannique à la Défense, Gavin Williamson, a exprimé son opposition à la décision de Donald Trump.
« Je suis fortement en désaccord avec Trump sur le fait que Daech aurait été éliminé en Syrie », a-t-il déclaré.
Le président américain Donald Trump a déclaré ce jeudi dans un tweet que Daech avait été vaincu en Syrie. Il a affirmé vouloir retirer les troupes américaines de ce pays.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les États-Unis, ont également exprimé leur mécontentement de la décision de Trump, en la décrivant comme un « coup de couteau dans le dos ».
Cependant, la décision de la Maison-Blanche a été accueillie par le gouvernement syrien : « Nous saluons le retrait des troupes américaines, mais nous sommes en même temps sceptiques quant à l’intention des États-Unis d’exécuter un retrait complet de leurs forces de Syrie », a annoncé une source gouvernementale syrienne sous couvert de l’anonymat.
Elle a déclaré que la Syrie a toujours appelé à la fin de la présence illégitime des militaires américains en Syrie. « Il est souhaitable que toutes les troupes étrangères quittent l’est de l’Euphrate et la région d’al-Tanf. Le retrait des troupes américaines entraînera le retrait des autres troupes étrangères de Hassaké, de Raqqa et de Deir ez-Zor », a ajouté la source syrienne.
En tout état de cause, la décision surprise du président Trump pourrait être étudiée sous différents angles. D’abord, on peut la considérer comme une victoire du gouvernement syrien ; les militaires américains sont déployés en Syrie sans autorisation du gouvernement de Damas ni mandat de l’ONU. Ils sont donc considérés par Damas comme des forces d’occupation dont le retrait a été exigé à maintes reprises.
Par ailleurs, les Forces démocratiques syriennes, qui s’appuyaient sur le soutien indéfectible des États-Unis, ont reçu un « coup de couteau dans le dos », ce qui leur a appris qu’il faut se méfier de Washington parce que Washington laisse seul ses alliés.
Ce qui se passe dans les coulisses entre les États-Unis et la Turquie de Recep Tayyeb Erdogan devrait également être pris en compte, alors qu’Ankara s’apprête à lancer une opération militaire contre les Kurdes à l’est de l’Euphrate. Pendant ce temps, Washington a fait part de son intention de vendre le système antimissile Patriot à la Turquie.
Enfin, ce qui est sûr et certain, c’est que le retrait US de Syrie, s’il est appliqué, constituera une vraie victoire pour Damas et ses alliés. La manière dont les alliés européens de Washington, à l’instar de Paris et de Londres, sont désemparés en témoigne.
Mais ce n’est peut-être pas la seule raison qui présiderait à l’annonce du retrait US de Syrie. L’activiste saoudien Mujtahid, dont les révélations sur le compte de la famille royale saoudienne sont largement suivies, estime que le retrait US pourrait renvoyer à une possible confrontation à venir entre les États-Unis et l’Iran : encerclés par les forces pro-iraniennes, les Américains semblent vouloir quitter la Syrie pour se mettre à l’abri des attaques directes des forces pro-iraniennes.
Mujtahid va encore plus loin : « Un aventurisme militaire américain en Syrie pourrait offrir à Trump et à son ami Ben Salmane, croient-ils, une voie de sortie pour les multiples affaires où s’ébattent les deux personnages. »
Mujtahid évoque les contacts téléphoniques de ces derniers temps entre Ben Salmane et Kushner, le gendre de Trump, qui selon lui seraient un prélude à une action militaire directe des USA et de leurs alliés contre l’Iran en Syrie. « Après tout, les Américains ne s’éloignent pas trop ; ils viennent de prendre position à Erbil. »
Source: PressTV